LE FAIT DU JOUR
Départ en retraite des mères de famille de trois enfants :attention date limite !
ÉDITORIAL
Journée d’action réussie
LE SYSTEME
Les réactions syndicales à la journée d’action l Absentéisme : Les députés adoptent « l’amendement de la honte » l Les obligations de service des maîtres formateurs l Curieuses manoeuvres autour du conseil de discipline l La réforme des STI STL au B.O. l Concours des enseignants sous contrat ! Avancement des enseignants du privé dans le secondairel.
L’ÉLÈVE
Apprentissage : Les raisons de la rupture l Elections des représentants des parents d’élève l Pôles pour l’accompagnement des jeunes sourds.
LA CLASSE
Remise des Clés de l’éducation routière : L’éducation routière arrive au lycée à la rentrée
LA RECHERCHE
Comment apprennent les élèves ? l Derniers jours : Soutenez le Café et cultivez votre pédagogie avec L’anthologie des textes clés en pédagogie l L’examen psychologique en question l Une enquête sur les pratiques TICE des enseignants
LES DISCIPLINES
Pour l’Apses, il y a hold-up sur les sciences sociales l Anglais : programme de lecture de l’épreuve orale d’anglais langue de complément au bac l Développement durable : N’en faites pas trop !.
Le fait du jour
Départ en retraite des mères de famille de trois enfants :attention date limite !
Le projet de loi de la réforme des retraites précise que le dispositif de retraite anticipée pour les mères de famille de 3 enfants sera supprimé. Il fixe des modalités de suppression qu’il est important que les intéressées connaissent.
En effet, d’après ce texte, qui n’est pas encore passé en conseil des ministres, le droit de départ sera maintenu pour les enseignantes qui remplissent les conditions avant le 1er janvier 2012 mais selon deux cas de figure. « Si la demande de mise à la retraite parvient à l’administration avant le 13 juillet 2010, les modalités de calcul sont celles de l’année où la collègue a rempli les deux conditions, 15 ans de service et 3 enfants. Si la demande de mise à la retraite parvient après le 13 juillet 2010, les modalités de calcul (décote, taux d’annuité…) sont celles de l’année où la collègue aurait atteint l’âge légal de départ selon la nouvelle loi (par exemple 57 ans si elle est institutrice et née après le 1er janvier 1961) ».
En clair, pour bénéficier d’une pension déterminée selon les modalités actuelles, pour les enseignantes ayant 3 enfants et 15 ans de service au 31/12/2003 la demande doit être déposée avant le 13 juillet 2010. Pour cela il faut avoir adresser la demande avant le 1er juillet.
Le projet de loi pousse littéralement vers la sortie les enseignantes ou prend allègrement le risque, pour toute scelles qui ne seront pas informées, de les léser. Pour en savoir plus rapprochez-vous de votre syndicat.
N’hésitez pas à réagir sur les actualités qui vous interpellent, comme sur la plupart des articles du Café en vous rendant dans le forum correspondant (menu de droite). Pour pouvoir réagir, il faut préalablement s’être inscrit sur le site et être identifié. À très vite ! |
Journée d’action réussie
Les syndicats ont réussi leur démonstration jeudi 24 juin avec un net sursaut par rapport au 27 mai. Les manifestations organisées par les confédérations syndicales Cgt, Cfdt, Cftc, Fsu, Unsa, Solidaires ont réuni de 800 000 à 2 millions de personnes. Soit, dans tous les cas, le double du nombre de manifestants du 27 mai. A Paris, on a compté de 50 000 (police) ç 130 000 manifestants. Presque autant à Marseille (120 000), 70 000 à Bordeaux, 25 000 à Lyon.
