LE FAIT DU JOUR
Mobilisation croissante autour du Défenseur des enfants
ÉDITORIAL
Qui fait quoi contre la pandémie ?
LE SYSTEME
Le Sénat reconnaît le rôle des professeurs principaux dans l’orientation l Pascal Besuelle lourdement condamné l Consultation sur les programmes de CAP l Ecoles numériques rurales : la liste
L’ÉLÈVE
Diplôme et emploi : un couple absolu ?
LA CLASSE
La violence au primaire existe bien. Les solutions aussi.
LA RECHERCHE
La dyscalculie développementale
LES DISCIPLINES
Documentation : Louise-Noëlle Malclès l Le Guide du bac pro l L’Europe en chiffres.
Le fait du jour
Mobilisation croissante autour du Défenseur des enfants
Après le dépôt d’un projet de loi prévoyant la suppression du Défenseur des enfants, Dominique Versini, l’Unicef et DEI France recevaient le 22 septembre la presse. Ils demandent aux parlementaires de rétablir le Défenseur des enfants dans toute son indépendance et ses missions. Dans le lourd silence de l’Elysée et de Matignon, comment interpréter le texte gouvernemental ? Mardi 22 septembre, tous étaient d’accord pour voir dans le projet de loi un acte symbolique lourd de sens. Mais tous n’étaient pas certains d’y voir une décision irréversible, d’autant que la mobilisation en faveur du Défenseur est bien réelle.
Le plus optimiste est peut-être Joeph Hintzy, président d’Unicef France. Evoquant une « douche froide » qui s’est abattue brutalement sur lui, il voit dans le texte gouvernemental « un recul dangereux pour les enfants » Il rappelle que la France avait été le premier pays à ratifier la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) en 1990 et 10 ans plus tard un des premiers à instituer un Défenseur des enfants. Il rappelle tout ce qu’a fait le Défenseur pour alerter l’opinion et obtenir des mesures pour les pédopsychiatres, la médecine scolaire, la lutte ocntre le mariage précoce. Il critique la nouvelle loi sur le Défenseur des droits. « Aucune référence n’est faite à la Convention internationale des droits de l’enfant ni à la promotion des droits de l’enfant, au coeur de la mission du Défenseur des enfants ». Il appelle les parlementaires à modifier en profondeur le projet de loi.
Dominique Versini, Défenseure des enfants et présidente du Réseau européen des défenseurs des enfants (35 pays), estime que le texte est un symbole d’autant plus lourd qu’il s’agit d’un projet de loi organique. « J’en appelle au Président de la République pour qu’il intervienne auprès de son gouvernement et que soit mis en place un groupe de travail sérieux avec toutes les institutions et associations garantes de la mise en oeuvre des droits de l’enfant » demande-t-elle. Elle n’a jamais été consultée alors que le texte prévoit la suppression de son institution et n’a été contactée ni par l’Elysée, ni par un membre du gouvernement.
Claire Brisset, ancienne Défenseure des enfants, souligne que la décision française « s’inscrit à contre-courant de tout ce qui se fait dans le monde… Personne ne comprend cette décision ». Pour Jean-Pierre Rosenczveig, président de DEI France, « c’est une faute politique » de supprimer le Défenseur car cela renvoie à une vision réductrice de la défense des enfants et globalement à un manque d’intérêt pour eux. En tous cas c’est un mauvais coup pour les droits des enfants.
Que peuvent toutes les associations présentes ce mardi dans cette réunion ? Recueillir les signatures de la pétition en faveur du Défenseur. Cette mobilisation pèsera sur la décision gouvernementale et parlementaire. L’appel commence à recevoir un bon accueil : en 48 heures il y a 12 000 signataires.
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Qui fait quoi contre la pandémie ?
Alors que chaque jour apporte son nombre d’établissements fermés du fait de la grippe H1N1, bien peu d’initiatives concrètes sont prises en faveur de la continuité pédagogique. D’une certaine façon, les fermetures d’établissements qui ont eu lieu jusque là, les discours officiels sur les ressources, ont contribué à cette situation.
A quoi bon se donner le mal d’assurer un suivi des élèves si le trouble grippal ne dure qu’une semaine, se demandent bien des chefs d’établissement. Faute d’une clarification, ils confondent les fermetures préventives que l’on utilise aujourd’hui pour tenter de lisser les pics de pandémie avec la situation qui prévaudra dans les établissements durant le pic de pandémie. Pour l’Ecole, le risque réel de H1N1 c’est celui de la désorganisation résultant des absences étalées et imprévisibles des enseignants et des élèves sur plusieurs mois. Cette situation pourrait s’avérer particulièrement grave pour les classes d’examen.
