Par Cyril Froidure
Lors d’un déplacement en province, le président de la République tenu a réaffirmé son soutien au Grenelle de l’environnement en rappelant les premières initiatives et réussites et réaffirmant certains des engagements pris quant au nombre d’éoliennes ou sur la rénovation des bâtiments ; par contre, pas de financements précis. Il a aussi annoncé le développement d’une « politique industrielle pour le développement durable (création d’un comité stratégique pour les éco-industries). Lui faisant écho, le ministre Borloo présentait son projet de loi dit Grenelle 1 au gouvernement le 11 juin. Le bâtiment est au cœur de celui-ci et prévoit une baisse conséquente de la consommation énergétique au m² pour les constructions neuves. Autres volets du texte : la trame verte, l’agriculture biologique…
Seulement, les discours présidentiel et gouvernementaux n’arrivent pas à convaincre l’un des chevilles ouvrières du Grenelle, Nicolas Hulot à tel point que la question de sa candidature aux élections européennes est posée. Que reproche-t-il au président et au gouvernement ?. Principalement un manque d’actions concrètes.
Afin de mettre une pression maximale sur ces derniers, l’animateur écolo a multiplié les interviews et les déclarations. Ainsi il a répondu à une série de questions précises lors d’un entretien accordé à l’Express. Lors de celui-ci, reconnaissant l’avancée que représente le Grenelle, il déplore les « lacunes » de certains textes de loi en préparation. C’est le cas du volet fiscal du Grenelle : il souhaite que soit donné un prix au carbone et malgré la bonne volonté affichée du chef de l’état, il remarque « le comité opérationnel chargé de cette réforme a été supprimé ». Autres bémols dont fait part N. Hulot à Christophe Barbier : l’absence de contraintes concernant les travaux de rénovation des bâtiments et la concentration des mesures sur le neuf laissant l’ancien de côté, le délai (2011) visant à imposer une taxe à l’essieu…
Enfin, il trouve bien dommage que le projet de loi relatif au Grenelle ne passe devant les assemblées qu’à la rentrée, victime d’un encombrement législatif. L’échange se poursuit notamment sur le concept de développement durable qui ne convient pas à Nicolas Hulot pour qui la notion de décroissance devrait être étudiée de près.
http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/327344.FR.php
http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/329986.FR.php
http://www.lexpress.fr/actualite/environnement/nicolas-hulot-la-[…]
http://www.lepoint.fr/actualites-politique/la-loi-du-grenelle-de-l-envir[…]
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/politique/20080608.FAP8448[…]
Autre critique fait cette fois-ci par le CES (le Conseil économique et social), malgré un avis favorable donné à la loi Grenelle 1, émet des doutes quant au budget prévu, s’étonnant « du manque de données chiffrées ».
http://www.actualites-news-environnement.com/16256-budget-lo[…]
l’ONG WWF fait elle un bilan complet du Grenelle six mois après ce « grand tourbillon politique, associatif et médiatique. Les thèmes des six groupes de travail sont passés au crible avec un «verdict » et un argumentaire.
Concernant le groupe 1 « lutter contre les dérèglements climatiques et maîtriser l’énergie », le bilan est plutôt positif : éco-pastille, 20% d’énergies renouvelables… mais, même si on ne construira plus d’autoroutes, des infrastructures seront tout de même réalisées dans les zones de fortes circulations.
Le manque de concret caractérise les chantiers du groupe 2 « Préserver la biodiversité et les ressources naturelles » ; ainsi tout le monde a adopté la trame verte mais aucune carte n’en a été réalisée. C’est un peu le même constat fait pour le groupe 3 « Instaurer un environnement respectueux de la santé ».
Pour le bilan des autres groupes.
http://www.wwf.fr/pdf/GRENELLE.pdf
Mais le gouvernement n’est pas seul fautif à en croire Dominique Bussereau, secrétaire d’état aux transports, qui reproche aux grévistes du 10 juin de « casser » la relance du fret ferroviaire que souhaite impulser le Grenelle.