« Dans un établissement scolaire, nous ne pouvons négliger, au sein de l’équipe éducative – administrateurs et enseignants – de nous interroger sur nos présupposés, c’est-à-dire sur les références théoriques et éthiques qui sont au fondement de nos actes. Nous ne le faisons guère, sans doute parce que nous savons que ces références diffèrent selon les personnes, leur éducation et leur histoire personnelle et qu’elles sont source d’affrontement et de conflit. Les uns sont pour l’ordre et la soumission à l’autorité, les autres veulent privilégier le déploiement de la liberté des élèves, d’autres ne savent pas trop et s’en remettent aux modes. De ce non-dit, il résulte des divisions, une formation de clans et une suspicion généralisée qui nuit aux échanges vrais. Avoir une éthique c’est ne pas se laisser prendre par les modes, l’ambiance générale, « le temps de la transgression » comme l’appelle Jacques Salomé ».
Dans un nouveau dossier, Jacques Nimier aborde un thème qui nous tient à coeur : celui de l’éthique de l’enseignant. Il s’appuie sur trois contributions. Jeanne Moll montre à la fois sa nécessité et ses difficultés. Jacques Salomé évoque une montée des transgressions et Jean-Daniel Rohard les apports de Rogers et de Jung dans son métier d’enseignant.
Particularité de ce métier : « agir de façon éthique » fait maintenant partie du cahier des charges de la formation des enseignants alors que le code d’éthique professionnel est encore, malgré les efforts des médiateurs de l’éducation nationale, dans les limbes..
Le dossier