Politique ministérielle
Près de 1200 postes pourraient manquer à l’appel à la rentrée
La publication des premiers résultats des concours de recrutement 2018 donnent à penser que près de 1200 poste ne seront pas pourvus à la rentrée. Alors que le ministère a annoncé la stabilité du nombre de postes d’enseignants, il semble que l’on va assister à une première baisse de leur nombre. Après des années de recrutement en hausse du nombre d’enseignants depuis 2012, le ministre amorce un tournant gestionnaire pour l’Education nationale.
France Stratégie appelle à baisser la dépense d’éducation
« Baisser structurellement le poids des dépenses publiques, de 2 à 3 points de PIB sur cinq ans, n’a rien d’inatteignable : Italie, Belgique, Danemark et France exceptés, tous les pays européens y sont parvenus au moins une fois au cours des vingt dernières années », estime France Stratégie dans une nouvelle étude. Certes, l’organe de réflexion du gouvernement estime qu’il n’y a aucun modèle à suivre. Mais tous les exemples donnés invitent à réduire la masse salariale de la fonction publique en commençant par la dépense d’éducation. Des analyses commandées par le premier ministre et qu’il pourrait bien entendre.
Statut : Le gouvernement veut mettre fin au paritarisme
Dans un nouveau document proposé aux syndicats le 25 mai, le ministre de l’action et des comptes publics envisage la suppression des instances paritaires des fonctionnaires, notamment ceux de l’Etat. Ce sont ces instances qui sont légalement consultées sur l’avancement et les mutations par exemple. Leur suppression permettrait, selon le ministre, d’alléger la gestion des personnels, de permettre une gestion locale et de récompenser le mérite individuelle. Trois jours après une grève et une manifestation qui n’avaient pas fait le plein , le gouvernement envisage de supprimer les fondements mêmes du statut des fonctionnaires. Ceux ci sont maintenant au pied du mur. La FSU appelle dès maintenant « les agents à réagir à cette attaque frontale contre leurs droits ».
Fin du paritarisme : 6 questions à Bernadette Groison
« L’heure est grave pour la fonction publique ». Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, première fédération de l’éducation nationale, revient sur le document ministériel remis le 25 mai aux syndicats et les menaces sur le paritarisme. Elle envisage les réponses à apporter.
JM Blanquer annonce la fin programmée des académies de Limoges et Poitiers
» Dans le futur, vous aurez peut être un recteur pour l’ensemble des trois académies ». En visite le 19 mai à Saint Sulpice le Dunois (Creuse), Jean-Michel Blanquer a confirmé les préconisations du rapport sur la territorialisation de l’IGAEN remis récemment. Des propos qui ont suscité de nombreuses réactions , y compris du ministre qui s’en est pris à France Télévision.
Stéphane Crochet : Agenda social : On a enfin une feuille de route
» Le SE-Unsa se félicite d’avoir enfin obtenu un agenda social 2018-2019… La méthode, les sujets et la philosophie générale sont ceux que souhaitait le SE-Unsa ». Dans un communiqué du 16 mai, Stéphane Crochet, secrétaire général du Se Unsa, se félicitait de l’agenda social proposé par le ministère aux organisations syndicales. Or cet agenda reprend les chantiers du ministre. Il est conforme aux déclarations de JM Blanquer sur les réformes statutaires et de gouvernance qu’il a annoncé. Alors en quoi cet agenda est-il positif ? Cinq questions à Stéphane Crochet.
Blanquer « populaire » mais son action ne convainc pas
Selon un sondage publié par le Journal du dimanche le 20 mai, 58% des français se déclarent satisfaits de son action. Mais celle ci est jugée plus négativement que positivement. Comprend qui peut…
Blanquer : Le livre qui ne connait pas le doute
» Après un an de travail, il est possible de rendre précisément compte de la mise en oeuvre des premières mesures et de l’esprit de la transformation qui s’opère ». Alors que le gouvernement assure une communication offensive sur sa première année, Jean-Michel Blanquer fait sa part avec un nouvel ouvrage (Construisons l’Ecole de la confiance, Odile Jacob). L’ouvrage reprend les éléments de la communication officielle de son ministère depuis un an. Ecrit sur un ton très professoral, il fait sans surprise un auto-bilan flatteur de cette première année rue de Grenelle. Plus intéressant, il passe sous silence des pans entiers de la politique ministérielle…
Réforme du lycée : Cataclysme dans l’enseignement agricole
Les syndicats de l’enseignement agricole dénoncent les suppressions massives de moyens à l’occasion de la réforme du lycée. Ainsi selon le Snetap Fsu, pour le bac technologique STAV des enseignements complets qui font la spécificité de l’enseignement agricole disparaissent purement et simplement. Pour le bac général, l’intersyndicale dénonce la réduction drastique des spécialités. C’est par ce biais que le ministère fait des économies de postes. Une démarche qui pourrait faire réfléchir tous les enseignants…
Enseignement agricole : Menaces sur le bac
« Des menaces lourdes pour l’Enseignement Agricole et Maritime Public, ses établissements et ses personnels, sont confirmées », estime le Snetap Fsu. Dans un communiqué il revient sur la réforme du lycée agricole et les conditions de la rentrée » placées, faute de DGH suffisante, sous le signe de l’austérité et d’une dégradation avancée ». Le Snetap appelle les enseignants « à ne pas répondre aux convocations aux examens » et dépose un préavis de grève sur cette période. Le syndicat « n’exclue rien, y compris comme en 2009 l’organisation du blocage de centres de correction d’examen en juin-juillet ». Le 18 mai, le Snetap avait dénoncé « un cataclysme » dans l’enseignement agricole du fait de l’application de la réforme du lycée.
