« Je trouve bien légère la reprise, dans l’avis de l’Académie, des billevesées concernant les compétences prétendument numériques des bébés. Ce sont des billevesées parce que la perception par les bébés d’une différence entre deux quantités, voire d’une inégalité, ne peut pas être considérée comme une conceptualisation du nombre. La reconnaissance de la propriété d’addition est une condition nécessaire. Les travaux sont nombreux qui donnent un âge plus proche de quatre ou cinq ans (dans le meilleur des cas et sous certaines conditions) pour les premières compétences proprement numériques des enfants ». Gérard Vergnaud, ancien directeur du Groupement de recherche « Didactique et acquisition des connaissances scientifiques », ne mâche pas ses mots.
Sur le site de J. Nimier, il publie une analyse critique de l’avis remis par la Commission de l’académie des sciences sur l’enseignement du calcul à l’école primaire. Après bien d’autres scientifiques, sa critique est sévère. « Un peu de réflexion épistémologique sur la conceptualisation mathématique ne serait pas de trop dans la réflexion du Ministre et de ses conseillers. Qu’on me comprenne bien ! Je trouve positif que les Académiciens aient répondu au Ministre. En outre plusieurs des points qu’ils retiennent sont de bon sens, et assortis d’une recommandation de prudence. Je trouve par contre étrange que le Ministre s’intéresse si peu à la didactique des mathématiques et à la psychologie des apprentissages mathématiques… Faire appel à de grands savants pour obtenir d’eux un avis n’est pas une démarche déraisonnable, même s’ils n’ont pas toutes les compétences qu’on leur prête. Ils peuvent eux aussi être victimes de naïvetés, plus dangereuses qu’on ne le pense sans examen… Il est du devoir du Ministre de se tenir informé et de renoncer au mépris dans lequel il tient les didactiques, les sciences de l’éducation, les IUFM, et même le savoir d’expérience acquis par les enseignants au cours de leur pratique… Le sens commun est bel et bon, mais radicalement insuffisant pour penser les phénomènes complexes. Les connaissances scientifiques se construisent aussi contre le sens commun, et pas seulement en s’appuyant sur lui ».
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