Les nouvelles pratiques culturelles des adolescents
Le sociologue Olivier Donnat a dirigé pour le ministère de la culture l’enquête sur les « Pratiques culturelles des français à l’ère numérique ». Il développe en particulier d’intéressantes observations et réflexions sur le rapport nouveau que les adolescents entretiennent avec les livres et les écrans. On en retiendra pour les professeurs de lettres l’importance de ne pas s’abandonner à un discours de la déploration, tout au contraire l’urgence de s’adapter à l’évolution du public scolaire pour réinventer la culture de l’écrit. Voici quelques constats de l’expert :
Les jeunes lisent moins de livres qu’avant. Ils lisent désormais davantage sur écran.
La lecture de livres a même perdu de sa valeur sociale : il y a quelques décennies il était de bon ton pour un jeune de se déclarer lecteur tandis qu’aujourd’hui c’est presque dévalorisant ; la hiérarchie des séries et des disciplines à l’école déconsidère les humanités, et donc la littérature, comme promesse de réussite sociale.
Les offres de loisirs sont nombreuses et le temps n’est pas extensible : en souffre en particulier la lecture de romans, qui est chronophage.
Les « livres de consultation » résistent davantage que les livres qui demandent une « lecture linéaire ».
Les adultes ont tendance à prononcer des injonctions à la lecture de livres : l’effet pervers est que les jeunes ne font plus de la littérature un chemin personnel d’émancipation.
Le décrochage par rapport à la lecture de livres est plus précoce et plus marqué chez les garçons que chez les filles.
Les jeunes sont attirés par de nouvelles formes narratives, par exemple « la fiction et le fantastique, les séries, plus adaptées au temps accéléré et à la polyactivité. »
Les frontières entre culture savante et culture populaire s’estompent, des détours sont ainsi à inventer pour permettre d’accéder à des œuvres complexes : « Tout est sur la surface plane de l’écran, il suffit d’un clic pour passer du plus érudit au plus distractif, On peut même faire les deux en même temps, lire un texte sophistiqué en écoutant des chansons débiles. (…). C’est le caractère inédit de l’outil Internet, par essence le lieu de l’impur. »
Le passage du livre à l’écran produit de nouvelles modalités et habiletés de lecture.
De nouvelles pratiques sont en train de s’inventer, qui peuvent produire un regain d’intérêt de l’écrit, par exemple « la création de contenus via les blogs, l’information en réseau et l’utilisation des nouvelles habiletés de manipulation des images »
Le passage du livre à l’écran doit être accompagné pour être culturellement profitable aux jeunes : « Aux instances publiques, en concertation avec l’ensemble de la chaîne éditoriale, de reprendre la main ».
Compte rendu de colloque « L’adolescent et la lecture, supports et pratiques nouvelles » :
http://mondedulivre.hypotheses.org/377
Article de Télérama « Les Français et la culture : révolution chez les 15-24 ans » :
http://www.telerama.fr/monde/le-bouleversement,48126.php
Programme agrégation 2013
Le programme de la prochaine session d’agrégation de Lettres est arrivé plus tôt que les beaux jours.
Programme de littérature française
Guillaume de Lorris, Le Roman de la Rose, éd. A. Strubel, Paris, Le Livre de Poche, coll. Lettres gothiques, 1992, pp. 41-243.
Maurice Scève, Délie, éd. E. Parturier, Paris, S.T.F.M., 1987 (ou éd. post.).
Madame de Sévigné, Lettres de l’année 1671, éd. R. Duchêne, Paris, Gallimard, coll. Folio, à paraître en mai 2012.
Rousseau, Les Confessions, livres I à VI, éd. J. Voisine, revue par J. Berchtold et Y. Séité, Paris, Classiques Garnier, 2011, pp. 1-315.
Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour, éd. B. Marchal, Paris, Gallimard, coll. Folio, 2010. Il ne faut jurer de rien, éd. S. Ledda, Paris, Gallimard, coll. Folio, 2011. Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, éd. F. Duchamp, Paris, G.F., coll. Etonnants classiques, 2007.
André Gide, Les Faux-Monnayeurs, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1996 (ou éd. post.).
Littérature générale et comparée
I. Poétiques du récit d’enfance
Walter Benjamin, Enfance berlinoise vers 1900 (Berliner Kindheit um 1900, 1950), in Sens unique. Précédé de Une enfance berlinoise, trad. Jean Lacoste, Paris, Maurice Nadeau, 1988 (2e édition revue), pp. 27-135.
Vladimir Nabokov, Autres rivages (Speak, Memory, 1951), trad. Mirène Davet et Mirèse Akar, Paris, Gallimard, 1991, coll. Folio n° 2296.
Nathalie Sarraute, Enfance (1983), Paris, Gallimard, 1985, coll. Folio n° 1684.
II. Fictions du savoir, savoirs de la fiction
Johann Wolfgang Goethe, Les Affinités électives, trad. Pierre du Colombier, Paris, Gallimard, coll. Folio classique, 1980.
Herman Melville, Mardi, préface de Philippe Jaworski, édition de Dominique Marçais, Mark Niemeyer, Joseph Urbas, traduction de Rose Celli, revue par Philippe Jaworski, Paris, Gallimard, 2011, Folio classique n° 5278.
Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1980.
Pour l’épreuve d’étude grammaticale d’un texte antérieur à 1500
Guillaume de Lorris, Le Roman de la Rose, éd. A. Strubel, Paris, Le Livre de Poche, coll. Lettres gothiques, 1992, pp. 44-154, du vers 45 (« Avis m’estoit… ») au vers 2074 (« de mençonge »).
Pour l’épreuve d’étude grammaticale d’un texte postérieur à 1500
Maurice Scève, Délie, éd. E. Parturier, Paris, S.T.F.M., 1987 (ou éd. post.) : du début « À sa Délie » (p. 3) jusqu’à la fin de la p. 154, dizain CCXXI « Sur le printemps que les Aloses montent » (dernier vers « Ou tes mains ne peuz onc eschapper »).
Madame de Sévigné, Lettres de l’année 1671 : de la lettre 149 (À Madame de Grignan, À Livry, mardi saint 24 mars 1671) à la lettre 190 incluse (À Madame de Grignan, Aux Rochers, dimanche 9 août 1671).
Rousseau, Les Confessions, éd. J. Voisine, revue par J. Berchtold et Y. Séité, Paris, Classiques Garnier, 2011, Livres 2 à 4 inclus, (du début p. 48) au livre quatrième inclus (p. 199 : jusqu’à « mais c’est de ne pas tout dire et de taire des vérités »).
Alfred de Musset, On ne badine pas avec l’amour éd. B. Marchal, Paris, Gallimard, coll. Folio, 2010, en entier.Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée éd. F. Duchamp, Paris, G.F., coll. Etonnants classiques, 2007, en entier. – André Gide, Les Faux-Monnayeurs, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1996 (ou éd. post.), « Première partie : Paris », de la p. 13 (« Moi, dit Bernard sauvagement ») à la p. 214 incluse (« je le tuerais »).
Conférences du Collège de France
La dernière intervention sur les récits médiévaux de l’abaissement de Michel Zink au Collège de France est en ligne et sa qualité vaut le détour.
http://www.college-de-france.fr/site/michel-zink/Cours_du_4_janvier_2012_Humble.htm
Le cycle de conférences de Raphael Rosenberg apporte un éclairage intéressant pour l’Histoire des arts (Histoire de l’art européen médiéval et moderne, en particulier l’intervention du 9 février 2012, « Que fait l’œil du spectateur ? »).