La journée Fonction publique
22 mai : Enseignants et grévistes : Que disent-ils ?
« Je sais que j’aurai des classes entières qui n’auront pas de réponses favorables ce soir ». Les chemins de la grève et de la manifestation sont nombreux chez les enseignants. Tour d’horizon à l’occasion de la troisième journée de grève pour la fonction publique… et parfois davantage pour certains professeurs…
Les enseignants au rendez-vous de la journée de grève de la Fonction publique ?
Combien d’enseignants participeront-ils à la 3ème journée de grève de la Fonction publique ? Les 9 organisations syndicales de la Fonction publique appellent ensemble à un mouvement qui devrait faire barrage aux projets de gouvernementaux de remise en cause du statut des fonctionnaires. On attend davantage de grévistes qu’en octobre et en mars…
Professionnel
Professionnel : Le Snuep alerte sur l’avenir de l’enseignement professionnel
A quelques jours des annonces ministérielles sur la réforme de l’enseignement professionnel, attendues le 28 mai, le Snuep Fsu alerte sur la « déstructuration » de l’enseignement professionnel. La question du financement des LP revient aussi dans le débat.
Le ministère fait pression pour remplir les LP
« Il est important que les équipes éducatives veillent à encourager les filles et les garçons à poursuivre dans la voie professionnelle… Soutenir l’ambition des familles ne doit plus nécessairement passer par une décision d’orientation vers la voie générale et technologique ». Dans uen note du 16 mai signée du directeur de la Dgesco, publiée par ID FO, un syndicat de personnels de direction, le ministère invite expressément les principaux de collège à relever les taux d’orientation vers les lycées professionnels.
Apprentissage : Les régions et le Medef construisent un compromis
Au terme d’un bras de fer qui a duré des mois, Régions de France et le Medef semblent avoir trouvé un compromis sur l’apprentissage et l’orientation. François Bonneau, Hervé Morin et Pierre Gattaz signent un communiqué commun qui scelle ce compromis. Une de ses retombées c’est de demander aux députés de donner toute l’orientation scolaire aux régions.
Parcoursup
Parcoursup : La moitié des candidats sans proposition
Débuts affligeants pour le nouveau système d’affectation dans le supérieur. Là où APB affectait dès son ouverture 80% des jeunes, Parcoursup, la nouvelle plate forme ministérielle, ne fait de propositions qu’à la « meilleure » moitié des 810 000 jeunes inscrits. Simple problème technique pour la ministre. Refus de prendre en compte les besoins de la jeunesse pour la FSU. Peut-être y a-t-il des deux…
Parcoursup : Déjà 30 000 jeunes rejetés
Selon la communication faite par F Vidal au Conseil des ministres, 29 000 jeunes n’ont reçu que des réponses négatives à leurs voeux dans Parcoursup. 345 000 autres seraient « en attente » d’une proposition. 436 000 auraient reçu une proposition d’admission et 63 000 en auraient accepté une. Autrement dit, la moitié des lycéens sont sans affectation dans le supérieur.
Parcoursup : Aider ses élèves
» En tant que professeur principal, vous êtes depuis le début de la procédure Parcoursup aux côtés de vos élèves pour les aider dans la construction de leur projet et la formulation de leurs voeux sur Parcoursup. Cette expérience partagée a nourri la confiance des élèves dans votre volonté de les voir construire un projet d’études où ils auront le plus de chances de réussir et de s’épanouir. Cet accompagnement se poursuit : vous allez désormais pourvoir aider vos élèves à effectuer leurs choix et à formuler leurs réponses dans les délais impartis ».
Parcoursup : Crise annoncée le 22 mai
Alors que les résultats des demandes portées dans Parcoursup, la nouvelle plateforme d’orientation post bac, sont attendus le 22 mai, la ministre de l’enseignement supérieur a ouvert de nouveaux contre feux ce week end. Elle a notamment annoncé la publication des algorithmes de Parcoursup et publié trois décrets sur la phase complémentaire.
