LE FAIT DU JOUR
Jardins d’éveil : Darcos sous pression
ÉDITORIAL
A quoi sert l’indicateur des lycées ?
LE SYSTEME
Le mouvement universitaire entre crispation et abandon l Masterisation et territoire : le dilemme de Laon l Sarkozy veut rapprocher les lycées des entreprises l SMA : Montpellier condamné à 30 000 euros d’amende.
L’ÉLÈVE
Le Conseil d’Etat impose la scolarisation des enfants handicapés j 5 000 lycéens en stage d’anglais.
LA CLASSE
Des profs créatifs à Itica l Soutenez le Café et découvrez l’ouvrage de Sylvain Connac.
LA RECHERCHE
Didactique du français et contextes socioculturels
LES DISCIPLINES
Eco Gestion : Comment aider les élèves ? l Maths : Journées Ampères.
LES TICE
Le Café dans Facebook
Le fait du jour
Jardins d’éveil : Darcos sous pression
« Nous ne cautionnerons pas l’expérimentation des jardins d’éveil et nous serons amenés à dénoncer la Déclaration commune » prévient l’Ageem, association d’enseignants en maternelle. En décembre dernier, à l’issue d’une première crise marquée par les rapports Tabarot et Papon et par des paroles malheureuses du ministre de l’éducation nationale, Xavier Darcos avait sur renouer le dialogue avec les enseignants en concluant un accord avec l’Ageem. Il y a quelques jours cet accord était célébré à travers la co-édition d’une brochure, réalisée par l’Ageem, présentant la maternelle, distribuée à tous les parents.
L’annonce le 5 avril, par Nadine Morano, de la création à titre expérimental de jardins d’éveil, installés dans les écoles maternelles, mais sans personnel enseignant et payés par les parents, remet tout en question. Interrogée par le Café, Lucile Barberis, présidente de l’Ageem, n’en revient pas. « Je ne comprends pas l’objectif de créer 8 000 places en jardin d’éveil alors qu’il serait facile de réactiver des écoles maternelles qui sont laïques et gratuites ». Pour l’Ageem, « les objectifs annoncés posent clairement cette nouvelle structure en concurrence avec les autres structures existantes et particulièrement avec l’Ecole Maternelle. On perçoit aisément, au-delà de la concurrence, une véritable substitution de ces jardins d’éveil à la dernière année de crèche ou à la première année de l’école maternelle, sans aucun souci de l’égalité sociale que le ministre proclame justement par ailleurs. La création de ces nouvelles structures payantes, implantées au gré des choix locaux, serait ainsi préférée au développement des structures existantes, gratuites et implantées dans la grande majorité des communes de France ».
Parallèlement les syndicats montent au créneau. Après le Snuipp et le Se-Unsa, c’est le Sgen Cfdt qui, le 8 avril, » demande que des précisions soient apportées rapidement sur l’ensemble de la politique du gouvernement dans ce secteur. Il est notamment essentiel que des assurances soient données quant à la place de l’école maternelle. S’agissant des enfants de 2 à 3 ans, les parents doivent pouvoir faire le choix du mode d’accueil. C’est particulièrement important pour les catégories sociales les plus défavorisées, d’une part parce que l’école est gratuite, d’autre part parce que la scolarisation précoce est un moyen important de réduction de l’échec scolaire des enfants victimes d’inégalités sociales et culturelles ». Voilà Xavier Darcos ramené, grâce à Mme Morano, aux débats de l’hiver dernier. On attend sa réaction.
Maternelle quel avenir pour la scolarisation à 2 ans
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A quoi sert l’indicateur des lycées ?
Qui connaissait le lycée de Thizy ? Après la publication par le ministère des « indicateurs du lycée, retravaillés par le quotidien, voilà ce lycée propulsé par Le Figaro « premier lycée de France ». Une nomination qui ne fait pas d’ombre aux grands classiques (Henri IV, Louis le Grand etc.) que le journal a fait passer après quelques établissements à forte valeur ajoutée. L’Internaute a fait un choix des plus classiques : Louis le grand, Henri IV, L’ecole active bilingue, Condorcet, L’école alsacienne, lycée Saint Paul de Lens, Hoche à Versailles continuent à caracoler en tête du classement. Alors que le ministère publie ses propres évaluations, leur traitement par la presse montre à quel point ces données sont subjectives.
Car il n’est pas certain que les indicateurs calculés par le ministère (la Depp) soient efficaces. Le taux de réussite au bac est évidemment un outil grossier : on peut facilement atteindre 100% si ‘l’on dispose d’élèves ayant un bon niveau. Quant au « taux attendu » censé mettre en valeur l’écart entre le taux réel de reçus au bac et celui espéré, c’est-à-dire « l’effet établissement », Georges Felouzis a pu montrer qu’il donnait lui aussi une version fausse de la réalité. Les critères retenus pour calculer le taux attendu camouflent de forts écarts de niveau scolaire. Enfin, malgré les efforts du ministère, les indicateurs ministériels sont souvent ramenés par les familles au seul taux de réussite au bac.
