A l’appel de plusieurs syndicats, une coordination des anciens lycées zep appelle à la grève le 17 novembre. Animateur du collectif et professeur de construction mécanique au lycée Jean Jaurès d’Argenteuil, Alexandre Mares explique pourquoi ce mouvement veut aussi une autre politique d’éducation prioritaire et non simplement entrer dans les Rep actuels.
Vous demandez le retour des ex lycées zep dans les Rep et Rep+ de la nouvelle politique d’éducation prioritaire ?
Non. On ne souhaite pas cette intégration. Pour nous ce dispositif est de la poudre aux yeux qui ne réduit en rien les inégalités. La charge d etravail en Rep es trop importante avec trop de temps de concertation effectué en heures supplémentaires. On est attaché à de dotations horaires augmentées pour répondre aux besoins spécifiques de nos élèves. Ils ont besoin de demi groupes, de projets pédagogiques, d’ouverture culturelle.
Vous souhaitez le maintien de l’ancienne éducation prioritaire ?
Avec plus de moyens. Il faudrait commencer par cadrer un nombre maximum d’élèves par classe. Ca se faisait dans l’ancienne politique. On veut aussi le maintien des projets pédagogiques qui existaient.
La ministre a promis le maintien des mesures spécifiques pour les enseignants des anciens lycées zep. Cela ne vous suffit pas ?
Elle prolonge de deux ans une clause de sauvegarde contre laquelle on a lutté en 2014. Depuis 2014 on nous promet l’entrée des lycées dans l’éducation prioritaire. Mais on ne voit rien arriver. Maintenant l aministre nous dit que ce sera pour le prochain quinquennat.
Nous voulons cette entrée dans l’éducation prioritaire maintenant. Et nous voulons qu’elle comprenne aussi des établissements qui n’étaient pas en zep en 2014 mais qui ont une composition sociale identique.
Pour vous le mouvement du 17 novembre sera réussi s’il réunit combien d’établissements ?
On peut compter sur une dizaine d’établissements à Marseille et une trentaine en Ile de France. Le mouvement sera réussi si nous réunissons une cinquantaine de lycées. Depuis des jours on le voit grossir au niveau national.
Propos recueillis par François Jarraud