Les enseignants étaient particulièrement nombreux. La grève du 24 juin est la plus importante de l’année scolaire là où elle a pu avoir lieu. Le ministère annonce 32% de grévistes dans le primaire, un taux remonté à 52% par le Snuipp. Un prof de collège sur cinq était en grève selon le ministère, dont le mode de calcul minimise les grévistes. La rue de Grenelle annonçait seulement 1% de grévistes en lycée, ce qui n’est guère étonnant puisque à ce moment là de l’année les lycées sont fermés et les enseignants sont en train de corriger les millions de copies du bac.
Les menaces sur les retraites ont donc finalement mobilisé une profession où la moyenne d’âge est assez élevée (la quarantaine environ). Mais d’autres phénomènes expliquent cette réussite. L’annonce de la baisse réelle des salaires n’avait pas encore touché tous les enseignants. Ce qu’on a vu plutôt remonter dans les cortèges c’est un ressentiment plus ancien et plus fort. Les cortèges enseignants parlaient aussi de la suppression des Rased, des suppressions de postes et de la réforme de la formation des enseignants. Et puis, au son des vuvuzelas, le cortège ironisait sur les images d’un président de la République entièrement occupé à recevoir un footballeur quand une bonne partie de la population lui demande une autre politique.
Spectres. « Je note que la mobilisation est légèrement plus faible qu’en 2003 » a déclaré Eric Woerth à la presse, précisant que la journée « ne changeait rien à la volonté du gouvernement ». Ainsi le précédent de 2003 est immédiatement venu à l’esprit du gouvernement. Pourtant la situation est bien différente. A la suite de la journée du 13 mai 2003, le gouvernement avait amené deux syndicats à signer l’accord sur les retraites avant de connaître une défaite retentissante aux élections régionales. En 2010 il se heurte à un front syndical uni et il sort d’une défaite électorale. Ce sont d’autres spectres que la foule a mobilisé le 24 juin. Pour le président c’est el retour du président bling bling qui s’occupe du foot quand tout va mal. Pour Luc Chatel c’est le spectre de Darcos qui l’a maintenant rattrapé du haut en bas de la hiérarchie.
Les réactions syndicales à la journée d’action
Les syndicats ont généralement appelé le gouvernement à entendre la contestation. « Le gouvernement doit entendre l’ampleur de ce mouvement dû au projet de réformes des retraites et aux conséquences du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux », écrit le Snuipp qui rappelle que « les enseignants des écoles sont doublement touchés : dans leur métier comme dans leur carrière ». Le syndicat dénonce le poids des décotes dans les départs e retraite (une personne sur trois) et la suppression du départ en retraite anticipé pour les parents de 3 enfants. Cette dernière mesure touche particulièrement une profession largement féminisée. Elle pousse vers la sortie des milliers d’enseignantes. Le Snuipp demande « de véritables négociation » et annonce qu’il poursuivra l’action dès la rentrée à l’ouverture du débat parlementaire. La Fsu demande le retrait du projet dur les retraites. L’Unsa « demande au gouvernement de revoir sa réforme en profondeur ».
Absentéisme : Les députés adoptent « l’amendement de la honte »
Mercredi 22 juin les députés ont continué à débattre du projet de loi sur l’absentéisme. Les débats ont été particulièrement combatifs sur un article de la loi et un amendement. Car les députés ont adopté deux amendements importants. Le premier concerne la réception des parents par le chef d’établissement au moment de l’inscription. Elle sera obligatoire mais pourra prendre la forme d’une réunion, qui, de fait, a déjà souvent lieu.
Le débat sur l’article 4 qui prévoit de déduire la part supprimée des allocations familiales du calcul des ressources pour les minima sociaux a fait l’objet d’une passe d’armes particulièrement violente. « Cet article est un scandale », a expliqué Patrick Bloche, député socialiste de Paris. « Il est vicieux par excellence. On retrouve une filiation idéologique avec le discours de la vieille droite des années trente stigmatisant les classes sociales dangereuses… Que voulez-vous donc ? Que ces familles qui ont déjà du mal à boucler leur fin de mois et à nourrir leurs enfants crèvent de faim ? Le fait que vous vouliez déduire la part supprimée des allocations familiales du calcul des ressources pour les minima sociaux traduit ce qui vous anime dans ce débat : la sanction de masse, la répression à l’égard des classes sociales dangereuses, la stigmatisation, la discrimination ». « La même enquête d’opinion montre que 56 % des ouvriers et 57 % des inactifs soutiennent cette démarche. Cessons ces caricatures… » a répondu Luc Chatel avant l’adoption par l’Assemblée de cet article.
