C’est un exemple cité par Education Week. Les habitants de Clinton, en Caroline du Sud, risquent d’attendre longtemps leur lycée. Le district scolaire devait tenter le 1er octobre une émission de bons pour 28 millions de dollars pour payer la construction d’un nouveau lycée. La crise financière a repoussé à plus tard cette émission. C’est un des effets de la crise aux Etats-Unis où on s’attend à une remise en question des investissements scolaires.
Si la France a un système plus centralisé que l’Ecole américaine, la crise devrait affecter les investissements scolaires. En effet, les collectivités locales devraient voir leurs recettes diminuer du fait du ralentissement économique. Pourront-elles maintenir les programmes d’équipement et de construction engagés ? Ce n’est pas sur. La crise est aussi une mauvaise nouvelle pour le développement des tice par exemple.
Le raisonnement vaut davantage encore pour l’Etat. Les milliards déboursés pour voler au secours des entreprises vont imposer des économies partout où ce sera possible. Les arbitrages attendus dans le budget de l’éducation, par exemple dans le cadre de la réforme des lycées, devraient être sévères.
La crise paupérisera également les familles. Si pour le moment le phénomène est invisible, notons que l’enseignement catholique déjà explique son recul au primaire par les difficultés financières des familles. Le développement du chômage, la paupérisation d’une partie des élèves devraient perturber le climat scolaire dans de nombreux établissements.
Mais la crise devrait aussi avoir un effet positif. Elle est en train de remettre en question certains dogmes libéraux. Elle redonne à l’Etat son rôle de régulateur. Par exemple elle montre les limites de la sacro-sainte concurrence comme levier pour améliorer le système éducatif. C’est peut-être ce qui a poussé déjà X Darcos à annoncer que les résultats des écoles primaires ne seraient pas dévoilés. L’Ecole entre peut-être dans une autre ère.
François Jarraud
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