Par Françoise Solliec
Comment s’insèrent les 240 000 jeunes issus de l’enseignement professionnel, apprentis et lycéens ? Le rapport sur l’employabilité des jeunes d’Eric Besson, secrétaire d’Etat chargé de la Prospective, présenté à la presse le 2 juillet, fait valoir la position favorable des apprentis, la bonne insertion des bacheliers professionnels et l’adéquation entre formation et secteur d’insertion en début de carrière.
Reprenant différentes enquêtes du CEREQ, de la DEPP du ministère de l’éducation nationale (insertion dans la vie active et insertion professionnelle des apprentis) ainsi que des notes du centre d’analyse stratégique, le rapport brosse la situation des jeunes issus de l’enseignement professionnel initial du second degré (100 000 lycéens, 140 000 apprentis) en comparant les sortants de 2001 et de 2007.
Si quelques-uns des dix constats présentés sont bien connus, deux tiers de ces jeunes sont en emploi 7 mois après leur sortie, les bacheliers s’insérent globalement mieux (avec un taux de 63%) que les diplômés de CAP ou de BEP (un peu moins de 50%) et les apprentis qui s’insèrent encore un peu mieux sont plus facilement immédiatement recrutés sur un CDI ou un CDD que les lycéens, les jeunes filles s’insèrent moins bien que les garçons et les salaires moyens, très proches du SMIG, différent peu selon les jeunes, l’analyse par secteurs d’emplois fait apparaître des différences intéressantes entre les lycéens et les apprentis (agro-alimentaire très favorable aux apprentis, hôtellerie tourisme et commerce vente plutôt aux lycéens). Le rapport pointe aussi les secteurs porteurs qui concentrent l’essentiel des emplois, notamment commerce, bâtiment, hôtellerie.
Xavier Darcos et Eric Besson considèrent donc que ce rapport confirme l’intérêt du bac pro en 3 ans, pour lequel 56 000 places supplémentaires sont proposées à la rentrée 2008, la démarche de développement de l’apprentissage et la nécessité de rapprocher encore davantage enseignement professionnel et branches professionnelles, notamment en accordant très rapidement un label « lycées des métiers » à une centaine d’établissements supplémentaires, un par département, qui pourraient assumer une fonction de coordination de l’apprentissage et de communication renforcée avec les chambres des métiers. Il apparait particulièrement pertinent d’inciter les secteurs bâtiment ou hôtellerie à multiplier les outils pédagogique de découverte envers les élèves de collège.
Ils reconnaissent tous deux que l’orientation est un point faible du système éducatif mais Xavier Darcos annonce une réflexion sur le métier de COP qui devrait déboucher à la fin de l’année et rappelle aue l’orientation n’est pas seulement l’affaire de spécialistes. Ainsi, les entretiens dans le cadre de la DP3 devront donner naissance à la rentrée 2008 dans des collèges volontaires à de véritables parcours des métiers avec découverte systématique des lycées professionnels et des entreprises. Au niveau de la terminale aussi, les processus d’orientation dans l’enseignement supérieur devront être améliorés car les taux d’échec des premières années sont trop importants.
Ils notent enfin que les évolutions signalées dans le rapport (les secteurs et les niveaux d’insertion des jeunes à 3 ans se modifient assez nettement par rapport à ceux notés immédiatement après la sortie de formation) plaident pour que soit mis en place un processus efficace de formation tout au long de la vie.
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