« Les instances dirigeantes de l’Éducation Nationale sont intégralement peuplées de fous irresponsables ». Dans un message daté du 16 novembre, adressé aux membres du Haut conseil de l’éducation (HCE), Laurent Lafforgue, nommé au HCE le 8, dénonce, pêle-mêle, » les experts de l’Education nationale : Inspections générales et directions de l’administration centrale,… les corps d’Inspecteurs…, les directions des administrations centrales (dont la DEP et la DESCO), les directions et corps de formateurs des IUFM…, la majorité des experts des commissions de programmes,… les syndicats, les parents d’élèves » : tous sont accusés de détruire l’Ecole. « Je suis également très sceptique en ce qui concerne les experts étrangers » ajoute-il…
Le président du HCE a demandé sa démission et L. Lafforgue a achevé un des mandats les plus courts de l’histoire de la République. Il voulait par son message protester contre la décision du HCE de consulter des experts, unanimement assimilés par lui à des » Khmers rouges ».
Laurent Lafforgue, mathématicien, est un militant des milieux ultra-conservateurs. Il a rédigé, avec Marie-Christine Bellosta, Marie-Claude Brossolet, Gaëtan Cotard, Jean-Pierre Demailly, François Ewald, Marie-Thérèse Geffroy, Marc Le Bris et Pierre-François Mourier, la brochure de la « Fondation pour l’innovation politique » qui appelle à « refonder l’Ecole ». Il représentait au HCE cette mouvance extrémiste.
Sa démission ne relèverait que des accidents personnels particulièrement tristes si Laurent Lafforgue n’avait été appelé à un des plus hauts conseils de la République. En effet, le HCE, mis en place par la loi Fillon, est chargé de définir le « socle commun des connaissances » et la formation des futurs enseignants. Il avait été nommé à ce poste le 26 octobre par Jacques Chirac. L’on est en droit de se demander par quel aveuglement le président de la République a pu nommer à un poste aussi important un personnage aussi extrémiste. On se demande aussi par qui il va le remplacer.
Le message de L. Lafforgue