« Les programmes de l’école primaire ont été révisés afin d’éliminer les méthodes d’apprentissage de la lecture génératrices d’échec. Le chantier de la rénovation de l’enseignement de la grammaire sera très prochainement ouvert, avec le retour à des leçons d’apprentissage des règles. Il en sera de même pour le calcul ». Après son expérience malheureuse sur le terrain de la lecture, le ministre de l’éducation nationale a annoncé le 12 avril sa volonté d’ouvrir un nouveau champ conflictuel sur ceux de la grammaire et du calcul.
Sur le site Education et Devenir, Eveline Charmeux explique pourquoi les élèves ont besoin d’une « observation réfléchie de la langue française » et non de leçons de grammaire. » Étudier le fonctionnement de la langue que l’on parle, ce n’est pas du tout le même type de travail que d’apprendre les mathématiques ou l’histoire : pour ceux-ci, le savoir est complètement extérieur à l’élève qui doit acquérir des choses qu’il ignore. Mais étudier sa propre langue, c’est étudier ce que l’on fait déjà : dès que quelqu’un parle, il met en jeu un ensemble de règles, le plus souvent inconscientes, qui se sont dégagées des pratiques qu’il a vécues. Faire de la grammaire, c’est en fait rendre consciente ces règles utilisées sans le savoir. Il n’y a donc pas de savoirs vraiment extérieurs à acquérir ; il y a à théoriser des savoirs acquis de façon inconsciente, ce qui implique la construction de notions et de concepts, difficiles certes, mais, sans qu’il n’y ait, au sens strict du terme, rien à apprendre et, encore moins, à mémoriser. La grammaire, c’est le domaine de la compréhension et de l’intelligence consciente, jamais du bachotage ».
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