Une nouvelle circulaire suffit-elle à impulser de nouvelles pratiques éducatives ? Le B.O. du 22 septembre publie une circulaire qui définit les objectifs de « la maîtrise des TICE » à l’Ecole, une des 5 composantes du futur « socle commun », et annonce le déploiement du B2i au lycée à la rentrée 2006.
La formation aux TICE vise à » dispenser à chaque futur citoyen la formation qui, à terme, lui permettra de faire une utilisation raisonnée des technologies de l’information et de la communication, de percevoir les possibilités et les limites des traitements informatisés, de faire preuve d’esprit critique face aux résultats de ces traitements et d’identifier les contraintes juridiques et sociales dans lesquelles s’inscrivent ces utilisations ».
Pour cela le ministère annonce la généralisation du B2i dans les lycées et CFA à partir de la rentrée 2006. Cette année, ils sont invités à faire passer le B2i collège aux élèves qui ne l’auraient pas. Des « feuilles de position » permettant l’évaluation des compétences sont annexées au texte.
Enfin le texte recommande de désigner un « coordinateur pour les TICE » dans chaque établissement. Il sera chargé du pilotage des TICE et sera aidé d’un référentiel. La circulaire rappelle que le B2i, pour être valide, doit faire intervenir au moins deux disciplines. Il veut donc être prescripteur de l’introduction des TICE dans les disciplines.
La situation des TICE dans l’Ecole française est paradoxale puisque les établissements sont globalement bien équipés (au dessus de la moyenne européenne). Cependant, l’enquête internationale PISA a révélé que les lycéens français (15 ans) avaient le plus faible taux d’utilisation des TICE en classe de tout le continent européen. Plus récemment, l’Union nationale des lycéens rappelait que, vus des lycéens, les taux d’équipement sont trompeurs : « ces chiffres perdent tout leur sens lorsque l’on sait que ces ordinateurs sont peu voire jamais accessibles aux lycéens. Ils restent généralement réservés à des travaux précis dans des disciplines spécifiques au détriment d’utilisations plus larges ».
La diffusion du B2i dans les établissements est difficile, particulièrement au collège. Une étude récente du Café évaluait à environ un collège sur deux les établissements ayant mis en place le B2i. Encore sa diffusion repose-t-elle souvent sur le seul professeur de technologie.
Les spécialistes s’affrontent pour expliquer ces retards accumulés. Une circulaire peut-elle changer cet état de fait ?
Au B.O.