Comment assurer le développement du marché du numérique sans aborder les questions de fond de l’éducation et de la fracture numérique ? Mercredi 26 avril, le ministère de la Famille annonçait la distribution systématique de logiciels de contrôle parental par les fournisseurs d’accès et le lancement d’une campagne de spots publicitaires sur une chaîne privée en mai. En même temps, l’Unaf (associations familiales, le Ciem (un collectif interassociatif) et Microsoft, associés dans « Enfance en ligne », réunissaient la presse et des acteurs associatifs pour présenter les nouveaux outils de contrôle parental ainsi que des brochures qui seront distribuées aux internautes.
« L’éducation aux médias est l’affaire de tous : parents et enfants mais aussi professionnels des médias et élus » affirme la brochure d’Enfance en ligne qui « aborde les grands principes de l’éducation et de la civilité dans l’environnement cybermédiatique ». Un petit livre qui donne de bons conseils : mettre l’ordinateur dans le salon, se méfier des inconnus, parler avec ses enfants et s’informer auprès d’adultes etc. A ces efforts s’ajoute celui de la Délégation aux usages de l’Internet qui lance une campagne de marketing liant la vente d’ordinateurs « simples » et d’heures de formation à domicile. Enfin le Forum des droits sur internet prépare un « label famille » qui serait accordé aux fournisseurs d’accès s’engageant à la lutte en faveur de la protection des mineurs.
Dans ces annonces on trouve un peu de tout. Une curiosité : une administration qui fait du marketing. La recherche d’une réponse à un problème réel : celui des dangers d’Internet pour les mineurs, accrus par le développement des nouveaux téléphones portables à haut débit. Des tourments plus inquiétants : pour certains c’est traquer le sexe, alors que les contenus haineux et racistes ou les dérives commerciales ne sont pas évoqués. Une ligne politique : surveiller un média qui inquiète par sa liberté, contrôler les usages des jeunes comme on vient de le voir dans la loi DADVSI. Une illusion : croire qu’un problème de société peut se résoudre par la technique. Les enseignants connaissent bien les limites des logiciels de filtrage, à la fois sur le plan de la sécurité et de l’éducation. Avec les téléphones portables haut débit la frontière technique s’est de toute façon déplacée. Ils permettent déjà de capter les routeurs wifi pour surfer sur le net…
Finalement tout le monde semble d’accord pour affirmer que la solution est éducative…. Mais, comme l’atteste l’extrait ci-dessus, personne ne parle de l’Ecole. Il y a pourtant Educaunet, un remarquable projet européen d’éducation à Internet, mené en France par le Clemi. Il y a le B2i qui peut assurer une éducation de tous les jeunes aux usages des Tic, de l’école primaire au lycée. Peut-on dire que c’est là que l’effort devrait porter ?
Le guide téléchargeable
Le programme Educaunet
Le blog B2i du Café