Une autre erreur provient des discours officiels sur les ressources mises à disposition des élèves. A quoi bon me soucier de m’organiser si l’Etat met en ligne des cours ? En fait ces cours font double emploi avec de nombreuses ressources existant sur le net. Ils entretiennent une confusion sur la continuité pédagogique : le problème ne sera pas de trouver des cours de maths de terminale. Après tout ils sont déjà dans le manuel scolaire ! Le problème ce sera de savoir comment on fait communiquer élèves et profs durant quelques semaines de façon à ce que les absents ne perdent pas leur temps. Poser cette question c’est prendre conscience que cela ne peut pas ‘improviser au milieu d’une pandémie. Il faut qu’avant les profs aient été formés à utiliser la plateforme d’édition en ligne. Il faut que les élèves sachent qu’elle existe et qu’ils soient convaincus que c’est de leur intérêt que de la visiter. Il faut aussi que l’établissement soit capable de contacter les élèves et leur famille dans tous les cas de figure.
Or bien peu d’académies se sont engagées sur ce chemin. Mais certaines l’ont fait, comme, par exemple l’académie de Versailles. Elle met dès maintenant à la disposition des profs et des élèves une plate-forme de création de blog basée sur Dotclear. Chacun peut ouvrir un blog pour une classe, ou pour un projet. Chacun peut le rendre « invisible » aux autres, en bloquant l’accès par un mot de passe, contrôler ou ouvrir les commentaires, gérer seul ou à plusieurs le site. Comme cet outil fonctionne depuis deux ans dans l’académie il y a peu de travail de formation à prévoir pour l’utilisation du blog. Voilà une mesure qui peut permettre, si les adresses électroniques sont relevées systématiquement, d’accompagner les élèves tout au long de la période difficile.
Le Sénat reconnaît le rôle des professeurs principaux dans l’orientation
Le Sénat débat de la loi sur la formation professionnelle. Dans ce cadre, les sénateurs ont écarté des amendements exigeant la qualité de psychologue pour être conseiller d’orientation et créant une Direction de la psychologie au sein de l’Éducation nationale. Pour le secrétaire d’Etat, L Wauquiez, » le corps des conseillers d’orientation psychologues doit être diversifié et leur formation recentrée sur la connaissance du monde du travail et des métiers ». Il a promis une concertation sur ce point.
Le Sénat a adopté un amendement soulignant le rôle des professeurs principaux : « Les enseignants exerçant dans les collèges et lycées la fonction de professeur principal participent à la mission de service public d’information et d’orientation professionnelle ».
Ils ont aussi reconnu l’importance du livret de compétences envisagé dans le rapport Hirsch sous forme d’une expériemntation. « L’expérimentation d’un livret de compétences, partant de l’évaluation de l’acquisition du socle commun de connaissances et de compétences défini à l’article L. 122-1-1 du code de l’éducation, est engagée pour les élèves des premier et second degrés, pour un délai maximum de trois ans, dans les établissements d’enseignement volontaires désignés par arrêté conjoint des ministres chargés de l’éducation nationale et de la jeunesse. Tout ou partie des élèves de ces établissements se voient remettre un livret de compétences afin, tout au long de leur parcours, d’enregistrer les compétences acquises au titre du socle commun susmentionné, de valoriser leurs capacités, leurs aptitudes et leurs acquis dans le champ de l’éducation formelle et informelle, ainsi que leurs engagements dans des activités associatives, sportives et culturelles. Le livret retrace les expériences de découverte du monde professionnel de l’élève et ses souhaits en matière d’orientation ».
Enfin, selon l’AFP, ils ont adopté la création d’un délégué interministériel à l’orientation, chargé de rapprocher l’Onisep, le Cidj et Centre Info.
Pascal Besuelle lourdement condamné
Pascal Besuelle, professeur d’histoire-géo, militant de RESF, était accusé d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation à Saint-Lô en janvier dernier. Il nie avoir commis ces faits. Le tribunal de grande instance de Coutances vient de le condamner à 3 mois de prison avec sursis, 500 euros de dommages et 1000 de frais de justice. Une sanction particulièrement lourde puisqu’elle excède la demande du procureur.
Pour la Fsu, « défendre les libertés publiques aujourd’hui peut coûter très cher. Les conditions dans lesquelles le président de la République organise chacun de ses déplacements sont désormais lourdes de menaces pour nos libertés constitutionnelles, notamment celle de manifester. Nul besoin d’être grand clerc pour comprendre que les institutions et les citoyens sont en train de faire les frais d’une pratique monarchique. Le refus de toute critique et la criminalisation du mouvement social constituent les deux faces de cette dérive préoccupante ». Le syndicat soutiendra l’appel que P Besuelle va déposer.
