Virginie Gohin, cheffe du bureau de la formation continue à la DGESCO, intervient à son tour pour marteler les objectifs de sa direction au ministère de l’Education nationale : piloter (réfléchir à, conduire et accompagner) une politique de formation et proposer une vraie formation de formateurs. « Pilotage d’une politique de formation à l’échelle d’une nation : quels enjeux pour quelle cohérence ? » est l’intitulé.
Pour ce faire, une multitude de mesures sont en préparation, en cours ou bien avancées : des textes d’orientation pour restaurer l’attractivité du métier, un cadre pour le concours de recrutement, la création des ESPE, un cadre national de la formation, un master avec acquisition simultanée de connaissances disciplinaires, didactiques et professionnelles.
L’accréditation par les 2 ministères fixera aux ESPE l’organisation de la formation initiale, une contribution à la formation continue et à la VAE, une ouverture à la formation à d’autres métiers de l’éducation.
Il y aura un nouveau référentiel de compétences de l’enseignant, avec un appui sur la recherche et les sciences cognitives, un pilotage des apprentissages des élèves dans les classes et une plus-value du numérique.
Ce qui vient après est moins connu et plus intéressant. Virginie Gohin décline de façon plus précise l’accompagnement national à la formation continue : l’ouverture d’un créneau spécial de formation de formateurs au PNF et la présence au colloque de 90 délégués académiques, prescripteurs ou ingénieurs de formations. Elle en trace les grandes lignes : renforcer la ligne du PNF et faire remonter les besoins académiques, mobiliser les bons personnels, former en s’appuyant sur des ressources numériques au fil de l’eau, favoriser la mutualisation des dispositifs et pratiques de formation par la diversification des modalités. Jusque-là rien que des grands principes avec lesquels on ne peut pas ne pas être d’accord !
Elle va ensuite dire qu’au ministère on sait évaluer d’une manière quantitative le nombre de journées-stagiaires effectuées mais on ne sait pas évaluer l’impact de la formation dans une entrée qualitative. Ce sera un large travail à engager.
Il faudra donc, pour répondre aux besoins de la nouvelle formation, former et accompagner les personnes ressources, constituer un réseau national de formateurs de formateurs (avec des échanges collaboratifs entre formateurs et des échanges entre praticiens et chercheurs)
Le principe est d’adosser la formation à la recherche. C’est pour cette raison qu’il a été confié au centre Alain Savary à l’Ifé la charge d’organiser cette formation de formateurs. Une université d’été est prévue début juillet et entre temps des réunions intermédiaires pour fixer des axes de travail prioritaires.
Virginie Gohin donne la parole à Patrick Picard, responsable du centre Alain Savary, pour qu’il précise les contours de cette nouvelle formation. « On avance en marchant, on n’échappe pas aux contradictions, mais on prend au sérieux les dilemmes des ingénieurs de formation et des cadres intermédiaires. » Il faut articuler les ressources nationales et académiques (parce que celles-ci existent , il ne s’agit pas de les minimiser). Il annonce la création d’un nouvel étage de la plateforme Néopass, justement sur la formation de formateurs, de tuteurs.
Lors de l’université d’été des formateurs, il s’agira de réfléchir à des problématiques (à quelles conditions l’établissement peut être un lieu de formation, comment accompagner les tuteurs, organiser la liaison école-collège), construire des scénarios de formation, puis les discuter (au sens scientifique du terme de procéder à l’examen contradictoire d’une question, en débattre) avec les chercheurs. « C’est un défi pour tous ! »
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