Le 21 novembre sera-t-il une journée des dupes ? On annonçait une révolte des maires et voilà qu’au final c’est tout le contraire. Vincent Peillon ne pouvait rêver meilleure nouvelle. A la veille de sa visite au Salon des maires, l’Association des maires de France (AMF) publie une enquête qui confirme celle du ministère et envoie un écho positif sur sa réforme : plus de 8 maires sur 10 se disent satisfaits de la réforme des rythmes scolaires. Le ministre promet de continuer le dialogue avec les différents acteurs.
Les opposants à la réforme des rythmes ne doivent pas compter sur les maires. Selon une étude réalisée pour l’AMF et diffusée le 20 novembre, 83% des maires qui appliquent la réforme en sont satisfaits. Ils ne sont pas seuls : 70% des parents de leur commune la jugent positive. Evidemment ces deux catégories sont minoritaires puisque seulement 3 852 communes ont opté pour les nouveaux rythmes en 2013 sur 36 000. Mais cela contredit nettement les critiques prononcées ces derniers jours par une partie des maires. Il n’y aurait de sérieuses difficultés que dans 7 à 12% des communes. Ces taux confirment ceux de l’enquête du ministère et contredisent les propos de la fronde de l’opposition.
Un autre point vient conforter le ministre. Le coût médian des activités péri-éducatives est évalué à 150 euros soit exactement la somme promise par l’Etat. Cette réalité dément l’argument principal des opposants à la réforme qui pointaient une exigence excessive de l’Etat.
Les activités périéducatives (TAP) ne seraient que de la garderie disent les opposants ? C’est le cas dans 8% des communes seulement, souvent rurales. Dans la plupart des communes les TAP alignent une large gamme d’activités. Dans 80% des cas ces activités sont gratuites.
Le périscolaire pose problème en maternelle ? L’étude montre que seulement 20% des communes ont différencié les horaires des maternelles de celles des écoles élémentaires. Il y a là des difficultés qui pourraient évoluer après les recommandations du ministère.
Le périscolaire a été conçu sans les enseignants ? C’est confirmé par l’étude. Les conseils d’école ont imposé leur projet dans 15% des communes seulement. Dans la majorité des communes (51%) , les horaires ont été choisis par les élus seuls. Seulement 1% des communes ont obtenu une dérogation pour la samedi matin. Enfin 90% des communes utilisent les salles de classe pour le périéducatif, un élément de friction important avec les enseignants. Dans les deux tiers des cas, la commune serait parvenue à un accord avec les professeurs.
Alors que Vincent Peillon se prépare à affronter les maires le 21 novembre, cette étude confirme qu’une large majorité d’élus accueille la réforme positivement et qu’elle ne pose pas, vu des communes, de problème important. L’étude isole la bronca de quelque élus UMP. » L’étude pointe des difficultés, désormais bien identifiées, qui justifient les ajustements en cours sur le terrain, notamment pour les maternelles », annonce le ministère de l’éducation nationale. « Elle permet également d’écarter un certain nombre d’idées reçues : ainsi, ni le recrutement des animateurs, ni les relations avec les autres membres de la communauté éducative ne paraissent poser davantage de difficultés dans les communes rurales que dans les communes urbaines… Pour autant, le dialogue doit se poursuivre entre tous les acteurs – collectivités, enseignants, parents, associations, Etat – pour garantir les meilleures conditions d’application des nouveaux rythmes au service de l’intérêt des élèves ». La visite de V Peillon au Congrès des maires sera-t-elle une promenade de santé ?
François Jarraud