Objet pour communiquer en silence, même en cachette … souvent pour séduire. C’est ce que montrent les éventails du 18ème siècle. Un portrait innocent cache une scène coquine, les embarras de Paris sont vus dans la France profonde, aérostats et montgolfières s’envolent de partout. L’éventail dernier-cri est l’objet qu’il faut posséder et offrir mais attention, pas à n’importe qui, le sujet doit être choisi minutieusement en fonction du destinataire.! Ce sont toutes ces péripéties que nous dévoile l’exposition du musée Cognacq-Jay. Paris était au XVIII ème siècle la capitale… de l’éventail. Et il est encore possible, jusqu’au 2 mars d ‘admirer près de 70 pièces exceptionnelles réunies pour lever le voile sur cet objet apparemment anodin, et en fait méconnu. Le jeune public est le bienvenu, en famille ou avec ses enseignants, tout au long de l’année, le musée lui propose de nombreuses activités, pour découvrir les expositions temporaires, les collections permanentes, le siècles des Lumières sous tous ses aspects, et la découverte de l’éventail ne manque pas de piquant.
L’éventail, objet de mode et objet d’art
Objet complexe, l’éventail nécessite de nombreux savoir-faire. Une communauté des « maîtres-éventaillistes, faiseurs et compositeurs d’éventails » est créee en 1678 et s’impose en Europe, tout particulièrement à Paris, qui en devient la capitale.Le choix des décors de ces objets fragiles suit la production des peintres à la mode et participe à la diffusion de l’art français en Europe, tout en montrant une singulière diversité. Tout peut être représenté sur un éventail, mythologie, histoire antique, scènes galantes, scènes de la vie quotidienne de la cour ou du peuple de Paris, faits d’actualité, naissances et mariages royaux, fêtes publiques, inventions qui frappent les contemporains et suscitent l’enthousiasme populaire. Objet de mode et objet d’art, l’éventail allie, le savoir-faire d’artisans, la création. et ..l’actualité.
Une fresque historique en cinq étapes
A travers 70 éventails exceptionnels, le visiteur découvre un objet mythique, familier et pourtant méconnu, dont l’excellence artisanale et le raffinement décoratif se combinent à l’intérêt historique. L’exposition montre comment cet accessoire est un outil de communication sociale, un objet permettant aussi aux hommes et aux femmes de faire passer discrètement des messages codés , au travers notamment des thèmes abordés.. Le parcours débute par les scènes consacrées à la vie quotidienne dans la capitale. « Entendre battre le coeur de Paris » présente des vues qui ne manquent pas de pittoresque comme ces embarras déjà signalés dans certains quartiers! La province s’émeut déjà des encombrements parisiens!.
« Les grandes heures du royaume » entraînent petits et grands à la découverte des événements qui frappent les contemporains et rythment la vie du royaume, comme le rattachement de la Lorraine à la France. « Des dieux et des hommes » se complaît dans les scènes galantes qui connaissaient un grand succès et étaient très recherchées. Hommes et femmes de tous âges s’échangent discrètement des messages, plus ou moins coquins, c’était un peu l’internet de l’époque! L’étape suivante , « Divertissement et jeux d’amour » décortique la fabrication, les matériaux utilisés, les détails raffinés que l’on peut découvrir sur la face, le revers,la monture de cet accessoire. La dernière partie est consacrée aux sciences, à l’innovation et à l’engouement qu’elles suscitent, comme le premier aérostat. Les éventails se font très complexes…Ils rivalisent d’ingéniosité, pour proposer des objets toujours plus surprenants, ajouts d’optique, lunettes, loupe, thermomètres, tube de parfums, mécanisme permettant de changer les scènes, de dissimiler des scènes coquines derrière d’innocents portraits… Ces somptueuses pièces réunies exceptionnellement sont vraiment à regarder attentivement!
Des animations pour le jeune public
Pendant les vacances d’hiver, un atelier est proposé au jeune public de 6 à 11 ans, « Peintre en éventail » ou les enfants sont invités après la visite de l’exposition, à imaginer et décorer leur propre éventail.
Pour les groupes scolaires
Les enseignants qui souhaitent organiser des visites scolaires, ont la possibilité avant leur sortie, de parcourir le musée, et de rencontrer un médiateur. Le musée peut se découvrir aussi en visite virtuelle, en accédant à la plateforme Paris Musées Juniors, Muséosphere propose un livret d’accompagnement qui permet aux jeunes , de visiter le musée d’une manière ludique grâce à quatre thématiques. Le musée Cognacq-Jay organise toute l’année des animations adaptées au niveau des élèves, de l’école à la terminale. Des visites contées de 2h sont proposées aux écoliers et aux collégiens; découverte des collections suivie d’une séance de contes qui laisse une place à l’imaginaire. Des visites-lectures de 2h sont prévues pour les collégiens de 3 ème et les lycéens, « Sur les pas de Candide », lecture de contes philosophiques, de contes orientaux, de récits d’aventure, entre autre « Candide »et « Micromégas »de Voltaire, ‘La reine fantastique » de Rousseau. Des ateliers de 2h sont possibles pour faire découvrir aux écoliers la vie quotidienne au siècle des Lumières. Des visites animations sont organisées pour les écoliers, les collégiens et les lycéens, sur le thème du bois, à partir d’un meuble réalisé par l’école Boulle (matériaux, assemblages, marqueterie..) Des visites-conférences sont proposées aux collégiens et aux lycéens pour leur présenter l’art de vivre au siècle des lumières, le rôle de la femme, le sentiment de la nature. Un cycle inter-musée d’une journée est organisé pour les écoliers et les collégiens, avec le musée des Archives nationales. Toutes ses activités sont à réservées auprès du service groupes à l’adresse: reservation.cognacq-jay@paris.fr
Béatrice Flammang