L’amendement de la honte. Mme Françoise Guégot (UMP) a présenté un amendement demandant aux écoles et établissements de réaliser chaque année un rapport sur le taux d’absentéisme, amendement soutenu par le gouvernement. Là encore Patrick Bloche est intervenu pour expliquer que « les parents connaîtront ou chercheront à connaître le contenu de tels rapports sur le taux d’absentéisme scolaire en vue d’établir un classement des bons et des mauvais établissements. Ils se diront que leur enfant ne doit pas fréquenter un établissement dont le taux d’absentéisme scolaire sera élevé et ils essaieront de l’envoyer dans un établissement où il sera faible. Avec cet amendement qui semble bien innocent, vous allez provoquer des dégâts considérables et des inégalités encore plus grandes entre établissements. Et vous allez discriminer très directement nombre d’établissements scolaires. » Hervé Féron a beau évoquer « un amendement de la honte » le texte est adopté par l’Assemblée.
Les reserves du mouvement associatif. Les socialistes devaient dénoncer ce projet de loi. Patrick Bloche explique par exemple : « Vous êtes dans une démarche de mise en cause, qui ne se soucie à aucun moment des origines de l’absentéisme scolaire. Nous avons eu l’occasion, lors de la discussion générale, de les évoquer : l’orientation par l’échec, la concentration des élèves en difficulté dans un même établissement, l’ennui, les difficultés dans les transports, le racket, la détérioration du climat scolaire, la nécessité de travailler, les causes sont diverses. Vous n’avez, à aucun moment, entrepris une démarche visant à prévenir ces causes et à trouver un traitement. De plus, elles sont révélatrices de grandes inégalités territoriales. Il est frappant de constater que l’absentéisme scolaire, qui touche en moyenne 5 % des élèves, ne concerne que 2 % des élèves dans la moitié des établissements et plus d’un tiers des élèves dans un lycée professionnel sur dix. Vous ignorez totalement tous ces facteurs d’inégalité sociale, territoriale, car votre démarche est avant tout une démarche visant à sanctionner. Elle a le défaut majeur d’être automatique. Vous mettez en place une sanction de masse, laissant de côté ce qui est sans doute la seule réponse à apporter à l’absentéisme scolaire : des solutions individuelles pour les élèves absents ».
Mais les critiques sont venues aussi d’un député de droite, Etienne Pinte. « La suppression des allocations familiales comme outil de lutte contre l’absentéisme – me paraît une erreur. En effet, elle ferait apparaître le système éducatif comme un appareil répressif et l’école comme un lieu de contrôle plutôt qu’un lieu de partenariat social » a-t-il déclaré. « En outre une telle sanction creuserait, à mes yeux, encore plus les inégalités car les allocations familiales répondent à des besoins réels des ménages, en particulier les plus défavorisés. Cela ne ferait qu’enfoncer un plus ces familles dans la précarité ». Quant à Jean-Patrick Gill il répercutait l’opposition à la loi de l’Unaf . « Ce n’est pas en punissant les parents qu’on réglera le problème. Suspendre ou supprimer les allocations familiales ne servira à rien, si ce n’est à accroître les tensions entre parents et adolescents, et entre les parents et l’école. S’attaquer vraiment au mal de l’absentéisme passe par l’établissement scolaire dans sa manière de gérer les absences et d’entretenir des liens avec les parents. Il passe par l’élève qui est le premier concerné, il passe enfin par un véritable dispositif d’accompagnement des parents qui rencontrent des difficultés. Ce texte constitue un triste retour en arrière ».
