Programme de littérature de terminale au bac 2014
Pour l’année scolaire 2013-2014, la liste des œuvres obligatoires inscrites au programme de littérature de la classe terminale de la série littéraire est parue. La pièce de Musset « Lorenzaccio » permettra à nouveau d’aborder le domaine d’étude « Lire-écrire-publier ». Pour le domaine d’étude « Littérature et langages de l’image », à « Zazie dans le métro » se substitue le recueil de Paul Eluard – Man Ray « Les mains libres », ainsi présenté dans le B.O. : « Engageant deux langages de manière indépendante et mêlée, Les Mains libres échappent à la volonté d’emprisonner la réalité entre la représentation picturale et une quelconque « traduction » poétique. Le rapport au monde proposé par les deux artistes, rapport qu’on ne pourra détacher de l’aventure surréaliste, joint la vision à la vue, l’imagination au réel, l’aura au détail. Dans cet hymne à la voyance qu’est le recueil, l’architecture, l’organisation et le dialogue entre les pages ne sont pas laissés au hasard : ils orchestrent une véritable partition chargée d’entraîner le lecteur sur la voie de l’inspiration poétique. L’étude de l’œuvre, éclairée notamment par cette réflexion sur la contagion créatrice, devra attirer l’attention des élèves sur le contexte artistique et théorique des années d’immédiate avant-guerre. Elle ne manquera pas de s’ouvrir de manière plus générale à l’esthétique surréaliste, comme à son « dialogue des langages artistiques » au cœur du domaine d’étude. »
Le B.O. :
http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=67166
Enseigner la littérature à l’ère numérique : actualité du PNF
Sont désormais en ligne les actes complets du colloque qui en novembre 2012 s’efforça de réfléchir aux « métamorphoses de l’œuvre et de l’écriture à l’heure du numérique » et au « renouveau des humanités « qu’elles impliquent. En novembre 2013, le quatrième « Rendez-vous des Lettres » portera sur « les métamorphoses du texte et de l’image à l’heure du numérique : quand la littérature se donne à voir. » Il aura lieu à la BnF et au Cnam, les 25-26-27 novembre 2013.
Le site officiel :
http://eduscol.education.fr/pnf-lettres/
Dans le Café :
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2012_11_PNFLettres.aspx
Recherches : L’extrascolaire à l’école
« Recherches », la revue de didactique et de pédagogie du français, consacre son numéro 57 aux activités qui conduisent l’école à sortir un peu d’elle-même : « lorsque l’enseignant cherche à faire entrer dans les cours des éléments de la réalité de l’enfant pour faciliter ses apprentissages, lorsqu’il prend le risque de laisser s’introduire des morceaux de réel pour que l’élève puisse donner sens à ce qu’il étudie ou encore lorsque, dans un mouvement inverse, il sort l’élève du cadre de la classe pour aller à la rencontre des objets de savoirs. » Diverses expériences sont ainsi racontées et analysées pour que le français se fasse discipline encore plus ouverte sur le monde : entretiens littéraires ou réalisation d’émissions sur les zoos humains à travers une webradio, rituel du « quoi de neuf » en début de séance, atelier théâtre, sortie au tribunal, visite de musée …
Sur le site des Presses universitaires :
http://www.septentrion.com/en/livre/?GCOI=27574100875080
Un dossier du Monde sur l’enseignement de la littérature
Dans le prolongement du salon du livre 2013, le journal Le Monde ouvre un dossier autour de la question : « Quelle littérature enseigner aujourd’hui ? » On peut y découvrir différentes argumentations qui pour la plupart tendent à célébrer la magie de la littérature et le charisme des enseignants, s’attardent sur des problématiques qu’on aimerait voir depuis longtemps dépassées (les œuvres classiques versus les œuvres contemporaines), s’intéressent bien peu à ce qui serait susceptible de favoriser la présence réelle de la littérature auprès des adolescents que nous devons former comme sujets lecteurs dans la civilisation numérique. On lira avec plus de profit la belle « réponse à un acte d’accusation » de Delphine Régnard sur son site « drmlj sur le net » : « C’est au contact de mes élèves que j’ai compris ce qu’est la littérature pour moi, non un capital à transmettre en parangon du bon goût, mais des mots vivants qui me font vivre moins mal et peut-être eux aussi. »
Le dossier du Monde :
La réponse de Delphine Régnard :
Semaine de la langue française : demandez le programme !
