LE FAIT DU JOUR
Carte scolaire : Explosion des dérogations dans certains départements
ÉDITORIAL
Suppressions de postes : Juste une petite phrase
LE SYSTEME
Réactions syndicales
L’ÉLÈVE
Bac : légère progression l Le bac ? Facile..
LA RECHERCHE
Comprendre le cerveau
CITOYENNETE
Progrès mitigés du développement dans le monde
LES DISCIPLINES
Primaire : le hit-parade des gros mots l Philosophie : des profs rebelles aux Tice
TICE
Les premiers PC à 100 dollars au Nigéria
Le fait du jour
Carte scolaire : Explosion des dérogations dans certains départements
Le Figaro donne des chiffres sur les demandes de dérogations à la carte scolaire. C’est en Val d’Oise que l’explosion est la plus sensible avec 1 400 demandes soit quatre fois le nombre habituel. Du coup de nombreux dossiers vont rester insatisfaits.
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Suppressions de postes : Juste une petite phrase
« Aujourd’hui dans les lycées et collèges, il y a un professeur pour 11,3 élèves et si nous en retirions 10.000 nous aurions un professeur pour 11,5 élèves ». Citée par l’AFP, cette phrase de X. Darcos mérite qu’on s’y attarde.
On aura compris que dans cette phrase il y a une double manipulation. La première est dans les 11,5 : ce chiffre peut faire croire au public qu’il s’agit du nombre moyen d’élèves par classe. Bien sûr ce n’est pas la cas. Diviser le nombre d’élèves par le nombre de profs peut avoir un sens réel au primaire. Au secondaire la formule ne reflète aucune réalité vécue par les élèves. Tous les élèves ne font pas en même temps italien, allemand, anglais, espagnol, chinois. Ce qui compte c’est le nombre d’élèves dans la classe. Et là on s’éloigne « un peu » des 11,5. Par exemple, selon le ministère, il y a en moyenne 27,9 élèves par classe en lycée général et technologique.
La seconde manipulation consiste à faire croire que le ministère est capable de lisser les suppressions de postes. Mais dans la réalité vécue par les élèves, celles-ci se traduiront autrement que par une hausse douce et impalpable du nombre d’élèves par classe. Concrètement, dans le secondaire, elle se lira dans la réduction de l’offre éducative, par exemple les suppressions d’options. Tel élève qui souhaitait faire italien ou STI ne pourra pas. Dans telle troisième d’un petit collège où un poste aura été supprimé on assistera à une augmentation brutale du nombre d’élèves.
« Ce chiffre ne met pas en péril l’ambition qu’a la Nation pour son école » affirme X. Darcos. Pourtant ces petites astuces chiffrées, que G. de Robien utilisait fréquemment, nous ramènent en arrière.
Réactions syndicales
Le Se-Unsa était reçu le 2 juillet par le ministre de l’éducation nationale. Le syndicat a notamment demandé que « les enseignants soient enfin mis en situation de mettre en œuvre les grandes orientations fixées par des lois ou dispositifs récents pour lutter contre la fracture scolaire : socle commun sur lequel il faut ajuster les contenus et former les collègues dans la logique des compétences, sur lequel il faut aussi que les PPRE soient rendus efficaces en allégeant leur mise en oeuvre et avec des moyens dédiés ; intégration des élèves en situation de handicap où nous avons réclamé la réactivation des groupes Handiscol…; situation des établissements EP1 qu’il faut analyser ». X Darcos a annoncé un bilan du dispositif ambition réussite à la rentrée.
Le Sgen Cfdt réagit à l’annonce de la suppression de 10 000 postes. « Ce qu’on peut attendre d’un gouvernement c’est qu’il aborde les questions de l’École d’abord par le service rendu aux jeunes et aux familles. Clairement, pour ce gouvernement, la question de la réussite des jeunes passe après la volonté de réduire le budget de l’État, qui plus est pour financer des cadeaux fiscaux injustes ».
Bac : légère progression
Progression sensible en ES, progression légère en L et baisse en S : ce sont les premiers résultats du ministère.
