« Contrairement au discours ambiant, le climat scolaire est jugé très positif à l’école primaire et au collège par 90 % des élèves ». Benjamin Moignard publie les résultats d’une double enquête sur le climat scolaire dans les écoles et les collèges. Celui ci s’avère meilleur que dans la moyenne des établissements publics.
Du coté des élèves et des personnels
Ainsi dans les collèges étudiés, 93% des élèves déclarent se sentir « tout à fait bien » ou « plutot bien » au collège. 1.3% des élèves ne se sentent « pas bien du tout ». » Un premier constat est l’influence des données sociales sur le climat scolaire avec un désinvestissement plus marqué dans le collège moins favorisé de l’échantillon, en particulier en ce qui concerne la relation aux enseignants, qui sont jugés moins justes par une minorité assez importante, tant en ce qui concerne les notes que l’application de la punition. Cela a un impact très net sur le sentiment d’appartenance dans cet établissement », note B Moignard.
» Les élèves sont majoritaires à affirmer que les enseignants ont une attitude encourageante (à 75%), qu’ils s’intéressent à leur avenir (à 75%) et 86% considèrent les notes accordées comme justes. Par contre la majorité (-61%) estime avoir trop de devoir, et c’est particulièrement net pour les élèves qui ont l’impression de « ramer » pour remonter le flux, travaille énormément (question sur les heures de travail à la maison) et ne se sentent pas assez encouragés. Enfin, qui est particulièrement important dans le climat scolaire, une forte minorité des élèves (32%) trouve les punitions « injustes ». Bien sur cela pas varier entre les établissements (de plus de 50% à moins de 20%) ; mais ce sont précisèment ceux où le sentiment de justice est le plus développé qui a les meilleurs résultats en termes de climat scolaire (et inversement) ».
Du coté des personnels, B Moignard note aussi des résultats positifs. » Près de 99% des personnels se disent respectés par leurs élèves, c’est une quasi-unanimité, et ce sentiment de respect reste aussi puissant quand il s’agit des collègues, de la direction ou des familles. Il n’est alors pas étonnant que le degré de satisfaction quant au métier soit très élevé ».
Pourquoi ?
Comment expliquer ces bons résultats ? « Dans le détail, on observe des effets significatifs liés aux d’établissements. À milieu social égal, les formes d’organisation de la communauté éducative ont une incidence sur la perception du travail et donc sur celle du climat scolaire. Les élèves ressentent la cohésion ou non d’une équipe enseignante et cela participe à crédibiliser ou non l’activité scolaire », explique Benjamin Moignard. » Plusieurs hypothèses peuvent être formulées. La culture d’établisse- ment dans l’enseignement catholique est très forte et cela participe à un bon climat scolaire. Le projet rassemble et cette identité collective renforce le sentiment d’appartenance. Ensuite, le public d’élèves accueilli est en majorité scolairement favorisé, même s’il faut se garder de toute généralité en la matière. Il n’existe pas un type d’école catholique, mais une multiplicité. Reste que les élèves qui y sont scolarisés sont souvent en demande d’un cadre de travail très explicite. Ils trouvent dans ces établissements cette structuration qu’ils apprécient et qui contribue à façonner leur perception du climat scolaire ».
F Jarraud