Viviane Couzinet (Université Toulouse 3) anime la table ronde qui réunit Divina Frau-Meigs (Université Paris 3, experte auprès du conseil de l’Europe et de la Commission européenne), Eric Bruillard (ENS Cachan, UMR STEF), et Alexandre Serres (Urfist, Université Rennes2) autour de la question des acteurs et des territoires de l’éducation à l’information. Les questions abordées tournent autour de la culture des médias, culture de l’information et culture informatique.
Un discours résolument optimiste de Divina Frau-Meigs qui expo se qu’internationalement il y a des actions qui prouvent que les questions avancent. Elles avancent lentement, mais elles avancent. L’Unesco agit, le SMSI (Sommet Mondial pour la Société de l’Information) le met en évidence aussi. Ces actions se situent dans un monde complexe, dans la complexité des pratiques, des situations, … qui prend en considération cette éducation aux médias. L’éducation aux médias est indispensable et concourt à la réalisation de cinq points (les 5 C) Connaissance, Critique (compréhension critique), Créativité (on peut s’approprier un savoir en faisant), Communication (transculturelle car imposée par une mondialisation de la société de l’information) et Citoyenneté (droit, économie, civisme)
Une communication a été obtenue à la Commission européenne, preuve que les choses bougent et se formalisent. Au SMSI l’expression société de l’information a été transformée en Société des Savoirs partagés et a mobilisé les ONG (dont l’IFLA), les municipalités et les gouvernements locaux (car c’est sur le terrain qu’on doit répondre des promesses faites à l’emploi etc…) les petites entreprises.
Eric Bruillard (ENS Cachan, UMR STEF) poursuit cette table ronde sur les liens entre les éléments de l’information communication média… et l’informatique. L’informatique c’est le traitement automatique des données par le biais des machines ; c’est du traitement automatique d’information. Pour traiter de l’information on peut le faire dans sa tête ou utiliser des instruments qui permettent ce traitement et avoir une interaction dessus. Ces instruments issus de l’informatique modifient le traitement de l’information. Il faut donc avoir une capacité à les utiliser et les comprendre.
Alexandre Serres (Urfist, Université Rennes2) constate qu’avec les évolutions techniques on peut situer trois niveaux : celui de la trace, de l’outil et des pratiques ; La trace est le processus qui transforme les informations en 0 et 1. C’est une mutation fondamentale, celle de la numérisation des contenus. Cette numérisation modifie la nature des documents que nous produisons (les documents ne sont pas stables, la création est confondue avec l’éditorialisation, la consultation déconstruit le contenu). La définition même du document a donc changé. Les savoirs et savoirs faire liés à la production de document font donc appel à des « éducations à» différentes.
Déconstruire les outils pour aller vers l’autonomie de jugement
Les outils sont aussi hybrides : ils servent à la fois à chercher, à noter, à annoter à transformer… Il y a un continuum dans l’utilisation des outils par les élèves qui introduit une confusion inconsciente.
La formation des élèves devrait montrer la complexité de ce qu’est l’information. Il faut donc pour eux déconstruire les outils et montrer les enjeux qui sont derrière (traçabilité par exemple) pour aller vers la construction d’une autonomie de jugement.
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