La « Semaine de langue française et de la francophonie » se déroulera du 16 au 24 mars 2013 : elle sera l’occasion de célébrer comme chaque année la vitalité et la richesse du français, et plus particulièrement de fêter son vocabulaire en valorisant tous les projets réalisés autour de l’opération « Dis-moi dix mots ». L’édition 2013, intitulée « Dis-moi dix mots semés au loin », s’intéresse plus particulièrement à « l’attrait que le français exerce sur les langues du monde » à travers des « mots voyageurs » qui « construisent des ponts, à la fois virtuels et concrets, entre les cultures. » La semaine de la langue française apparaît alors tout autant comme une célébration de l’ouverture au monde et du métissage entre les cultures : c’est le sens que lui donnent les organisateurs dans un programme de festivités qui invite à la créativité et aux échanges.
Aurélie Filippetti donnera le coup d’envoi de l’édition 2013 de la Semaine de la langue française et de la Francophonie, en présence des partenaires de l’opération et de plusieurs auteurs de langue maternelle étrangère ayant choisi le français comme langue d’expression. « Pour ma part, confie la Ministre de la Culture, j’ai avec les mots de la langue française une relation profonde, vitale. D’abord parce que la langue française est la langue de l’intégration de ma famille dans la communauté nationale qui l’a accueillie. Mais aussi parce que vivre dans les mots – ceux de la langue française – c’est à mes yeux éprouver l’exercice de la liberté, de l’émancipation. Cette relation intime est en permanente construction, par les lectures, les spectacles et aussi les conversations. Parler, écrire, nous humanise. La langue offre ainsi dans la cité un outil irremplaçable de civilisation, dont chacun peut s’emparer non seulement comme un héritage précieux fait de règles et de codes à respecter, mais comme une richesse immense ouverte aux évolutions nées de l’imagination. »
Le « désir de français » sera aussi fêté le 14 mars par une rencontre littéraire au Petit-Palais : Julia Kristeva, Atik Rahimi, Eugène Green, Akira Mitzubayashi et Vassilis Alexakis diront « pourquoi ils ont fait le choix d’écrire dans la langue de l’autre et comment ils habitent cet entre-deux langues ». Des traducteurs témoigneront aussi de « cette double identité intime et littéraire ». Interrogé sur les mots français entendus dans son enfance qui les premiers lui ont fait aimer cette langue, le romancier et cinéaste afghabn Atiq Rahimi fait ainsi cette jolie réponse : « Voilà Alice, elle dort » sont mes premiers mots français appris à Kaboul au lycée franco-afghan. Un beau voyage au pays des merveilles de la langue française. »
De nombreux événements sont organisés tout au long de cette période. En collaboration avec le Printemps des poètes, un livre manifeste est ainsi à paraître : dix auteurs (Tahar Ben Jelloun, François Cheng, Sylvia Baron Supervielle, Jacques Roubaud, Jacques Reda…) y feront écho à « La défense et illustration de la langue française » de Joachim du Bellay paru en 1549. A l’École nationale supérieure des Arts décoratifs se déroulera une exposition, « L’art des mots, la force de l’image » : les étudiants se sont emparés des dix mots du concours (atelier, bouquet, cachet, coup de foudre, équipe, protéger, savoir-faire, unique, vis-à-vis, voilà) pour produire des créations visuelles ; ce travail « propose de scruter les imaginaires, personnels ou collectifs, que ces mots inspirent », il veut « amener le visiteur à reconnaître chaque mot sans jamais le voir écrit ». Le 24 mars, au Bataclan, un match d’improvisation francophone permettra de fêter le mélange des cultures de façon vivante et spontanée. Le site officiel de l’opération propose un concours de définition : « Consultez les textes publiés par les internautes pour commencer la journée par un sourire et lancez-vous : choisissez un mot, ou les dix, et proposez vos définitions poétiques, humoristiques, voire loufoques, jouez sur la polysémie de ces mots, la synonymie, la polyphonie, les expressions où ces mots figurent… Une seule contrainte : pas plus de 120 caractères. » De l’autre côté de l’Atlantique, un « Sablier québécois » intitulé « Minute papillon » invite sous une autre forme à la créativité : « À vos téléphones portables, appareils photos ou caméras pour mettre en scène l’un ou les dix mots de la Semaine. La règle de la seconde édition de ce concours de films pourrait se résumer par « un pour dix », autrement dit un film d’une minute pour 10 mots. » A Aix-en-Provence, on pousse les langues à se frotter les unes aux autres par une « corrida des mots » : « rédiger un texte en espagnol de 15 à 20 lignes contenant 10 mots français couramment employés « tels quels » en espagnol. » La Ligue Slam de France participe à la fête par l’opération « ExSlamez vous ! 10 mots, 10 tournois dans 10 villes. TV5MONDE organise sur Internet un concours de poésie parrainé par le chanteur Christian Olivier des Têtes raides : « Les amateurs de poésie du monde entier sont invités à poster leurs poèmes sur le site de TV5MONDE du 11 février au 8 mars. Une seule consigne : les poèmes doivent contenir les 10 mots de Semaine de la langue française 2013. »
On découvrira sur le site de la manifestation le programme précis de tous les événements prévus, qui, sur internet, dans les librairies ou dans les musées, en France et ailleurs, invitent chacun à festoyer la langue. Les enseignants y feront aussi leur miel en y trouvant des idées d’activités pédagogiques susceptibles de favoriser le plaisir des mots, de développer tout à la fois créativité et connaissances.
