La persévérance est une qualité bien nécessaire aux élèves. Surtout depuis 18 mois, avec le covid qui vient déranger la marche rythmée de l’école. Surtout quand vous êtes élève en lycée professionnel et qu’il y a bien des raisons de décrocher des études. La persévérance c’est ce que Emilie Dumanoir, professeure au lycée professionnel Louis Modeste Leroy à Evreux, a fait découvrir à ses élèves de bac pro ASSP, avec le soutien de Nadège Bourigau, professeure documentaliste. Accompagnée de ces deux professeures , les élève ont mené à bien un projet sur le génocide des Tutsi au Rwanda contre vents et covid…
Traverser confinement et demi jauge en LP
« Le génocide Tutsi c’est important parce qu’on dit toujours que ça ne se reproduira pas. Et c’est un sujet qui intéresse les élèves car cela colle à leur vision de l’histoire. Certaines d’ailleurs avaient lu le livre de Gaël Faye, Petit pays ». PLP lettres histoire, Emilie Dumanoir a mené durant deux années ce projet sur le génocide Tutsi à travers le confinement, les demi jauges et tous ces événements qui venaient perturber le rythme scolaire.
« Le projet s’est arrêté durant le premier confinement. Mais on l’a repris. La période de la demi jauge a été difficile. C’est un projet de classe entière et les élèves avaient l’impression d’être en vacances une semaine sur deux », explique E Dumanoir. « On a réussi à tout faire parce qu’avec les anciens programmes j’avais les élèves 7h30 par semaine et parce que les élèves se sont accrochées ».
L’aide de la professeure documentaliste
Au départ était prévue une représentation théâtrale devant les parents. « C’était l’occasion pour les parents de voir une réalisation de leur enfant et d’aller au théâtre. Et c’est un objet d’étude en français donc je pouvais lier les deux disciplines », explique E Dumanoir. Finalement le covid balaye l’espoir du théâtre. Mais le projet aboutit à une longue vidéo, réalisée avec les élèves qui contient de nombreuses scènes.
Nadège Bourigau, professeure documentaliste, a été une aide précieuse pour aider les élèves à se documenter et pour trouver les textes utilisés dans le projet. Elle a aussi encadré les élèves pour filmer les scénes, soutenu les élèves.
Ce que les élèves apprennent à la professeure
Finalement qu’ont appris les élèves dans ce projet , en dehors bien sur de ce qu’est un génocide et du génocide Tutsi ? « Elle sont découvert le spectacle vivant. Surtout jamais les élèves ne se sont dit « on arrête ». Elles avançaient des idées. C’est la persévérance qu’elles ont appris tout au long de ces deux années, explique E Dumanoir. « Et aussi travailler ensemble en mode projet en utilisant librement leurs compétences ».
Et la professeure ? « J’ai découvert que les élèves ont toujours des idées. Et qu’ils sont courageux. Grâce aux élèves, je suis allé plus loin que ce que je savais faire ». Des élèves pédagogues ?
François Jarraud