L’Ecole aux prises de la démagogie
Les obligations de service des maîtres formateurs
Une circulaire publiée au B.O. du 24 juin rappelle les obligations des enseignants du primaire, par exemple en ce qui concerne l’aide personnalisée. Surtout elle actualise le service de s maîtres formateurs depuis la réforme dela formation des enseignants.
« Dans le cadre de leur service, les maîtres formateurs consacrent vingt-quatre heures, dont dix-huit heures d’enseignement dans leur classe et six heures d’activités qu’ils effectuent sous la responsabilité des inspecteurs d’académie-directeurs des services départementaux de l’Éducation nationale afin de participer aux actions de formation, d’animation et d’accompagnement des stagiaires ou des étudiants… Le complément de service à assurer devant les élèves est de six heures par maître formateur. Le regroupement de quatre compléments de service permettra la constitution d’un service complet, assuré par un maître qui enseignera pendant vingt-quatre heures et consacrera cent-huit heures en moyenne annuelle aux activités visées ci-dessus ».
Curieuses manoeuvres autour du conseil de discipline
Le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) est convoqué le 1er juillet pour se prononcer sur les nouveaux programmes de première et sur la réforme des règlements intérieurs en ce qui concerne la discipline.
En effet le ministère soumet un projet de décret tout à fait inattendu qui vise à harmoniser les règles et procédures en vigueur. Ce projet de décret crée une « commission de la vie scolaire » présidée par le chef d’établissement « qui en choisit les membres ». Elle « examine la situation d’un élève dont le comportement est inadapté » et assure les suivi des sanctions. Cette nouvelle commission empiète sur les compétences du conseil de discipline mais a « l’avantage » de ne pas compter de parents et d’élèves…
Le nouveau règlement intérieur prévoirait « une automaticité des procédures disciplinaires pour les violences verbales », là aussi une rédaction extrêmement floue. Il comporterait également une forme d’exclusion / inclusion avec une exclusion temporaire de 8 jours où l’élève est accueilli dans l’établissement.
Interrogé par le Café, Jean-Jacques Hazan, président de la Fcpe, estime que ces textes, dont certains posent problème, sont proposés de façon anticipée et dans des conditions qui ne permettent pas une lecture approfondie. Il a demandé le retrait de ces textes de l’ordre du jour du prochain CSE.
La réforme des STI STL au B.O.
Le B.O. spécial du 24 juin publie les textes portant organisation et horaires des nouvelles filières correspondant aux anciennes séries STL STI.
Concours des enseignants sous contrat
Le B.O. du 24 juin publie un arrêté relatif aux concours des enseignants sous contrat.
Avancement des enseignants du privé dans le secondaire
Une note de service publiée au B.O. du 24 juin » fixe les conditions et les règles applicables à la préparation des tableaux d’avancement des maîtres contractuels ou agréés des établissements d’enseignement privés sous contrat. Elle concerne l’accès à la hors-classe…, l’accès à la classe exceptionnelle ». Une autre note fixe les conditions d’accès à l’échelle de rémunération de professeur agrégé hors classe et de professeur de chaires supérieures.
Apprentissage : Les raisons de la rupture
Qu’est ce qui peut amener un apprenti à décrocher ? Selon le Cereq, qui dispose de l’enquête Génération 2004, 17% des apprentis ont quitté leur entreprise avant la fin du contrat d’apprentissage. « Le risque de rupture est d’autant plus élevé que le niveau du diplôme préparé est faible, 22 % pour un diplôme de niveau V et 8% pour les apprentis de l’enseignement supérieur ».
