Ecoles numériques rurales : un franc succès, de nouveaux problèmes
« Ca a trop bien marché ! » On entend rarement cela rue de Grenelle. Le succès du programme Ecoles Numériques Rurales lancé par Xavier Darcos est assuré. Mais il est tel qu’il crée dès maintenant des frustrations et impose de penser à sa prolongation. Et ça ce n’était pas prévu.
Lancé fin mars dans le cadre du Plan de relance, le programme Ecoles Numériques rurales dispose d’un budget de 50 millions. Le principe est simple : l’Etat met à disposition des communes rurales (moins de 2 000 habitants) un crédit de 10 000 euros représentant 80% des frais d’acquisition d’un ensemble informatique, les 20% restants étant à la charge de la commune. L’offre informatique, probablement pré-définie auprès des constructeurs, comprend une classe mobile de 8 ou 12 postes informatiques équipés d’une suite bureautique, un TBI (tableau blanc interactif), une imprimante laser et un réseau wifi. A cela s’ajoute un ordinateur pour l’enseignant. L’accès Internet haut débit fait partie des 20% à la charge de la commune. L’offre comprend également une formation au TBI (3 heures) et à la classe mobile (6 heures). Chaque école bénéficie aussi d’un crédit logiciel de 1 000 euros (compris dans les 10 000). Le programme permet donc à des communes qui ont de petits moyens d’équiper leur école.
Le succès est bien au rendez-vous. Selon Hervé Cassagne, responsable du projet pour l’Association des maires ruraux de France (AMRF), il y avait au 15 juillet 7 500 candidatures déclarées et 6 200 dossiers déposés, soit nettement plus que le seuil fixé à 5 000 écoles. 3 400 dossiers ont déjà été validés et le rythme de leur arrivée s’accélère. Dans certains départements, comme le Doubs ou l’Eure, il y a déjà deux fois plus de demandes que ce que permet l’enveloppe départementale.
« Les maires sont très attachés à leur école » explique Hervé Cassagne pour expliquer ce succès sans précédent dans un pays qui a pourtant comme caractéristique son retard du coté des TICE. « Ils ont pris conscience que le numérique c’est l’avenir et donc que l’école numérique est celle de demain ». Un témoignage qui est appuyé par celui d’Yves Ménager, président des maires ruraux du Loir-et-Cher. « On est viscéralement attachés à notre école », dit-il. « On voit les difficultés des enseignants et le travail qui est fait ».
Le privé surdoté ?
Mais voilà que ce succès pose problèmes. L’AMRF se soucie déjà de la suite du programme. « Comment vont faire les maires pour assurer la maintenance du matériel ? » demande Hervé Cassagne. Mais c’est surtout l’écart entre la demande et le plafond du programme qui l’inquiète. « On va poser la question du renouvellement du plan » annonce-t-il. D’autant qu’une difficulté imprévue est venue perturber les règles d’attribution des subventions. Dans le département d’Yves Ménager on avait réussi à classer les 44 dossiers en les classant selon leur ordre d’arrivée. Mais voilà, il y a quelques semaines, les maires ont été prévenus que l’enseignement privé bénéficierait de 20% de l’enveloppe. « Ce n’était pas indiqué dans l’accord de mars 2009 » précise H. Cassagne. « On ne peut pas changer les règles du jeu en cours de partie » s’indigne Yves Ménager. Dans son département deux écoles privées ont déposé un dossier et il faut donc expliquer à deux maires que leur école n’aura pas de subvention. Pour H. Cassagne, avec la masse de demandes non satisfaites, c’est une autre « bombe à retardement ».
Vers un programme n°2 ? Pour l’AMRF, il est nécessaire d’envisager la prolongation du plan ou le lancement d’un second plan. L’association va agir en ce sens. Justement il est question d’un grand emprunt d’investissement. Dans quel meilleur secteur investir que celui de l’école de l’avenir ?
Sur Educnet le plan
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Du numérique dans les écoles rurales
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Formation des enseignants : Il faut revoir les projets de décrets, demande J-L Auduc
Après la publication du rapport Filâtre-Marois, tout est-il dit sur la formation des enseignants ? Il ne faut pas publier les décrets sur la formation des maîtres rédigés par Darcos en mai dernier. C’est la conclusion de Jean-Louis Auduc, directeur – adjoint d’IUFM. Il explique que ces textes imposent de mettre le concours en année M2 ce qui, dans tous les cas, pose d’énormes difficultés.
Lire la tribune de Jean-Louis Auduc
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Dans le Café, la situation début juillet
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Notre dossier Former les enseignants
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Comment évaluer les enseignants ?