Consultation sur les programmes de CAP
Vous avez jusqu’au 16 octobre pour émettre un avis sur les programmes du CAP en français, histoire-géo, maths et physique-chimie et arts appliqués. « Les élèves inscrits dans une formation conduisant en trois ans au baccalauréat professionnel pourront désormais être amenés à passer le CAP comme certification intermédiaire. Afin de mettre en cohérence les programmes d’enseignement général du CAP avec ceux du collège et ceux du baccalauréat professionnel, de nouveaux projets ont été élaborés ».
http://eduscol.education.fr/D0048/voieprof_consultation_CAP.htm
Ecoles numériques rurales : la liste
Educnet publie la liste des écoles bénéficiant du plan Ecole numériques rurales. Ce plan, qui permet aux petites communes rurales de bénéficier d’une subvention pour équiper leur école en matériel informatique, rencontre un grand succès puisque plus de 8 000 écoles ont déposé un dossier pour profiter du plan.
Un franc succès, de nouveaux problèmes
Diplôme et emploi : un couple absolu ?
Sortir de l’Ecole sans diplôme ou avec un CAP ou un BEP, quelles différences ? Les bacs offrent-ils tous le même niveau d’insertion ? Les filles ont-elles des difficultés spécifiques à accéder à l’emploi ? Le Céreq répond à ces questions à travers l’analyse d’une cohorte de jeunes de la génération 2004.
Oui , nous dit le Céreq, il vaut mieux sortir du système éducatif avec un diplôme. Trois ans après elle, les jeunes sans diplôme ont un taux de chômage de 33% alors qu’il est de 15% pour ceux qui ont un diplôme de l’enseignement secondaire et de 7% pour le supérieur. Mais ce n’est pas vrai pour toutes les branches. Ainsi le taux de chômage d’un diplômé en secrétariat est de 24% quand celui d’un titulaire d’un CAP bâtiment est 10%.
Mais le principal enseignement concerne les filles. On savait déjà, par la publication d’une étude OCDE, qu’en France la rentabilité d’études supérieures pour les bachelières n’est pas assurée. L’enquête Céreq montre que les filles « ont un handicap propre » pour accéder à l’emploi, malgré leur formation généralement supérieure à celle des garçons. Elles souffrent bien de discriminations à l’embauche, en plus de la discrimination sur le salaire.
La classe
La violence au primaire existe bien. Les solutions aussi
Que disent les écoliers de la violence ? C’est un petit livre qui rend compte d’une grande enquête. Cécile Carra a recueilli et analysé les réponses de près de 2 000 écoliers du Nord et celles de leurs enseignants. Il en sort un tableau très riche et tout à fait unique sur la violence à l’école élémentaire.
Car l’enquête de C Carra donne à voir non plus la violence perçue par les maîtres mais celle qui est vécue par les élèves. Et un premier enseignement c’est que ce n’est pas la même chose. C Carra montre que la violence est un outil de socialisation qui échappe largement au contrôle de l’institution.
Définitive alors la violence ? Son travail montre aussi que, à population défavorisée équivalente, certaines écoles s’en tirent beaucoup mieux que d’autres.
On rangera donc son livre parmi le petit nombre d’ouvrages de référence (avec Y Reuter, S Connac etc.) qui montrent que des solutions existent. Et on ne comprend toujours pas pourquoi ces savoir faire ne circulent pas dans l’institution…
Lire l’entretien avec C Carra dans Le Café mensuel n°105
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La recherche
La dyscalculie développementale
Voilà un point de débat entre pédagogies et chercheurs en neurosciences. Pour ces derniers la dyscalculie développementale concerne un trouble dans l’apprentissage du calcul ayant son origine dans un désordre cérébral. Des millions de jeunes en souffrent dans le monde. La revue de l’ANAE y consacre un numéro entier (n°102). Plusieurs études cherchent à bien faire reconnaître cette dyscalculie et à proposer des solutions.
Les disciplines
Documentation : Louise-Noëlle Malclès
Savoirs CDI présente l’œuvre de LN Melclès, inventeur de la bibliographie.
Le Guide du bac pro
Réalisé par des IEN , ce guide répond aux questions que se posent les enseignants sur l’organisation de la formation, les formations en milieu professionnel, l’accompagnement des élèves etc.
L’Europe en chiffres
Réalisé par Eurostat, cet annuaire statistique est particulièrement précieux et complet. Cette année, ils s’intéresse avant tout à la création et l’innovation. Ainsi on observe que la France a le plus grand nombre de diplomés dans une branche créatrice ou innovante mais pas le plus grand nombre d’étudiants dans cette voie.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
Les archives complètes de L’Expresso
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