Le Céreq a mené une enquête plus approfondie sur ce risque en région Nord-Pas-de-Calais. » Apprenti, employeur ou CFA : dans les deux tiers des cas, la rupture provient d’une des parties en présence. 40 % sont alors attribuées à l’environnement de travail. Toutes les ruptures ne peuvent être traitées sur le même plan. Certaines sont peu problématiques et n’appellent pas d’actions spécifiques pour les éviter. C’est le cas lorsque le diplôme est obtenu avant la fin du contrat. La rupture n’a pas empêché l’objectif de formation d’être atteint. D’autres interviennent parce que les jeunes trouvent un autre contrat d’apprentissage plus intéressant, voire une opportunité d’emploi. Même si l’objectif de qualification n’est pas toujours atteint, le jeune s’insère dans un emploi. D’autres encore relèvent des aléas de la vie économique. Il est difficile d’empêcher la fermeture d’une entreprise qui entraîne de fait la rupture », note le Céreq.
Elections des représentants des parents d’élève
Une note de service publiée au B.O. du 24 juin fixe la date des élections des représentants des parents d’élèves aux 15 ou 16 octobre. Elle précise les modalités du vote.
Pôles pour l’accompagnement des jeunes sourds
« Dans l’éducation et le parcours scolaire des jeunes sourds, l’article L. 112-3 du code de l’Éducation pose le principe de la liberté de choix entre une communication bilingue (langue des signes et langue française) et une communication en langue française… Ces deux modes de communication doivent être possibles dans les établissements scolaires où sont regroupés des élèves sourds, parfois dans des classes ordinaires, avec les élèves entendants », rappelle le B.O. du 24 juin. Le B.O. publie une circulaire qui crée des « pôles pour l’accompagnement des sourds », unité qui remplacent les « poles LSF ».
La classe
Remise des Clés de l’éducation routière : L’éducation routière arrive au lycée à la rentrée
Jeudi 24 mai 2010, Luc Chatel a remis les prix des « Clés de l’éducation routière », un concours organisé par l’association Prévention routière. Il a saisi l’occasion pour annoncer un renforcement du continuum de l’éducation routière de l’école au lycée avec l’expérimentation dans 100 lycées d’actions d’éducation routière.
« Si on veut dépasser la peur du gendarme et changer les comportements, il est indispensable de former les nouvelles générations à l’usage de la route ». Bernard Pottier, président de la Prévention routière, a interpellé Luc Chatel sur l’importance de l’éducation routière dans les établissements. « On attend de vous que vous donniez une nouvelle impulsion à l’éducation routière, que vous sollicitiez les enseignants ». Vœux repris par la déléguée interministérielle à la sécurité routière, Michèle Merli qui rappelle que l’éducation routière est entrée dans le socle commun.
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La recherche
Comment apprennent les élèves ?
Peut-on résumer une question aussi complexe en 180 pages ? L’AFAE vient de le réussir avec la publication du nouveau numéro de sa revue « Administration et éducation » (n°2010-2).
Dans un espace aussi réduit, l’Afae a su réunir des approches variées et d’excellents auteurs. Ainsi il faut lire Jean-Marc Monteil pour comprendre le poids du contexte sur les apprentissages. Là où les enseignants sont enclins à parler de dons ou de travail, il met en évidence l’importance du vécu scolaire de l’élève et aussi du contexte dans lequel il apprend. « Les performances ne se réaliseraient probablement pas au mépris de l’histoire scolaire de ceux qui les accomplissent ». Après ce premier article réellement éclairant, la revue aborde son objet sous un autre angle. C’est Olivier Houdé qui présente le développement cognitif du cerveau et montre l’importance des inhibitions dans l’apprentissage. C’est le modèle de l’escalier (de Piaget) qui est remis en question. « Se développer c’est non seulement construire et activer des stratégies cognitives nouvelles, comme le pensait Piaget, mais c’est aussi apprendre à inhiber des stratégies qui entrent en compétition dans le cerveau… Ce qui peut faire défaut à un élève ce n’est pas seulement une notion mais l’incapacité d’inhiber une autre notion déclenchée par un élément trompeur ». Puis c’est Gaëtane Chapelle qui apporte à son tour un nouvel éclairage en évoquant le lien entre inégalités sociales et inégalités d’apprentissage, notamment le poids de l’implicite. Face à cette question elle ouvre des pistes : réduire le fossé à grand coup d’enseignement explicite, ou augmenter les ressources des élèves en leur apprenant à gérer leur attention ou encore avoir une politique qui retarde le moment de la compétition. Sylvie Cadolle aborde la question du travail hors la clase et de son importance comme révélateur des difficultés de l’élève. Rien qu’aces ces artickes, que de portes ouvertes !
