« Le plan Borloo, en fixant à 500 000 l’effectif d’apprentis à atteindre en France, a choisi la concurrence avec l’enseignement professionnel initial. A-t-on bien mesuré quelle logique on risquait ainsi de mettre en place ? » Denis Baudequin (Unsen Cgt), Luc Bérille (Se-Unsa) et Jean-Luc Villeneuve (Sgen-Cfdt) signent dans Libération une tribune où ils appellent à investir dans l’enseignement professionnel. Un message qui est lancé alors que de nombreux conseils régionaux investissent dans les CFA.
« En concevant l’apprentissage comme alternatif à la formation initiale sous statut scolaire, on choisit d’affaiblir l’enseignement professionnel public… Il est grand temps, là encore, de sortir des stéréotypes souvent misérabilistes qui collent à cette voie de formation initiale. Le travail remarquable qui y est fait auprès de ses 724 000 élèves est en effet largement ignoré. L’enseignement professionnel public a su s’ouvrir et s’adapter. Depuis près de vingt ans, on y lie formations générale et professionnelle par le biais de l’alternance sous statut scolaire. On y travaille en relation permanente avec les entreprises. On y met en oeuvre des pédagogies ouvertes pour répondre aux besoins des élèves et les motiver. On y pratique des passerelles visant à élargir les parcours scolaires des jeunes…. Notre pays dispose, avec lui, d’un véritable atout. Que les décideurs, au gouvernement et dans les conseils régionaux, en prennent conscience, qu’ils confortent et promeuvent cette offre de service public comme une vraie voie de réussite, c’est à la fois l’intérêt des jeunes et celui du développement de notre pays ! »
Article de Libération