Le bac ? facile…
Facile d’avoir les résultats du bac y compris ceux de ses élèves ou du fils du voisin. Il suffit de taper un nom et une académie. Et c’est gratuit.
La recherche
Comprendre le cerveau
« La neuroscience de l’éducation débouche sur des connaissances précieuses et neuves, qui permettent d’informer politiques et pratiques éducatives… Les recherches sur le cerveau apportent des éléments neuroscientifiques importants qui permettent de favoriser l’apprentissage tout au long de la vie : loin de soutenir l’idée qu’il faut surtout éduquer les jeunes – même s’il est vrai que ceux-ci disposent d’un fabuleux potentiel d’apprentissage –, la neuroscience a montré que l’apprentissage se fait tout au long de la vie, et que plus on continue d’apprendre, mieux on apprend ». Sous le titre « Comprendre avec le cerveau : naissance d’une science de l’apprentissage », l’OCDE publie un ouvrage qui fait le point sur les apports des neurosciences pour l’éducation.
Il a été écrit avec la collaboration de Brian Butterworth, Stanislas Dehaene, Christina Hinton, Jellemer Jolles, Heikki Lyytinen, Bruce McCandliss, Ulrike Rimmele, Nuria Sebastian, Manfred Spitzer par exemple. Les auteurs sont prudents. Mais ils apportent quelques enseignements utiles aux enseignants.
Et d’abord la découverte de l’extraordinaire plasticité du cerveau. « Les neuroscientifiques ont clairement montré que le cerveau dispose d’une grande capacité d’adaptation aux demandes de son environnement : la plasticité. Des connexions neuronales sont créées ou renforcées, d’autres sont affaiblies ou éliminées, selon les besoins. L’ampleur de la modification dépend du type d’apprentissage effectué : l’apprentissage à long terme entraîne des modifications plus profondes. Elle dépend aussi du moment où l’apprentissage a lieu : chez les bébés, la création de nouvelles synapses se fait à un rythme extraordinaire. Mais l’un des messages les plus fondamentaux reste celui-ci : la plasticité est une caractéristique fondamentale du cerveau tout au long de la vie ».
Mais certaines approches pédagogiques sont plus efficaces que d’autres. « Le cerveau est biologiquement préparé à acquérir le langage dès le début de la vie, mais ce processus doit être catalysé par l’expérience. Il existe une relation inverse entre l’âge et l’efficacité de l’apprentissage pour de nombreux aspects des langues : en général, plus jeune est l’apprenant, plus efficace est l’apprentissage. La neuroscience connaît mieux à présent les différences dans la façon dont enfants et adultes gèrent le langage au niveau cérébral. Cela pourrait avoir d’importantes répercussions sur les politiques éducatives concernant l’enseignement des langues étrangères, qui ne commence souvent qu’à l’adolescence. Adolescents et adultes sont bien sûr capables d’apprendre une nouvelle langue, mais cela leur est plus difficile ».
Les auteurs font aussi le lien avec l’émotion. « Pour apprendre efficacement, il est très important de savoir gérer ses émotions; l’autorégulation est l’une des compétences émotionnelles et comportementales les plus importantes parmi celles qui sont nécessaires à l’enfant comme à l’adulte dans leurs environnements sociaux. Les émotions guident ou perturbent les processus psychologiques tels que la concentration ou la résolution de problèmes ». D’où l’importance de méthodes qui génèrent cette émotion. « Il est recommandé de transmettre ce plaisir d’apprendre » écrit l’Ocde.
Les chercheurs identifient également des stratégies plus efficaces. « L’apprentissage par répétition crée des circuits neuraux moins efficaces que l’apprentissage par stratégie. La neuroscience montre la supériorité de méthodes qui permettent d’apprendre de façon détaillée, précise et réfléchie sur celles qui cherchent à identifier des résultats exacts ou inexacts. Cela va dans le sens des idées qui sous-tendent l’évaluation formative ».