La question traverse tous les pays de l’OCDE et Marlène Isoré recense, dans cette étude de l’OCDE, les différentes méthodes utilisées. Chacune, y compris l’évaluation par les performances, a des avantages et des inconvénients. L’étude « traite d’un certain nombre de points conflictuels, parmi lesquels la question de l’utilisation des résultats des élèves pour mesurer la performance des enseignants, les avantages et inconvénients de différentes approches compte tenu de l’objectif mis en exergue et de ressources limitées, ou encore les difficultés de mise en place résultant de divergence d’intérêts et les moyens possibles d’y remédier. Enfin, il examine l’évidence empirique sur le sujet et explique en quoi ses résultats nuancés tiennent aux difficultés d’estimer les effets de tels processus sur la qualité de l’enseignement, la motivation des personnels et l’apprentissage des élèves ».
En conclusion, l’étude insiste sur la nécessité de clarifier les objectifs recherchés et d’associer les enseignants à leur évaluation. « Une évaluation sérieuse et juste demande l’acceptation des enseignants et leur appropriation du système. Développer une approche compréhensive peut être coûteux mais est indispensable pour concilier la demande pour une éducation de qualité, l’amélioration des pratiques et la reconnaissance des compétences des enseignants ».
L’étude
http://www.olis.oecd.org/olis/2009doc.nsf/NEWRMSFREDAT/[…]
Evaluer les enseignants
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Payés au mérite ?
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Evaluation : le système à un tournant
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SEGPA : Documents ressources
« Les documents ressource proposés aux professeurs intervenant dans les enseignements généraux et professionnels adaptés, chargés des enseignements préparant à l’accès à une formation professionnelle, complètent et illustrent les développements consacrés aux cinq champs professionnels définis dans la circulaire du 24-4-2009 relative aux orientations pédagogiques pour les enseignements généraux et professionnels adaptés dans le second degré ». Eduscol publie les documents des cinq champs professionnels. « Ces documents ressource s’articulent, pour chacun d’entre-eux autour : d’une présentation du champ professionnel ; d’exemples d’activités professionnelles de référence ; d’une typologie des activités de formation en classes de quatrième et de troisième ; d’éléments sur l’organisation fonctionnelle d’un plateau technique ».
Sur Eduscol
http://eduscol.education.fr/D0081/resnat01.htm
Le Snuipp relance le débat sur l’aide individualisée et les rythmes scolaires au primaire
A quelques jours de la rentrée, le Snuipp, principal syndicat du primaire, publie deux études qui invitent à changer le statu quo sur deux questions qui touchent directement l’organisation de l’école élémentaire. Le premier syndicat du primaire tenait mardi 25 août sa conférence de presse de rentrée. Evoquant une « école primaire qui souffre », Gilles Moindrot a dénoncé le manque d’effectifs enseignants. Alors que 14 000 élèves supplémentaires entrent à l’école, l’Etat crée 500 postes en supprimant un nombre équivalent d’enseignants mis à disposition ou détachés. Or s’ils n’étaient pas devant élèves, ils participaient à la vie de l’Ecole, effectuant des missions de formation, d’animateur langues ou TICE, de coordinateur REP ou encore d’animation en classe nature ou en musée. « L’Ecole est malmenée » assure Gilles Moindrot qui annonce des actions dès septembre.
Mais le Snuipp présentait également les résultats d’une large enquête (1 200 écoles) sur l’aide personnalisée, un dispositif mis en place par Xavier Darcos à la rentrée 2008. Deux heures de classe du samedi matin sont supprimées et reportées en semaine pour une « aide personnalisée » effectuée par l’enseignant auprès d’élèves en difficulté. Dans la plupart des cas, elle vient alourdir à raison de 30 minutes par jour la journée des élèves sélectionnés. X Darcos en attendait une division par trois de l’échec scolaire à l’horizon 2012.
Une aide qui ne convainc personne. Si le ministère s’acharne sur une poignée d’enseignants « désobéisseurs » qui affichent leur opposition à cette mesure, l’enquête révèle qu’un quart des écoles n’a pas mis en place l’aide individualisée. 3% des écoles refusent de le faire et 22% convoquent tous les élèves à l’aide individualisée, ce qui est exactement ce qui est reproché aux « désobéisseurs ». Quatre enseignants sur cinq demande sa suppression en l’état et l’affectation des heures à la concertation, à la formation ou aux relations avec les familles. Un enseignant sur cinq seulement juge que le dispositif « a un effet positif pour les élèves en difficulté ». Deux sur trois jugent qu’elle a parfois un effet positif , essentiellement sur la motivation des élèves. Pour le Snuipp, « il semble que les enseignants aient besoin d’aide pour mieux élaborer leur dispositif ». Le syndicat demande qu’un état des lieux soit fait qui permette d’évaluer l’efficacité de la mesure et que le ministère élabore des documents pédagogiques pour aider les enseignants à sa mise en œuvre.
