Je suis professeur de Communication Administrative et Bureautique au lycée des Métiers Jean Moulin à Saint Brieuc (académie de Rennes). J’enseigne le Secrétariat, l’Économie et le Droit en classe de baccalauréat professionnel Secrétariat et interviens en accompagnement personnalisé (AP) en seconde et en terminale.
Pourquoi avoir choisi d’utiliser une plateforme collaborative MOODLE ?
Depuis plusieurs années je constate que mes élèves passent au minimum 3 à 4 heures par jour sur les réseaux sociaux. Même les élèves qui n’ont pas de matériel chez eux (ex : un PC mais pas de connexion internet) trouvent des ressources pour pouvoir « être comme les autres ». Il me paraît donc incontournable d’utiliser un support qui leur soit à la fois accessible à toute heure et qui favorise un travail en autonomie.
Je me suis mise en quête d’un outil qui soit à la fois convivial, capable de capter l’attention de mes élèves et qui me laisse une grande liberté pédagogique, sans me mettre en difficulté. La première fois qu’une de mes collègues m’a parlé de son Moodle (déjà le nom m’avait bien plu, même si à l’époque je ne savais pas que c’était une abréviation de « Modular Object-Oriented Dynamic Learning Environment ») et semblait vraiment emballée par cet outil.
J’ai fait une demande à mon proviseur, qui l’a relayée au service informatique pour disposer d’un Moodle dans mon établissement (c’est outil gratuit, pour l’établissement, mais il faut avoir une équipe éducative volontaire et bien identifiée pour que la demande aboutisse). Quelques jours plus tard, c’était fait. J’ai même pu bénéficier avec plusieurs collègues d’un stage établissement de 2 h, pour la prise en main, suivi d’un autre pour devenir gestionnaire Moodle.
En commençant à tâton, je me suis très vite fixée des limites : que cela ne soit pas chronophage et que cela ne me demande pas plus de travail.
Quel bilan tirer de mon utilisation de Moodle ?
Mon Moodle me permet de :
• Rapidement et facilement déposer des ressources à destination des élèves (exactement comme une pièce jointe dans un mél), qui restent consultables à volonté, tout en les laissant libres de s’en servir ou pas ;
• proposer des ressources à consulter en ligne (en déposant un lien vers une page web, à l’aide d’un simple copier/coller d’URL) pour travailler sur des vidéos, tutoriels, …, en ligne ;
• disposer d’un forum de nouvelles (pour, par exemple, annoncer les nouveautés déposées sur la plateforme aux élèves inscrits). Les élèves les plus curieux sont allés consulter systématiquement la ressource après chaque annonce et ont transmis les fichiers aux élèves qui n’ont pas accès à internet de chez eux.
La plateforme me permet de proposer des supports pour approfondir certaines notions, de proposer des exercices d’entraînement « à la carte », mais également faire de l’AP dans mon Moodle (ou du Moodle dans l’AP, car là c’est en accès libre et ne nécessite pas qu’un enseignant soit devant le PC pour proposer un atelier plus spécifique pendant les heures d’AP). Pour l’AP, j’ai proposé des ressources numériques sur la connaissance de soi (des tests de personnalité, des tests pour identifier sa mémoire, des idées pour se créer un e-portfolio, des infos sur les démarches à faire pour les poursuites d’études, la recherche d’emploi, etc) à des élèves que j’avais en AP, mais également à ceux que je n’avais pas.
Pour moi, le Moodle est un moyen plus ludique (et donc plus motivant) de prolonger le cours et aux élèves de le retravailler, au travers du levier qu’est cet outil (la motivation par le support).
Je n’ai pas encore testé toutes les fonctionnalités de Moodle. J’ai identifié des outils, tels que le glossaire, le wiki, les tests et les devoirs, comme étant susceptibles de me servir dès la rentrée prochaine. J’envisage de tester les devoirs (pour collecter et évaluer) avec les objets d’étude d’Économie et Droit et de demander à mes élèves de rendre leurs travaux via la plateforme. Cela devrait me permettre, non seulement de proposer un feedback plus pertinent que sur papier, mais aussi d’archiver leurs travaux tout au long des 3 années de formation.
Jusqu’à présent les élèves ne sont pas appropriés le forum de discussion. C’est probablement dû au fait que j’ai peu de connexions simultanées et que les élèves communiquent en permanence via Facebook. Je tenterai à la rentrée de proposer des commentaires de ressources et des analyses via le forum de discussion. Cela prendra probablement la forme d’un magazine hebdomadaire, avec pour finalité le développement d’un atelier d’écriture.
J’ai délibérément choisi de m’approprier pas à pas ces nouveaux outils, et de les tester en direct avec mes élèves, afin de recueillir leurs réactions. Ils sont souvent surpris de constater que je visite régulièrement la plateforme et que je leur propose des supports, via le cahier de texte électronique (ce sont là des consultations obligatoires pour les élèves, avec éventuellement un travail noté à la clé) et/ou sur Moodle (dans ce cas les consultations ne sont pas imposées).
Il n’est pas rare que je doive répondre, en cours, à leurs interrogations concernant des supports mis à leur disposition sur Moodle. C’est un bel outil, qui bien que nécessitant de disposer d’un PC et d’une connexion Internet, ne demande aucune compétence spécifique pour pouvoir s’en servir.
Pouvoir capter l’attention des élèves, en utilisant d’autres outils et méthodes de travail, plus adaptés à leur rythme et à leurs besoins particuliers, Moodle est pour moi un moyen de valoriser leur travail personnel. J’ai parfois été très surprise, par des élèves désinvoltes en cours, mais très actifs sur Moodle, notamment le soir très tard.
J’ai constaté que j’avais tendance à devenir « geek » (plus je trouve des outils sympas et plus j’essaie de les utiliser) et parfois même addicte aux TICE (je n’accepte plus d’être bloquée par la technique et cherche systématiquement des solutions de type tutoriels en ligne).
Un guide des outils Moodle pour enseignant(e)s trouvé lors de mes recherches :
http://blog.martignoni.net/wp-content/uploads/2010/10/MoodleToolGuide_fr.pdf
Carine Gleyo
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