Les chercheurs se sont également penchés sur la dyscalculie Un travail qu’il s’avère important de découvrir.
Citoyenneté
Progrès mitigés du développement dans le monde
« La réduction de la pauvreté visée par les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), sera réalisée dans le monde entier et pour la plupart des régions » affirme le rapport 2007 sur les objectifs du Millénaire pour le développement.
Il affirme d’abord une série importante de bonnes nouvelles. Ainsi l’extrême pauvreté recule : 47% de la population d’Afrique subsaharienne vivait avec moins de 1 dollar par jour. Ils ne sont plus « que » 41% en 2004.En Asie du sud leur part est passée de 41 à 29%. Le taux net de scolarisation dans le primaire augmente partout. En Afrique il est passé de 54 à 70% de 1991 à 2005, ce qui constitue une hausse sans précédent. La lutte des femmes pour la parité a gagné du terrain. La mortalité infantile a baissé.
Mais le revers de la médaille est préoccupant. Si le revenu a augmenté, les inégalités également. Ainsi la part du cinquième le plus pauvre représentait 7% de la consommation nationale en Asie de l’est en1990, un chiffre descendu à 4% en 2004. Si la scolarisation progresse, un enfant sur cinq en âge d’être en secondaire est bloqué en primaire. Les bidonvilles continuent leur croissance en fonction de la hausse de la population urbaine.
L’ONU souligne aussi l’importance du fossé digital et le non-respect de leurs engagements par la plupart des pays développés en terme de crédits. L’Aide publique au développement en particulier régresse. « Les plus importantes nations industrielles ont promis de doubler l’aide à l’Afrique d’ici 2010, au cours de la réunion de Gleneagles en 2005, mais l’aide officielle totale a baissé de 5,1 % en termes réels entre 2005 et 2006. Seuls cinq pays donateurs ont atteint ou dépassé l’objectif des Nations Unies de consacrer 0,7 % de leur produit national brut à l’aide ».
Les disciplines
Primaire : Le hit-parade des gros mots
Selon Le Figaro, deux instits ont tenté d’enregistrer le vocabulaire de la cour de récré. « Les filles, « plus dans le lien social et la relation aux autres », analyse l’étude, ont ainsi une prédilection pour l’injure « pétasse » et le traditionnel « Je ne te cause plus »… Les garçons, eux, donnent des ordres, se traitent de « mytho » ou de « tête de con », se provoquent avec des « J’vais t’atomiser ».
Philosophie : Des profs rebelles aux Tice
« Les enseignants de philosophie de l’académie ne se sentent pas fortement concernés par l’usage des TICE » estime Carole Prompsy. Elle a réalisé une enquête sur leurs usages des TICE. Elle dresse ainsi le portrait d’enseignants qui utilisent les Tice à titre personnel mais ne voit pas l’utilité de les introduire en cours.
« L’immense majorité des enseignants (48, soit 92,3 %) affirme avoir plus recours aux livres qu’aux TICE pour préparer ses cours, ce qui semble montrer que leur utilisation reste plus accidentelle qu’essentielle auprès des enseignants de philosophie, même s’ils ne nient pas leur utilité et n’hésitent pas à en faire usage dans le cadre de leur travail hors de la classe… Pour plus de la moitié des enseignants de philosophie, l’usage des TICE avec les élèves semble avoir peu d’intérêt, surtout en cours. Les enseignants semblent reconnaître que les TICE peuvent avoir des fonctions de communication ou d’information, mais pas véritablement de fonction pédagogique ou philosophique. »
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Tice
Les premiers PC à 100 dollars au Nigéria
Libération rend compte du programme One Laptop for One Child lancée par N. Negroponte. On sait qu’il s’agit de construire un ordinateur à destination des PVD qui coûterait moins de 100 euros. Au NIgéria les premiers ordinateurs sont là. Mais, selon Angola Press, les coupures d’électricité rendent l’utilisation des ordinateurs difficile…
Pas d’électricité, pas de portables…
Sur le Café : L’Expresso du 7 avril
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