Mais la revue nous offre encore un autre angle de vue en proposant une table ronde sur les différences d’apprentissage selon les disciplines. Ce qui amène Roger François Gauthier à évoquer les méthodes et à leur apprentissage laissé au gré du hasard. Enfin toute une partie dela revue est dédiés aux TIC. Jonas Erin, Michel Mazaudier et Frédéric Thollon montrent que les TIC interrogent le cœur même des disciplines. Par exemple,en sciences physiques elles permettent de représenter des concepts abstraits par exemple en résolvant de façon interactive des problèmes par la simulation. L’impact des TIC n’est pas à chercher seulement dans l’organisation de l’Ecole il est aussi dans son efficacité. Florian Grenier montre l’apport des serious games aux apprentissages de base comme organiser son travail par exemple.
Bien d ‘autres aspects encore sont à découvrir dans ce petit livre. C’est dire à quel point il est stimulant et éclairant. Car ce large panorama invite les enseignants à aller voir plus loin, à entrer plus avant dans telle ou telle réflexion. On ne peut que les inviter à découvrir cet ouvrage qui nous a vraiment emballé.
Administration et éducation, 2010 n°2, Comment apprennent les élèves ?
Derniers jours : Soutenez le Café et cultivez votre pédagogie avec L’anthologie des textes clés en pédagogie
Sous-titré « Des idées pour enseigner », ce livre nous offre en quelques pages la synthèse des principaux ouvrages pédagogiques sur les apprentissages, l’enseignement, la relation pédagogique et le métier d’enseignant. Sur chacune de ces questions il confronte les points de vue des grands auteurs : Meirieu, Astolfi, Develay, Houssaye, Lévine, de Peretti, Perrenoud etc.
Autorité, échec scolaire, aide aux élèves, compétences : voilà quelques mots qui encadrent le débat actuel sur l’Ecole. Chacun bénéficie d’un chapitre dans cet ouvrage qui présente les réflexions de 28 grands pédagogues francophones. Une bible de la pédagogie ? Certainement pas car si la pensée y est riche, elle est aussi diverse, contradictoire parfois, en tous cas elle s’enrichit de ces confrontations.
Et l’ouvrage vaut ce que vaut son auteur. Danielle Alexandre « est tombée dans la pédagogie toute petite ». Elle nous a confié son avidité à se nourrir des travaux de sciences de l’éducation. Elle est passée par l’école normale d’institutrice. Elle a toujours enseigné dans des établissements considérés comme difficiles, par choix délibéré. Elle a enseigné de la maternelle au lycée et partagé son temps avec la formation. Tout cela lui a donné la possibilité de confronter théories et terrain. Et aussi une grande expérience de l’enseignement et des théories pédagogiques.
Alimenté à de telles sources, c’est dire que l’ouvrage pourra intéresser aussi bien l’enseignant que l’étudiant. Etudiants et débutants découvriront avec facilité et gain de temps la pensée des grands auteurs des sciences de l’éducation et ainsi mieux préparer les concours et examens. Les enseignants se plongeront dans l’ouvrage pour se former ou pour réfléchir aux difficultés de parcours qui émaillent ce métier. Les plus méchants feront une lecture comparative avec les discours officiels…
Grâce à ce livre, le lecteur pourra lire Astolfi sur le rôle de l’erreur, Perrenoud sur les compétences ou la différenciation, Meirieu sur la relation pédagogique, Peretti sur l’évaluation, Houssaye et le fameux triangle pédagogique, Hameline et les objectifs pédagogiques… Chacun pourra ainsi revenir aux sources. Pour le Café pédagogique, cet ouvrage est le livre de l’année.