La semaine de 4 jours rejetée par les Français. Le Snuipp a communiqué les résultats d’un sondage effectué par CSA sur « l’opinion des Français sur l’école maternelle et élémentaire ». Il montre que les Français sont satisfaits de leur école : 78% ont une bonne opinion de l’école maternelle (contre 13%), un chiffre qui monte à 82% chez les jeunes parents. Visiblement les campagnes menées contre l’école maternelle n’ont pas porté. L’école élémentaire bénéficie de 71% de satisfaits (74% chez les 30-49 ans) en hausse de 6 points par rapport à 2008. Le jugement porté sur les réformes Darcos est partagé : 35% d’avis positifs (-5%) contre 36% de négatifs. Si la suppression du samedi matin est validée par les Français (57% pour contre 37%), 67% estiment que la répartition du temps scolaire sur 4 jours et demi serait une bonne chose (contre 29%). Les Français sont favorables à des cours le mercredi matin. Voilà une perspective qui alimentera les débats les jours de rentrée.
L’enquête CSA
http://snuipp.fr/spip.php?article6535
Retraite : Le poids de la réforme Fillon…
De 2000 à 2007, l’âge moyen de départ en retraite a augmenté d’un an, nous apprend une Note d’information de la Depp. Chez les enseignants du second degré il est passé de 59 à 60 ans, chez les enseignants du primaire de 55 à 56 ans. La durée d’assurance s’est accrue de 13 trimestres depuis 2004. Parallèlement le taux de pension a reculé de 1,2 points. Quel que soit le type de personnel, le taux de pension des femmes est inférieur de 3,9 points à celui des hommes. Il est supérieur à 75% pour les enseignants du supérieur et les personnels de direction et d’inspection alors que 30% des enseignants du premier degré sont touchés par la décote.
Note d’information
http://www.education.gouv.fr/cid28493/les-departs-[…]
Election des délégués parents les 16-17 octobre
Une note publiée au B.O. du 23 juillet 2009 fixe la date de l’élection des parents d’élèves aux 16 ou 17 octobre. Elle invite les établissements à « encourager le vote parental » et par exemple à favoriser le vote par correspondance. Une inconnue plane sur cette consultation dans le primaire : quel impact aura la suppression du samedi matin sur le taux de participation ?
Note de service
http://www.education.gouv.fr/cid28927/mene0915175n.html
Etre parent délégué
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2008/Gui[…]
Formations pour la scolarisation des enfants handicapés
Dans le cadre du CAPA SH et du 2CA-SH, des modules de formation sont organisés au niveau inter académique pour la scolarisation des enfants handicapés. Ces modules sont regroupés en 5 thématiques : scolarisation des élèves handicapés dans le second degré, troubles envahissants du développement, développement de compétences pour l’enseignement de la L.S.F., troubles importants du comportement, troubles sévères des apprentissages. Une circulaire publiée au B.O. du 23 juillet 2009en publie la liste pour 2009-2010. Inscription avant le 30 septembre.
Au B.O.
http://www.education.gouv.fr/cid28932/mene0900552c.html
Lecture : ça va un peu mieux
Il y a un peu moins de jeunes en grande difficulté de lecture en 2008 qu’en 2007. C’est une assez bonne nouvelle qu’apportent les premiers résultats des évaluations menées lors de la Journée d’appel de préparation à la défense. Touchant aussi bien les filles que les garçons, et uniquement les nationaux, les tests menés lors de la JAPD montrent qu’il y a 4,9% de jeunes en difficultés sévères de lecture, 6,9% avec de très faibles capacités et 9,8% de lecteurs médiocres. Au total 21,6% de lecteurs peu efficaces. C’est un peu mieux qu’en 2007 où les taux étaient de 4,9%, 12% et 9,8%. La tendance à l’augmentation de ces taux s’est inversée. Les écarts restent cependant énormes d’un département à l’autre. Notons que les modalités de passation et de correction ont changé dans certaines académies… Une variable à prendre en compte pour relativiser les évolutions. Les statistiques invitent toujours à la modestie…
Note d’information