Le colloque de l’Ifé « Former les enseignants au XXIème siècle » : l’apprentissage au travail

Laurent VEILLARD, maitre de conférence à l’IUT Lumière, université de Lyon 2, et membre d’une unité de recherche au CNRS : Alternance, apprentissage et formation.

L’alternance est définie comme un principe d’organisation d’une formation, basé sur l’articulation régulière de périodes d’activité des apprenants de durées à peu près égales dans deux types d’institutions : à finalité didactique d’une part (école, université, centre de formation, etc.); à finalité productive d’autre part (entreprise artisanale ou industrielle, administration, association, …). Il situe la place de cette forme éducative dans les systèmes de formation professionnelle nationaux, en fonction d’héritages historiques différents. La place de l’alternance en effet est variable selon les pays. Le système français est scolaire, centralisé et piloté par l’état, la part de l’alternance est faible, alors qu’en Allemagne, où le système est dual, avec un schéma traditionnel d’apprentissage corporatiste , co-géré par les partenaires sociaux et l’état, l’alternance est dominante.

Les questions de recherche évoluent, sont communes à différents champs professionnels. Comment les acteurs vivent l’alternance ? Quels effets cognitifs et identitaires ?

– niveau de prescription multiple qui engendre rigidité et contraditions

– partenariat centre de formation/lieu de stage peu développé

– épistémologies de la connaissance différentes du lieu de formation et du lieu de travail (connaissances académiques vs connaissances en actes) => difficulté pour les formés quand ils se retrouvent seuls

– rôle essentiel des tuteurs dans le parcours d’apprentissage, l’étayage…

donc potentiellement difficile à organiser car nécessitant pour les stagiaires en alternance de s’articuler à des cadres de références différents.

Construire de nouvelles ingenieries :

– une situation d’apprentissage n’est pas naturellement apprenante, elle doit faire l’objet d’un travail didactique (passer de novice à participant à un collectif de travail)

– construire des parcours d’apprentissage, ne pas jeter les stagiaires dans le bain

– dépasser la juxtaposition des lieux de formation pour articuler les situations, penser les transferts entre ce qui a été fait dans chaque module : créer un « tiers lieu de l’alternance », penser le rôle des écrits… pour passer d’une forme à l’autre

– dispositif en alternance (cours, formation, situation de travail, formation, cours…)