Par François Jarraud
« Il ne peut y avoir de bonne gestion que si elle est ancrée sur des valeurs ». Centenaire mais pas morte. Pour ses 1ères Rencontres, réunies à Issy-les-Moulineaux du 8 au 10 décembre, la PEP (Pupilles de l’enseignement public) s’est fixée un objectif : affirmer qu’elle est bien un mouvement, au moment où elle s’organise et se développe.
C’est un retour aux origines. La PEP est née durant la première guerre mondiale, de la volonté de Républicains, comme Durkheim ou Léon Bourgeois, de venir au secours des orphelins de guerre. Ces pupilles de la nation, les philosophes de la Sorbone voulait aussi les arracher à la charité de l’Eglise. Et la PEP a affirmé tout de suite ce qui reste aujourd’hui ses valeurs de base : solidarité , laïcité. « Une laïcité qui n’est pas un mot utilisé pour exclure », précise de suite Joël Derrien, président de la Pep.
A Issy-les-Moulineaux, un millier de représentants des associations constituant la fédération sont venus participer aux débats ou tenir un stand. C’est que la PEP réunit 96 associations départementales occupant près de 17 000 salariés et un nombre encore plus impressionnant de bénévoles. La PEP a multiplié les actions solidaires. En Eure-et-Loir elle a imaginé une ludothèque ambulante. Ailleurs ce sont les séjours VASDCO : comprenez VAcances et SCOlarisation. Ici la PEP combat l’illettrisme, là le décrochage scolaire. Mais l’essentiel des activités de la PEP concernent les loisirs, avec 110 centres de vacances et la gestion de 500 établissements médico sociaux où la PEPO accueille 100 0000 personnes. Cet empire solidaire développe actuellement des structures d’accueil de la petite enfance.
« Avec ces premières Rencontres on veut passer à un autre niveau, développer notre identité », nous confie Joel Derrien. « On doit redevenir un mouvement engagé, laïc et solidaire. Le but des PEP est d’assurer l’intégration sociale et de lutter contre l’exclusion, d’assurer l’appartenance de tous à la même société ».
Les Rencontres d’Issy permettent le rapprochement des militants et l’approfondissement du sentiment d’appartenance des associations locales à la fédération. Durant 3 jours, les militants de la PEP vont pouvoir débattre des grands sujets de société : scolarisation des enfants à besoins particuliers, parentalité, économie solidaire, marchandisation des services publics, loisirs. Ils bénéficient d’intervenants de qualité : H Pena Ruiz, Alain Ehrenberg, Roger Sue, Jacques Rancière, Dominique Glasman. Ce sont ces échanges qui sont en train d’accoucher d’une nouvelle PEP à partir d’un millier de participants.
Les rencontres