http://www.dismoidixmots.culture.fr/
Festival et concours scolaire de Twittérature
En octobre 2012, à Québec, le 1er festival international de Twittérature avait permis à des écrivains, enseignants, internautes… d’échanger autour des possibilités créatives et pédagogiques du célèbre réseau social et de sa contrainte des « 140 caractères maximum ». Le samedi 30 mars 2013, c’est de ce côté-ci de l’océan, à Bordeaux, dans le cadre de la « Semaine digitale », qu’une seconde édition du festival viendra fêter l’écriture brève, ciselée, partagée. Tables rondes et ateliers s’intéresseront à la Twittérature en général, à son exploitation dans l’Education nationale, à ses usages professionnels. Un concours de tweets est organisé à destination des scolaires : il s’agit de « réaliser, de façon originale et décalée, un travail littéraire sous la forme de production d’un tweet sur le thème du pont. »
Le concours : http://twitter.blogs.sudouest.fr/archive/2013/02/19/concours-scolaire-de-twitterature.html
Le 1er festival sur le site du Café :
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/10/24102012Article634866591922462065.aspx
Enquête sur les usages scolaires de Twitter
Pour la 3ème année consécutive, une enquête tente de cerner l’utilisation de Twitter dans les classes, l’évolution des usages et des regards portés : « l’objectif de la démarche consiste à interroger les dimensions relationnelles, pédagogiques et éducatives de cette utilisation ». L’enquête, pilotée par Gérard Marquié et Cécile Delesalle les professionnels de l’éducation utilisateurs dans le cadre scolaire, mais aussi celles et ceux qui observent cette utilisation, parmi lesquels les parents d’élèves.
L’enquête en ligne :
http://www.injep.fr/Usages-de-twitter-dans-le-cadre#.UVHcko98VdY.twitter
Gagner en lucidité sur Facebook
Le sociologue Dominique Cardon, dans un article de Libération, s’attache à démonter le discours volontiers critique que nous portons sur Facebook : et si nous cherchions-nous à nous aveugler sur notre propre expérience du monde en attaquant un réseau social qui n’en est que le miroir ? « La réalité est que Facebook nous confronte à ce que nous percevions plus ou moins tacitement sans jamais le voir aussi clairement : notre vie sociale est complexe, nos identités sont multiples, nos trajectoires de vie sont heurtées, la recherche d’efficacité s’est introduite dans notre carnet d’adresse, les liens forts nous ennuient alors que les liens faibles nous excitent, nous avons le désir d’exprimer ce qui fait notre singularité et de la faire reconnaître à un public de plus en plus large… Facebook nous met face à la réalité, interdépendante, multiple, mobile de notre vie sociale alors que nous rêvons d’une vie relationnelle stable, ancrée et profonde. » On notera aussi cette remarque qui devrait nous rassurer sur la capacité de nos élèves, grands utilisateurs, à apprendre de bons usages : « le niveau d’expertise critique des individus à l’égard des plateformes relationnelles augmente avec la fréquence et la densité de leur pratique. »
Dans Libération :
http://www.liberation.fr/evenements-libe/2013/03/19/critiquer-vraiment-facebook_889718
Enseigner la littérature par l’image
Après s’être intéressée à la question du « masculin-féminin » pour aider à bousculer les stéréotypes de genre, la revue « Lire au lycée professionnel » consacre son nouveau numéro à l’enseignement de la littérature par l’image fixe. Parmi les pistes explorées : l’adaptation en bandes dessinées d’œuvres romanesques ou théâtrales (Queneau, Manchette, Maupassant …), des pratiques d’analyse et d’interprétation de l’image, des expériences d’écriture à partir d’un manga, une entrée dans l’histoire de la Shoah … Selon Virginie Chavant et Frédéric Le Meur, co-rédacteurs en chef, « l’intérêt pédagogique de la confrontation œuvres originales/adaptations demeure, car elle conduit à s’interroger sur les activités de lecture mises en jeu par leurs auteurs et sur les choix qu’ils opèrent dans la transposition de l’œuvre littéraire. »