Parcoursup : Mesures répressives exceptionnelles contre des lycéens
Alors que des lycéens descendent un peu partout dans la rue contre les résultats de Parcoursup, le gouvernement utilise des moyens exceptionnels pour imposer le retour à l’ordre. A Paris une centaine de lycéens ont été enfermés deux jours et deux nuits, parfois sans pouvoir prévenir leurs parents. Une partie a été déférée devant la justice. Syndicats et association de parents d’élèves s’élèvent contre ces pratiques.
L’élève
Mixité sociale : Les mères du Petit Bard au ministère
Les mères du Petit Bard ont tenu récemment les 2èmes États généraux de l’éducation dans les quartiers populaires, les 6 et 7 avril à Créteil. Dans la foulée du plan Macron pour les banlieues , elles sont reçues le 23 mai par le cabinet de JM Blanquer; Au programme la question de la mixité sociale des établissements scolaires. Une question dont on a peu entendu parler depuis l’arrivée de JM Blanquer.
L’école responsable de la santé ?
» Le rôle de l’école est désormais universellement reconnu comme décisif, notamment dans le déploiement de la politique globale de promotion de la santé défendue par l’OMS, comprenant à la fois la prévention, la protection et l’éducation à la santé », affirment Christine Cordoliani, Véronique Eloi-Roux et Gérald Chaix, coordonnateurs du numéro 157 d’Administration et Education., la revue de l’ association française des acteurs de l’éducation. Une reconnaissance qui pèse sur l’école soumise aux impératifs de santé publique, mais aussi aux pressions des lobbys médicaux et para médicaux et aux stratégies parentales. Ces nouvelles obligations imposent à l’école une mutation culturelle comme le montre la montée du thème du bien être à l’Ecole.
Banlieues : Macron enterre le plan Borloo
« Je ne vais pas annoncer un plan ville, un plan banlieues ». Emmanuel Macron préfère » changer de méthode » pour améliorer la situation des quartiers défavorisés. Dans une intervention le 22 mai, le président de la République a fortement réduit les ambitions de son programme en faveur de ces quartiers. Il a annoncé que 15.000 stages de 3e seraient proposés par les entreprises et 15.000 autres par l’État en faveur des jeunes des quartiers en difficulté qui ont du mal à en trouver. Il souhaite aussi une opération de rénovation urbaine pour réhabiliter les quartiers. Le plan Borloo misait sur l’Ecole pour sortir les quartiers de la rélégation sociale.
Numérique
Bruno Devauchelle : Une nouvelle politique ministérielle en matière de numérique ?
L’Expresso du 17 mai rapporte que Madame Cathy Racon-Bouzon, députée LREM des Bouches du Rhône, rapporteure du projet sur le téléphone portable, indique que se prépare une nouvelle proposition de loi relative au numérique à l’école (éducation civique au numérique, pédagogie numérique…) ». Le texte » ne portera pas sur les usages pédagogiques des outils numériques à l’école qui seront encouragés ». Il sera présenté à l’automne. Avant de faire des hypothèses sur ce qui n’est pour l’instant que des annonces, il nous faut signaler plusieurs éléments qui peuvent laisser penser cela.
Bruno Devauchelle : Numérique et agression
A plusieurs reprises, au cours des dernières années, nous avons eu l’occasion d’évoquer la violence des paroles, orales ou écrites, qui semble de plus en plus importante aujourd’hui, en particulier sur les réseaux sociaux. Y revenir à nouveau repose sur l’observation d’un changement récent dans les prises de paroles publiques de personnes ayant des positions sociales et politiques importantes : responsables de clubs sportif, personnages politiques, chroniqueurs, etc. Le risque de légitimation de cette forme de parole par le fait qu’elle soit utilisée aussi par des personnalités est réel. Un jeune peut se demander pourquoi il doit policer son langage quand il entend et lit les commentaires et propos tenus sur la place publique, sans qu’il n’y ait de régulation, fut-elle juridique.
Portable : ID Fo regrette « la précipitation »
» Indépendance & Direction regrette qu’une fois de plus on confonde vitesse et précipitation ». Le syndicat FO des personnels de direction critique la sortie de la proposition de loi Ferrand sur le portable à l’école. Le syndicat relève que le ministère avait annoncé un texte pour 2019 ce qui laissait le temps de prévoir son application. Mais il déplore aussi le contenu de la proposition de loi. « Ce texte ne diffère guère de la législation existante » estime ID FO. Le syndicat aimerait un texte qui permettre la confiscation des portables, ce que ne permet pas la loi Ferrand, et qui soit encadré nationalement au lieu que la décision repose sur l’établissement et sa direction.
RGPD : L’Education nationale déjà dépassée ?
Après un épisode fâcheux où le ministère de l’Education nationale a envisagé de donner ses fichiers aux grandes entreprises du GAFAM, il semble maintenant dépassé par la nouvelle législation européenne sur le règlement général sur la protection des données (RGPD) qui entre en vigeur le 25 mai. Sur Linkedin, Olivier Mondin, un expert, montre pourtant que cette loi s’impose aux établissements scolaires.