Annoncé par François Hollande le 11 janvier 2016, le « Parcours citoyen » a été présenté par Michel Lussault, président du Conseil supérieur des programme au Conseil supérieur de l’éducation du 9 juin. Il fait partie des nouveautés de la rentrée de l’école à la terminale. Pourquoi un « parcours » en plus de l’Education civique et morale, déjà présente à tous les niveaux du système éducatif ? Qui sera chargé du Parcours ? Que propose le CSP en terme de programme ?
« On va mettre en place un parcours citoyen généralisé qui commencera à l’école ». Le 11 janvier, lors de ses « voeux à la jeunesse », François Hollande a défini ce que serait le « parcours citoyen ». Il comprendra plusieurs formes d’engagement, a dit le président. Le parcours citoyen « fera l’objet d’une validation à l’occasion du brevet ». Le stage de 3ème pourra faire partie du parcours, le président ayant précisé que ce stage pourrait avoir lieu dans une association.
Six mois plus tard, le Conseil supérieur des programmes remet un document guide sur ce parcours pour tous les cycles. Michel Lussault le définit pour le Café pédagogique.
Pourquoi un parcours alors qu’il y a déjà l’EMC ?
C’est clairement une commande politique du gouvernement d’expliciter et objectiver l’apprentissage de la citoyenneté à travers ce parcours. Le chef de l’Etat avait même annoncé un Livret de citoyenneté. On a signalé au ministère que l’on ne voyait pas cela comme un programme car il y a suffisamment d’éléments de programme sur la citoyenneté. On a plutôt opté pour une sorte de document d’orientation.
En insistant sur le fait que deux programmes sont les épines dorsales de ce programme : le programme d’EMC qui est le programme essentiel et qui court du CP à la terminale. Et le programme d’éducation aux médias et à l’information qui est présente en cycle 3 et 4 dans les curriculums.
Dans ce document on signale toutes les disciplines qui peuvent contribuer à la démarche pédagogique du parcours citoyen.
Confier un enseignement à tout le monde dans l’éducation nationale c’est généralement le confier à personne. Pourquoi cela serait-il différent avec le parcours citoyen ?
C’est une fragilité en effet dans une éducation qui reste très marquée par les disciplines. On insiste sur l’idée que le parcours doit être pris en charge par l’ensemble de la communauté éducative, parents compris. De plus, l’élève doit y jouer un rôle actif. Certes on augmente les risques puisqu’on ne propose pas un programme disciplinaire et en plus on dit que le travail collectif et l’implication de l’élève sont des éléments clés.
Des exemples d’activités dans le parcours ?
On cite par exemple concourir au Concours national de la résistance et de la déportation, rencontrer des magistrats dans le cadre scolaire, participer au CVL, s’impliquer dans des activités collectives au sein de l’école, développer des projets de citoyenneté active (aide à des personnes en difficulté par exemple). Il y a de nombreux exemples.
On a repris des choses qui existent. On a écrit ce parcours en rencontrant des enseignants, des chefs d’établissement, des organisations sociales qui sont venues avec des exemples significatifs. On les a mis en cohérence.
Il y a un horaire ?
Non c’est bien une difficulté. Ca renvoie à l’idée que grâce à ce document on va donner de la cohérence à des choses faites par ailleurs. On peut trouver que le parcours est uniquement rhétorique. Mais nous n’avions pas d’autres possibilités. On permet à l’élève de prendre conscience de la cohérence de son apprentissage de la citoyenneté tout au long de son parcours.
Le livret de citoyenneté sera-t-il créé ?
C’était une annonce présidentielle et seul le ministère pourrait le dire. Dans nos discussions on a plutôt envisagé qu’on utilise Folios qui existe déjà et qui est adapté pour un suivi . En plus il repose sur la capacité de l’élève de le renseigner lui même ce qui convient bien à l’esprit du Parcours.
Quelle sera la part de l’EMI dans le parcours ?
L’EMI est importante car un parcours de citoyenneté suppose que le citoyen est capable de faire un libre usage des moyens d’information. Pour nous le parcours est quelque chose qui permet de donner toute sa place à l’EMI dans les apprentissages de l’élève.
Le parcours sortira quand ?
Il a été accepté par le CSE le 9 juin et je pense que cela va aller vite.
Prochaine tâche du CSP ?
La mise en place du Comité de suivi des nouveaux programmes. Le CSP a vocation à perdurer au-delà de 2017.
Propos recueillis par François Jarraud