Les organisateurs du 7e colloque européen sur l’autoformation ont accueilli ce matin plus de 430 participants à l’Enfa (Ecole Nationale de Formation Agronomique) de Toulouse. Cinq ans après le dernier colloque, c’est donc un succès d’affluence pour cette rencontre organisée par trois réseaux : les APP (Ateliers Pédagogiques Personnalisés), les centres de ressources de l’enseignement agricole et les GRETA. Le colloque se propose d’éclairer les conditions qui favorisent la rencontre entre dynamique d’autoformation et dispositif d’accompagnement. Il se veut un temps d’échanges et une opportunité d’interactions pour toutes les personnes cherchant à développer les pratiques d’autoformation dans des environnements multiples : formation initiale ou continue, formations professionnelles, universitaires, qualifiantes, informelles, personnelles. Durant trois jours, se succéderont conférences de chercheurs et ateliers de présentation où 91 contributions nourriront les débats.
Ce matin, Philippe Carré a ouvert les réflexions avec une intervention sur l’apprenance « ensemble de dispositions favorables à l’acte d’apprendre dans toutes les situations » et a retracé les courants de l’autoformation jusqu’à nos jours pour mieux définir les conditions favorables à l’acte d’apprendre. La motivation (autodétermination), le savoir apprendre (autonomie dans l’apprentissage), la croyance en soi (autoefficacité) et la possibilité d’apprendre dans un environnement favorable sont autant d’éléments nécessaires pour que l’apprenant soit produit et producteur de son parcours de formation.
Le soir, c’est Sandra Bellier, qui est intervenue sur le désir d’apprendre dans les organisations. Après avoir analysé les différentes motivations des salariés à entrer en formation, elle a exposé des exemples de dispositifs pour mieux démontrer le lien indissociable entre désir d’apprendre dans l’organisation et les pratiques de travail et de management les plus quotidiennes. Entre temps, les ateliers thématiques ont commencé à libérer la parole après des exposés variés, orientés sur de la recherche ou au contraire, empreints d’expérience.
Des questions et des constats commencent à poindre en cette fin de première journée sur la motivation à apprendre ou l’accompagnement par exemple. Les représentants des réseaux ont souligné le regain de vigueur de l’autoformation en formation pour adultes avec l’émergence de la formation tout au long de la vie. L’autoformation se développe t’elle pour autant en formation initiale? Elle exige une nouvelle organisation de l’enseignement et une modification des pratiques de l’enseignant peu évidentes à mettre en oeuvre et tributaires d’un engagement de la communauté éducative en son entier. A l’heure du socle commun, son développement semble pourtant opportun.
L’ensemble des acteurs présents se retrouve autour de valeurs communes définies par Philippe Morin (Directeur d’ALGORA) lors de l’ouverture du colloque « rendre les savoirs accessibles à tous et donc ne pas exclure une partie de la population ; mettre en oeuvre des organisations pour favoriser la maîtrise des apprentissages et la maîtrise des parcours ». De quoi échanger et apprendre pendant un jour et demi encore. (Monique Royer)
Le site du colloque
Les pages Educnet sur l’autoformation