Le premier effet de ces indicateurs c’est évidemment d’alléger les familles d’une réflexion sur ce qu’est un « bon lycée » . Puisqu’on ne saurait réduire l’enseignement au bac et un bon lycée à son taux de réussite, les familles devraient se soucier davantage de savoir quel genre d’établissement peut convenir à leur enfant et choisir l’établissement en conséquence…
Le second effet c’est d’accompagner la suppression de la carte scolaire. Au vu des résultats les parents seront libres de demander l’établissement de leur choix. On peut donc s’attendre à des transferts d’élèves importants particulièrement pour les classes moyennes. Le risque est dans l’aggravation des ghettos scolaires accueillant les plus défavorisés. Pour tout un tas de raisons, on sait (l’expérience anglaise l’a démontré) que les familles les plus modestes restent dans l’école de leur quartier même quand elles peuvent le quitter ce qui contrarie la théorie favorable à la concurrence.
La publication des indicateurs peut avoir l’apparence d’un geste d’information démocratique. Mais en réalité elle participe à la construction d’établissements homogènes socialement et ethniquement. C’est-à-dire à la ségrégation.
Le mouvement universitaire entre crispation et abandon
« Monsieur le Président, nous n’avons pas les mêmes valeurs ». La Coordination nationale des universités ne faiblit pas. Dans un communiqué elle dénonce la vision du pouvoir. « Le monde de l’enseignement et de la recherche n’est pas hostile à toute réforme. Mais il conteste une logique d’économie budgétaire et de mise en concurrence systématique des institutions, des équipes et des individus, qui met en péril la création et la transmission des savoirs. A la concurrence et à la rentabilité à court terme, il préfère l’émulation, la coopération et la liberté de recherche ».
Mais le mouvement fléchit. Pour la nouvelle journée d’action nationale ,le 8 avril, de 4 à 12 000 personnes seulement ont manifesté dont quelques milliers à Paris. La pression est particulièrement forte sur les étudiants qui craignent de ne pas être capables de se présenter aux examens.
Masterisation et territoire : le dilemme de Laon
A 140 kilomètres de Paris, dans une région en grande souffrance économique, l’IUFM de Laon enterrait hier l’IUFM. C4est que la masterisation devrait entraîner la fermeture de l’IUFM. « Le président de l’Université ne peut pas garantir le maintien de ce centre ». Or, comme l’écrit un étudiant, « sur la ville de Laon, c’est plus de 100 fonctionnaires travaillant à l’IUFM qui louent et font vivre une ville qui n’a pas besoin de voir les tribunaux et l’enseignement supérieur fermer ses portes ».
Sarkozy veut rapprocher les lycées des entreprises
« Il faut accepter de rapprocher les entreprises du lycée pour qu’elles puissent nous aider à ouvrir nos lycéens sur la vie professionnelle future. Il n’y a pas d’autres choix. » Mercredi 8 avril, N Sarkozy s’adressait aux jeunes d’un lycée de banlieue. IL est également intervenu sur l’orientation en associant choix tardif et éventail. » Il faut répondre le mieux possible à la spécificité de chaque http://fr.news.yahoo.com/4/20090408/tts-france-education-sarkozy-ca02f96_1.html
l’orientation pour laisser le spectre (de choix) le plus large » à l’élève ».
SMA : Montpellier condamné à 30 000 euros d’amende
La ville de Montpellier a été condamnée par le tribunal administratif à 30 000 euros d’amende pour n’avoir pas travaillé à l’application de la loi sur le service minimum d’accueil. Le maire a décidé de faire appel. « Le jugement nous surprend car les services de la Ville se sont rapprochés à la mi-janvier de ceux de l’Inspection académique pour examiner les modalités permettant de mettre en oeuvre de façon satisfaisante ce service minimum ».
Le Conseil d’Etat impose la scolarisation des enfants handicapés
« Le Conseil d’Etat reconnait pour la première fois la responsabilité pleine et entière de l’Etat lorsqu’un enfant handicapé n’a pu bénéficier d’une scolarisation effective en raison de l’insuffisance de places » annonce l’Unapei à l’issue de l’appel formé devant le Conseil d’Etat par la famille Laruelle. Le Conseil d’Etat a rendu le 8 avril son arrêt. Il juge « que les difficultés particulières que rencontrent les enfants handicapés ne les privent pas du droit à l’éducation, qui est garanti à chacun quelles que soient les différences de situation, et ne font pas obstacle au respect de l’obligation scolaire, qui s’applique à tous. Une carence de l’Etat dans ce domaine peut constituer une faute dont les conséquences peuvent être réparées financièrement ».
Pour l’Unapei, cette décision « fixe ainsi définitivement l’étendue et la portée du droit à l’éducation des enfants handicapés… Elle constitue une étape importante pour assurer l’effectivité des droits des enfants handicapés et contribuera ainsi à mettre un terme à la situation inadmissible de plus de 5000 enfants sans aucune solution actuellement recensés ». Le Conseil nuance légèrement cet avis. « Si cette décision pose le principe de la responsabilité de l’Etat en cas de carence de scolarisation d’enfants handicapés, elle ne détermine pas pour autant les modalités de la réparation des préjudices entraînés par une carence de l’Etat. L’affaire a en effet été renvoyée à la cour administrative d’appel, à qui revient la mission de déterminer ces préjudices ».
