Après avoir
manifestement pesé leur décision, et
hésité à appeler à un
boycott dont ils craignaient sans doute qu’il les déserve
aux yeux de l’opinion publique, les trois syndicats d’enseignants des
écoles ont pris une position très proche de celle
du syndicat
des inspecteurs de l’UNSA : ils appellent à ne pas
faire passer les items correspondant aux notions non
abordées dans la classe, et à ne pas remonter les
résultats par le logiciel ministériel.
Reste que dans les
écoles, les tiraillements et pressions diverses vont sans
doute est nombreux. Rappelons que la prime de 400 Euros,
destinée aux enseignants de CM2 risque de distiller quelques
poisons aigre-doux…
Communiqué commun
SE-UNSA, Sgen-CFDT, SNUipp-FSU
Le ministère a
décidé unilatéralement d’une
évaluation des élèves de CM2 la
semaine prochaine, sur la base d’une procédure
rigide qui n’a fait l’objet d’aucune
concertation.
Présentée
comme une évaluation bilan, elle intervient sur des contenus
de programmes qui n’ont commencé à
être mis en œuvre qu’à la
rentrée et donc à un moment où la
totalité des notions évaluées
n’a pu être étudiée avec les
élèves. De plus, le codage simpliste ne permet
pas de prendre en compte le fait que des notions n’aient pas
encore été étudiées ou
soient en cours d’acquisition.
Dans de telles conditions le
SE-UNSA, le SGEN-CFDT, le SNUipp-FSU estiment que ces
évaluations, en mettant en échec artificiellement
des élèves, ne sont pas à leur
service. Cette démarche inacceptable conduirait à
:
– une situation
très difficile à gérer dans chaque
classe avec les élèves et envers leurs parents ;
– un danger
d’instruction à charge contre
l’école par la centralisation de
résultats ainsi faussés.
Le SE-UNSA, le SGEN-CFDT, le
SNUipp-FSU ont demandé solennellement au Ministre de
suspendre cette opération précipitée
et mal pensée. Xavier Darcos a pourtant persisté.
Dans ces conditions, le
SE-UNSA, le SGEN-CFDT, le SNUipp-FSU appellent les personnels
à préserver les conditions d’une
évaluation profitant effectivement aux
élèves et aidant à la communication
avec les parents. Ils refusent toute publication école par
école qui introduirait une logique consumériste
inacceptable au regard des objectifs de l’école
publique.
Ils demandent donc aux
personnels concernés de mettre en œuvre les
consignes suivantes :
– ne pas faire
passer d’exercices correspondant à des notions non
étudiées depuis le début de
l’année
– ne rendre compte
que des seuls résultats des exercices passés aux
élèves et aux parents de la classe
concernée
– ne pas utiliser
le logiciel ministériel de transmission et ne transmettre
que les résultats anonymes des exercices effectivement
passés.
Le communiqué
commun
http://www.sgen-cfdt.org/actu/article1886.html
Pendant ce temps-là,
aux Etats-Unis : 30 000 écoles se battent avec les
évaluations
Selon Education Week, 30 000
écoles américaines n’ont pas réussi
à atteindre les objectifs fixés par la loi No
child Left Behind (NCLB). Celle-ci repose sur une évaluation
en CE2, en 4ème et en lycée, en lecture et en
maths. Les écoles doivent atteindre des taux de
réussite définis. Si elles ne le font pas,
passé trois ans, l’école fautive doit payer des
aides scolaires aux élèves. Au-delà la
fermeture ou le changement d’équipe peut être
ordonné. Plus de 3 000 écoles seraient dans ce
cas.
Cela fait
réfléchir les gestionnaires des
écoles. D’un coté ils s’investissent beaucoup
plus dans le suivi pédagogique des écoles. De
l’autre ils s’interrogent sur la faisabilité des efforts
demandés. C’est le cas par exemple en Californie
où 48% des écoles sont en dessous des seuils de
réussite exigés.
Education
Week
http://www.edweek.org/ew/articles/2008/12/18/16ayp.h28.html?tmp=1093587304