« Rien n’a changé » Ou alors en pire. Catherine Brissaud et Danièle Cogis ont publié en 2012 « Comment enseigner l’orthographe aujourd’hui ? », un livre qui fait référence encore aujourd’hui pour cet enseignement. Elles reviennent pour le Café pédagogique sur les mauvais résultats des écoliers français en orthographe.
Avez vous été surprise par la récente Note de la Depp qui montre une forte baisse de compétences des jeunes français en orthographe ?
C Brissaud : Oui car la baisse de niveau est nette. On peut dire maintenant que le niveau est en train de baisser. Il est grand temps de prendre le problème au sérieux.
Mais que peut-on faire ?
C Brissaud : Il faut sans doute enseigner autrement. Les recommandations des nouveaux programmes vont dans le bon sens. Il faut les appliquer. Il faut travailler sur les régularités, réfléchir au fonctionnement de la langue, ne pas se centrer sur les exceptions. Donner la parle aux élèves pour leur permettre d’exprimer leurs représentations.
Ca veut dire beaucoup d’entrainement ?
C Brissaud : Les rituels d’orthographe sont intéressants.
La baisse du niveau en orthographe est multi factorielle ?
D Cogis : Il y aussi un problème de formation initiale à résoudre. Seulement 17% des professeurs des écoles ont reçu une formation académique en langue. La plupart n’ont qu’un vernis en grammaire. Ce manque de formation s’ajoute à un nombre d’heures d’enseignement en baisse. Or l’enseignement de l’orthographe doit être répétitif et régulier.
C Brissaud : La formation continue devrait prendre le relais de cette formation initiale insuffisante. On peut aussi remarquer que les programmes de 2008 se voulaient rassurants sur l’orthographe.
D Cogis : Ces programmes promettaient d’arranger les choses. Mais de fait rien n’a changé…
Propos recueillis par François Jarraud
Orthographe : Nouvelle chute des résultats