5 000 lycéens en stage d’anglais
Selon le ministère, près de 5 000 lycéens sont déjà inscrits pour des stages d’anglais gratuits durant les vacances. Ce nombre devrait monté à 14 000.
La classe
Des profs créatifs à Itica
Au programme de ce dimanche : la construction d’un journal télévisé. Un groupe de vingt stagiaires s’est inscrit pour cette activité animée par Pascal Jablonka, enseignant Tice à l’IUFM de Paris accompagné d’Annie Girard et Christophe Lefrais, professeurs des écoles en région Aquitaine. Enseignants en langues, en sciences économiques, animateurs Tice ou profs du technique, les participants interviennent en primaire, au lycée ou au collège. C’est un des projets menés à Itica 2009, un rendez-vous de profs pionniers mais adorateurs d’une seule marque d’ordinateurs…
Soutenez le Café et découvrez l’ouvrage de Sylvain Connac
« Cet ouvrage est fondamental : on se demandera après l’avoir lu, comment on a pu s’en passer. Il deviendra une référence obligée pour les praticiens, comme pour les chercheurs et les formateurs » (Philippe Meirieu). Ce livre, « Sylvain Connac, Apprendre avec les pédagogies coopératives, Démarches et outils pour l’école, ESF, Paris, 2009 », s’adresse à quiconque souhaite introduire ou développer de la coopération au sein de sa classe. Cette notion de coopération s’inscrit dans la filiation des mouvements Freinet, de l’éducation nouvelle et des pédagogies actives. Et le livre de Sylvain Connac donne à la fois les pistes théoriques et les outils pratiques (fiches, organisation du temps etc.) pour se lancer.
Edité en partenariat avec le Café pédagogique, ce livre, auquel nous croyons beaucoup, est aussi l’occasion de soutenir le Café pédagogique. En effet le Café pédagogique vous offre l’adhésion au Café et l’ouvrage de S Connac pour seulement 32 euros (au lieu de 43). Cette offre est valable jusqu’à début mai.
Participez au blog de S. Connac
La recherche
Didactique du français et contextes socioculturels
Que les contextes socioculturels influent sur l’enseignement, et particulièrement celui du français, ne surprendra personne. Yves Reuter, Bertrand Daunay, Isabelle Delcambre réunissent dans cet ouvrage une dizaine de contributions qui définissent ce que peut être la part du socioculturel et donnent des exemples concrets à cette problématique.
Ainsi Nathalie Denizot montre comment on est passé des textes anciens aux « textes fondateurs » dans la classe de français. Une évolution qui interroge sur l’évolution de la discipline. Michelle Lusetti et François Quet on analysé les lectures des futurs enseignants des écoles. Le résultat est signifiant. « Leur rapport ) la lecture, centré sur le divertissement devrait rapprocher les jeunes enseignants de leur public. Cependant ces usages se heurtent aux exigences des programmes et du discours sur les Lettres ».
Bien d’autres études incluses dans ce livre éclairent d’autres aspects de la question du rapport entre cet enseignement et les contraintes socio cultirel. Ils en font un ouvrage qui éclaire singulièrement cet enseignement. Une référence.
Yves Reuter, Bertrand Daunay, Isabelle Delcambre, Didactique du français, le socioculturel en question, 2009, Villeneuve d’Ascq, Septentrion, 268 p.
Les disciplines
Eco Gestion : Comment aider les élèves ?
C’et un drole de numéro que ces Cahiers economie et gestion n°101. Car il va bien au-delà de l’économie gestion pour une veritable réflexion sur la relation pédagogique.
Ainsi Chloé Vian explique comment aider les élèves en difficultés. Sylvie Cordesse Marot montre comment gérer un « café de mots ».
Maths : Journées Ampères
Engagée depuis 2005, l’action de l’équipe AMPERES, associant l’INRP et la Commission inter-IREM Didactique à travers huit équipes réparties sur diverses académies, vise à redonner du sens aux mathématiques de l’enseignement secondaire. Elle propose pour cela des activités et des parcours d’étude et de recherche permettant de motiver, à partir d’une question problématique dévolue aux élèves, l’étude d’un thème ou d’un secteur des mathématiques. Les 19 et 20 mai, à Lyon, l’INRP et l’IREM
les tice
Le Café dans Facebook
2 245 000 téléspectateurs ont regardé « La jpurnée de la jupe » vendredi soir sur Arte, un record pour cette chaîne. Sa sortie en salle est programmée pour le mercredi 25 mars. Dans ce film Isabelle Adjani, dans le rôle d’un professeur de français malmené par des élèves, est amenée à prendre en otages ces mêmes adolescents avant que le RAiD et la ministre n’entrent en scène. Qu’avez-vous pensé de ce film ? Répondez à cette question surle groupe Facebook ouvert par le Café pédagogique.
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