Adhérez au Café pédagogique et bénéficiez de cet ouvrage à prix spécial : Enrichissez vos lectures pédagogiques ! Le Café pédagogique vous offre l’ouvrage et votre adhésion à l’association soutenant le Café pédagogique pour 26 euros seulement !
Danielle Alexandre, Anthologie des textes clés en pédagogie. Des idées pour enseigner, Paris, ESF, 2010, 160 pages, 12,90 euros.
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Lisez l’entretien avec Danielle Alexandre
L’examen psychologique en question
L’ANAE organise les 25 et 26 juin une conférence de consensus sur « l’examen psychologique de l’enfant« . Après plus de deux années de travail collectif et de réflexion, 50 experts (cliniciens et universitaires) engagés dans la démarche depuis plus de 2 ans présentent publiquement leurs travaux les 25 et 26 juin 2010, devant un jury indépendant.
Une enquête sur les pratiques TICE des enseignants
Des études nationales ont déjà cerné les usages des nouvelles technologies en classe. L’enquête PISA a également étudié certains aspects de l’utilisation des Tice en classe comme leur fréquence. Microsoft et Cross Tab Research of Bellevue, un laboratoire de recherche marketing, lancent une nouvelle grande enquête pour mieux connaître les usages tice et les attentes des enseignants. Ce travail indépendant pourrait apporter de nouveaux éclairages sur ce qui se passe dans les classes et particulièrement sur le « retard français » à l’intégration des tice. Le Café en publiera les résultats.
Les disciplines
Pour l’Apses, il y a hold-up sur les sciences sociales
« Alors que la consultation « express » (en 20 jours !) sur le futur programme de première en Sciences Economiques et Sociales s’est achevée mercredi 16 juin, le ministère a déjà transmis, lundi 21 juin, aux membres du Conseil Supérieur de l’Education (CSE) une version « amendée » du programme. Le 1er juillet prochain, elle sera soumise au vote consultatif du CSE. On se demande par quel miracle le groupe d’experts a pu, en quelques jours seulement, étudier sérieusement les critiques nombreuses portées contre le projet initial », interroge l’Apses. L’association dénonce la précipitation et appelle à l’abandon de ce programme.
Mais cette association, qui est nettement représentative des enseignants, pose des questions plus profondes. « En l’absence de prise en compte de ces demandes », déclare l’Apses, « l’APSES se verra contrainte d’appeler au boycott national de ce programme et mettra tout en œuvre pour contraindre le ministère à abandonner ce projet et ainsi sauvegarder la qualité de l’enseignement des sciences sociales au lycée ». Une réforme peut-elle se faire contre les enseignants ? Ceux-ci sont-ils capables de se réapproprier du pouvoir dans les curriculum? Des questions qui intéressent tous les acteurs de l’Ecole…
Anglais : programme de lecture de l’épreuve orale d’anglais langue de complément au bac
Le B.O. du 24 juin publie le programme pour les sessions 2011 et 2012 en LV1.
Développement durable : N’en faites pas trop !
« Le mini-livre est plein de gros titres qui tachent comme le gros rouge : Des inégalités devant la santé. Le sida, une pandémie. Les inégalités sanitaires dans le monde. Des inégalités devant l’alphabétisation. L’alphabétisation et la scolarisation au Mali, au Japon. Des inégalités devant les risques….Au secours ! C’est TF1 à 20 heures », écrit Gilles Fumey dans un bel éditorial des Cafés Géo. Le catastrophisme ambiant nourrit les manuels et les classes, déplore-t-il. Le même numéro publie une remarquable étude de Nouakchott.
le Cafe
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