La revue en ligne :
http://www.educ-revues.fr/LLP/ListeSommaires.aspx?Som=der
Appel à projets pour le Fonds d’Innovation Pédagogique
La Fédération internationale des professeurs de français (FIPF) et le ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE) reconduisent en 2013 le « Fonds d’innovation pédagogique » qui récompense les projets pédagogiques présentés par les associations affiliées à la FIPF. Le projet doit être présenté avant le 15 juin et satisfaire différents critères : concerner la promotion et l’enseignement de la langue française, présenter un caractère innovant pour la pédagogie du français, être présenté par une équipe de professeurs de français, pouvoir être modélisé pour un autre pays …
Pour en savoir plus :
http://fipf.org/actualite/proposez-vos-projets-pour-le-fonds-dinnovation-pedagogique
Une anthologie poétique de voix féminines contemporaines
En partenariat avec la revue « Terre de femmes » d’Angèle Paoli, l’anthologie « pas d’ici, pas d’ailleurs » rassemble des textes poétiques variés dans leurs thèmes, divers dans leurs formes, mais qui tous croisent la francophonie, le contemporain et l’écriture féminine. Le projet, singulier et ambitieux par ses enjeux et par ses choix, invite à la découverte d’auteures souvent méconnues : l’enseignant, par-delà le plaisir personnel, y puisera des textes nouveaux, susceptibles de faire goûter aux élèves la présence de la poésie dans ce qu’elle a de plus radical et essentiel, d’explorer aussi la question de l’identité et de l’altérité.
« J’ai rêvé, explique Aurélie Tournaire, que « pas d’ici, pas d’ailleurs », se fasse lieu, pour toutes ces femmes poètes disant leurs errances géographiques ou identitaires, porteuses de souffrance ou de joie, d’étonnement ou de ravissement, de luttes et de victoires, et de force finalement, de cette force du poème qui déconstruit la fausse linéarité, qui déplace les évidences et les frontières. » Des rencontres avec des auteures sont programmées dans les semaines à venir à Ottawa, Marly-Le-Roi, Tel-Aviv, Paris et Marseille.
Sur le site de l’éditeur :
http://www.voix-dencre.net/article.php3?id_article=253
Sur le site « Terre de femmes » :
http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/
Une histoire en ligne de la langue française
Sur un site consacré à la francophonie, Jacques Leclerc raconte l’histoire de la langue française depuis « l‘expansionnisme linguistique du monde romain » jusqu’au « français contemporain »
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/histlngfrn.htm
Michel Butor, si vif
Le magazine Télérama a rencontré l’écrivain Michel Butor qui, à 86 ans, livre sur la littérature et sur l’enseignement des réflexions pleines de sagesse, de « vigueur et de tendresse réels ». On relèvera par exemple ces quelques remarques : « Encore aujourd’hui, la représentation du monde transmise par l’enseignement est une représentation profondément décalée par rapport à la réalité. » ; dans l’éducation en France, très formatée, il faut non pas réformer, mais « changer ce qui était la règle il y a… presque cent ans ! » ; en matière de numérique, « il ne faut pas imiter, il faut inventer ! », par exemple dépasser l’obsession « de réussir à faire une tablette qui ressemble le plus possible au livre papier, en reproduisant le grain, le feuilletage… » ; d’ailleurs, « il n’y a que les poètes pour nous guider à l’intérieur de ces nouveaux territoires. Prenez Twitter. Cent quarante caractères, c’est une contrainte prosodique respectable, comme on a inventé celle du sonnet au XVIe siècle. » ….