Par Didier Missenard et Laure Étevez
Une conférence d’Yves Chevallard aux journées de l’APM, les MOOC à nouveau, l’interdisciplinarité, le Chat d’EpsilonWriter, et toujours le film « comment j’ai détesté les maths »…
Enseigner les mathématiques : pour qui, pourquoi ?
Présent aux journées nationales de l’APMEP, Yves Chevallard y a présenté une conférence ayant pour thème : « L’élève, l’étudiant, le citoyen et les mathématiques : où va-t-on ? Pour des mathématiques ordinaires ».
Le chercheur en didactique des mathématiques a passionné l’amphi rempli de professeurs de mathématiques avec son explication très claire de la théorie anthropologique du didactique (TAD). Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister à cette conférence, de nombreux articles sont disponibles en téléchargement libre sur le site d’Yves Chevallard.
La conférence a commencé par une mise au point sur l’objectif des recherches de ce chercheur : la théorie développée par Yves Chevallard est constituée de principes théoriques qui ne doivent pas remettre en cause les pratiques de classe. En effet, celles-ci sont souvent conditionnées par de multiples contraintes. Il faut plutôt les voir comme une vision sur l’avenir, sur ce que l’on veut faire de l’enseignement des mathématiques.
Le constat est que les mathématiques se heurtent à une représentation des mathématiciens, spéciaux et différents du reste du monde. Ne devient pas mathématicien qui veut. Donc, si l’on n’est pas doué pour les mathématiques, on ne peut pas les pratiquer.
Pourtant, ce n’est pas parce qu’on conduit une voiture chaque jour pour aller travailler que l’on est pilote de formule 1 ! Pourquoi les choses seraient-elles différentes pour les mathématiques ?
La question de la cible de l’enseignement se pose alors : quelle formation mathématique pour la population des « non-mathématiciens » ? Chacun aura besoin dans sa vie d’une culture mathématique. Par exemple pour comprendre les taux d’intérêt d’un compte épargne, ou pour décrypter les statistiques délivrées par les journalistes.
Yves Chevallard nous propose de revoir la problématique même de notre enseignement : questionner le monde plutôt que visiter des œuvres mathématiques. Autrement dit, si on rencontre une œuvre mathématique pour résoudre un problème, comme les angles ou les demi-droites par exemple, il faut l’étudier. Sinon on ne l’étudie pas. Pour le chercheur, le problème des programmes actuel c’est qu’on ne sait pas toujours pourquoi on enseigne telle ou telle œuvre. Quel sens cela peut-il avoir pour les futurs citoyens ainsi formés ?
Bien entendu de très nombreuses questions ont été suscitées par cette conférence quelque peu dérangeante pour une assemblée d’enseignants.
Pour vous faire une idée plus précise et plus complète des recherches d’Yves Chevallard, n’hésitez pas à lire quelques-uns de ses articles.
Reportage : Laure Etevez
http://yves.chevallard.free.fr/
Les MOOC débarquent…
Quid, Quam ? Euréka. Tel est le nom du dernier MOOC (Massive Open Online Courses) lancé en France par UNISCIEL sur la plateforme FUN, à l’initiative du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Ce sera le 12 février, pour 9 semaines de cours. Le thème de la semaine 8 sera « les nombres au quotidien ». À suivre, donc : les inscriptions sont ouvertes.
https://www.france-universite-numerique-mooc.fr/courses/Unisciel/[…]
Interdisciplinarité de l’autre côté de la terre
Les actuels programmes ont beau être en net recul, par rapport aux précédents, quant à l’incitation au travail interdisciplinaire, il n’en reste pas moins que beaucoup de professeurs le pratiquent dès qu’ils le peuvent. Au lycée franco-australien de Canberra, cette pratique a tellement plu aux enseignants (Laure Lucas-Fradin, physicienne et Jean-Marie Amitrano, mathématicien) qu’ils ont mis en ligne les documents ainsi co-élaborés : cinq séances sont décrites.
Avec elles, vous n’avez plus aucune excuse de ne pas vous lancer !
http://www.lyceefrancoaustralien-efs.org/Espace_maths/mathspc.php
« Chat » en maths
Vous avez rêvé de chatter en maths, EpsilonWriter l’a fait pour vous.
Avec l’application EpsilonChat, rien de plus facile pour échanger en se jouant du symbolisme : du travail collaboratif à distance pour vous ou vos élèves ?
http://www.epsilonwriter.com/fr/index.html
Retour sur le film « Comment j’ai détesté les maths »
Nous avons longuement évoqué ce film dans la rubrique du mois précédent. Sylvestre Huet, le chroniqueur scientifique de Libération, a commis un bel article à son sujet, sur son blog professionnel, {SCIENCES2}. De quoi donner à ceux qui l’ont loupé, l’envie de le voir… en DVD maintenant probablement.
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2013/11/comment-jai-de[…]
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