« L’impact de la taille des classes sur les résultats des élèves au primaire se trouve être beaucoup plus élevé que ce qui était supposé jusque-là… L’impact de la taille des classes sur la réussite scolaire est substantiellement plus élevé pour les élèves de catégories défavorisées. Les simulations de Thomas Piketty montrent qu’à budget constant, les différences de réussite scolaire entre ZEP et hors ZEP pourraient-être réduites de 40% en portant la moyenne des effectifs à 18 élèves en ZEP contre 24 hors ZEP, alors qu’il apparaît que la légère politique de ciblage actuelle ne les réduit que de 10 % ». Ces propos, tenus lors de l’université d’automne du Snuipp à Lalonde par Mathieu Valdenaire (EHESS), prennent une tonalité nouvelle au moment où le gouvernement est mis en demeure d’amorcer une nouvelle politique en faveur des ZEP mais semble hésiter.
Ainsi pour M. Valdenaire, « si les élèves de ZEP ont plus de difficultés, c’est aussi parce qu’ils sont scolarisés à côté d’élèves moins bons. Cependant, cet effet semble plus faible que celui de tailles de classe réduites. Au final, s’il y a des effets positifs à attendre d’une baisse de la ségrégation sociale en terme d’inégalités scolaires, les instruments pour la réaliser semblent moins bien définis, et leurs effets moins élevés que ceux d’une réallocation des moyens permettant de baisser la taille des classes là où les difficultés sont les plus grandes ».
Texte de M. Valdenaire
Article du Monde