« Quelle est l’ampleur des inégalités au sein des systèmes éducatifs européens ? Ont-ils un rôle amplificateur ou réducteur des inégalités ? » Denis Meuret, Sophie Morlaix (IREDU) et les membres du GERESE ont travaillé pendant deux ans pour mesurer et comparer l’équité des systèmes éducatifs européens. Pour cela ils ont défini 29 indicateurs concernant les conséquences individuelles de l’éducation, les aspirations des élèves, la quantité et la qualité d’éducation reçue et les effets sociaux et politiques des inégalités d’éducation.
L’étude permet de comparer très précisément les performances de chaque état. Elle aboutit à une conclusion : » A l’évidence tous les systèmes d’enseignement ne se valent pas quant à leur capacité à traiter de manière équitable les élèves. Si le constat sur ce point est solide, la question de son élucidation, celle des raisons des écarts de performance, reste entière ». Plus précisément, » ce sont la Finlande, l’Autriche et le Danemark qui apparaissent globalement les plus équitables. A l’opposé, les pays les moins équitables sont l’Allemagne, le Luxembourg et la Belgique ». La France se situant généralement dans la moyenne.
Mais encore faut-il nuancer selon les critères. Ainsi en ce qui concerne la ségrégation scolaire, » l’analyse des données recueillies, au niveau des 15 Etats membres de l’Union, a permis de distinguer trois groupes : les pays nordiques (Danemark, Suède et Finlande), qui organisent des classes et des écoles très hétérogènes et ne recourent généralement pas aux mécanismes de ségrégation décrits, les pays du sud de l’Europe (Espagne, Portugal, Italie, France et Grèce), le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Autriche, qui recourent à certains mécanismes, et la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne, qui y recourent massivement » Or cette ségrégation est inefficace : « les systèmes qui pratiquent davantage la ségrégation en créant des classes aussi homogènes que possible ne sont pas ceux qui obtiennent généralement les meilleurs résultats lors de tests internationaux, ce qui ne leur permet pas d’opposer l’efficacité de telles mesures à une approche plus compréhensive ». Mais d’autres variables jouent comme le climat de classe ou le soutien fourni par les enseignants. La position moyenne de la France n’est pas vraiment satisfaisante.
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