« Oui, des études récentes montrent que selon les territoires, les chances de réussite des élèves peuvent être différentes. Cela s’explique en partie par la plus ou moins grande mixité sociale des écoles et des établissements ; par la stabilité ou l’instabilité des équipes, par l’expérience ou à l’inexpérience des professionnels, par la coopération des différents acteurs en interne et à l’externe de l’école. Or, les familles ne sont pas égales face à ce qui au final s’agrège et constitue cet « effet territoire » car certaines, parce qu’elles ont plus de ressources peuvent s’en affranchir plus facilement que d’autres ». Fenêtres sur Cours n°290 offre un important dossier sur la sectorisation.
Il mêle témoignages d’enseignants et de chercheurs comme la géographe Catherine Barthon et la sociologue Brigitte Monfroy. Pour elles, l’école garde sa place dans la lutte contre la ségrégation. « Certaines observations locales montrent en effet que la mixité résidentielle n’a pas forcément d’incidence sur la mixité à l’école. Pour cette raison, il faut aussi chercher des solutions du côté de l’école. C’est d’abord en travaillant à rendre plus égalitaire l’offre de formation et en maintenant un objectif commun de réussite pour tous les élèves que l’on réduira les écarts. On sait aujourd’hui que là où se mettent en place des expérimentations, du travail en équipe, des fonctionnements innovants dans certains quartiers défavorisés, la réussite des élèves et l’attrait du projet pédagogique suffisent à rendre de nouveau attractives ces écoles et à leur conférer davantage de mixité. Le vrai défi à relever aujourd’hui est sans doute à chercher du côté de ces expériences en les transférant et en assurant leur pérennité ».
FSC 290 (en pdf)
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