« Avec le style diplomatique et la réserve traditionnelle de l’inspection générale, ce rapport sera un temps fort et peut-être un point final à un débat qui a fait du tort à l’école primaire, et finalement aux élèves » a déclaré au Café pédagogique un inspecteur très engagé dans le débat actuel sur l’apprentissage de la lecture.
« Au moment où l’un des leurs est toujours sous le coup d’une procédure disciplinaire, le corps des inspecteurs du premier degré est considérablement mis en valeur. Son action, sa détermination, la qualité des initiatives prises en accord avec les inspecteurs d’académie, les outils apportés et les aides conçues avant même la diffusion des documents du ministère, sont justement soulignés.
Au moment où la médiatisation des débats conduit à une simplification extrême des questions d’apprentissage, le rapport rappelle que l’apprentissage de la lecture est complexe, qu’il nécessite un engagement inscrit dans la durée, avec de la formation, avec un accompagnement des inspecteurs et conseillers pédagogiques, que les pratiques pédagogiques s’élaborent progressivement, sous entendant qu’il n’est pas possible de les modifier brutalement sur injonction.
Les points faibles soulignés dans la rapport sont connus depuis longtemps: l’articulation maternelle / CP, la place de l’écriture aussi bien dans le domaine du graphisme que dans celui de la production d’écrits, les faiblesses au niveau de la compréhension et la prise en compte de l’hétérogénéité des élèves. Ils font l’objet de recherches, de formations, d’animations pédagogiques spécifiques, de productions, depuis de nombreuses années et les injonctions sur la pratique du b-a ba dès la rentrée seraient plutôt contre productives pour la résolution des problèmes posés.
Un chapitre important est consacré au malaise engendré dans les écoles par les débats et les campagnes de dénigrement de groupuscules ou d’individus qui ne respectent ni l’Ecole ni les enseignants ont fait des dégâts dont il est encore impossible aujourd’hui de mesurer l’ampleur. Aussi la première recommandation de l’Inspection Générale, dans sa grande sagesse, est de souhaiter que le travail engagé, donc depuis longtemps, « se poursuive sur le terrain en évitant dans l’immédiat la publication de nouveaux textes » et que des mesures soient prises pour « aider les enseignants à retrouver la sérénité » Si le ministre pouvait entendre ses inspecteurs généraux…. «
De son côté, Sos Education dénonce « le discours mensonger » de l’Inspection générale.
Rappel : L’Expresso du 8/11
Dépêche AFP