Rédaction : Didier Missenard
Brigitte Bajou, nouvelle doyenne de l’Inspection Générale
Dans le Bulletin Grande Vitesse de l’APMEP, paraît le compte-rendu que le bureau de cette association a eu le 12 septembre avec Brigitte Bajou, qui remplace Jacques Moisan au poste de doyenne de l’Inspection Générale de Mathématiques.
On y relèvera, pour la Seconde l’annonce de projets de Première modifiés de manière minimale, en attendant d’en savoir plus sur la réforme des Lycées (et l’horaire de mathématiques afférent). Pour ce qui est du projet d’épreuve pratique de mathématiques au Bac S, la doyenne regrette vivement sa non validation. Il n’y aura ainsi pas d’épreuve pratique pour le bac 2010, et l’expérimentation avec évaluation un jour donné est suspendue. Par contre, l’inspection soutient la poursuite du travail sur ces questions. En Collège, l’inspection est consciente de la difficulté qu’apporte la dualité socle-programme : « ces questions sont très compliquées » et le groupe des IG chargé de ce problème va continuer son travail.
Le site de l’Inspection Générale de Mathématiques
Algorithmes
Le numéro 16 de la revue en ligne MathémaTICE vient de paraître : il est principalement consacré à l’algorithmique à travers quatre articles d’un dossier.
Dans le dossier :
– le groupe AMECMI de l’IREM de Lille propose une large réflexion sur l’introduction de l’algorithmique en Seconde.
– Cyrille Gieu suggère d’utiliser le langage XLogo au collège. Il a expérimenté cette démarche avec ses élèves de Troisième et a utilisé cet excellent langage structuré utilisable aussi en Seconde.
– Jean-Pierre Branchard propose une amusante initiation au langage JavaScript (JS). En effet, l’exposé de la syntaxe se fait à travers une fenêtre permettant d’y mettre en œuvre le langage : il faut savoir en effet que JS est supporté par n’importe quel navigateur, ce qui fait que l’on peut programmer en JS dès que l’on possède un ordinateur, quel que soit son système d’exploitation. Ce langage avait d’ailleurs été souvent utilisé lors de l’enseignement de la défunte « option informatique » des lycées (sa disparition fut une initiative du ministère Allègre).
– enfin, Alain Busser (IREM de La Réunion) suggère l’intéressante utilisation de CarMetal, un logiciel qui permet de programmer des objets graphiques, ce qui peut sans doute se révéler stimulant pour un début d’apprentissage.
Outre ces articles, la revue propose une réflexion sur l’introduction des TICE dans les établissements scolaires du Maghreb, un article sur Kidimath (un site de soutien scolaire au Collège), un autre sur la dyscalculie développementale (cf. aussi l’articulet ci-dessous à propos d’ANAE), un article sur le projet Math-Bridge (des parcours de remédiation en mathématiques au début de l’Université), une réflexion de Claudine Schwartz sur l’ « efficacité pédagogique » à travers l’étude des taux publiés par le Ministère pour les Lycées (une étude passionnante pour qui s’intéresse à cette question difficile et cruciale qu’est l’évaluation des établissements) ; enfin un article présente la mystérieuse et merveilleuse « droite des douze points », accompagnée d’une figure Geogebra, et d’éléments de preuve (ces résultats datent de 1990)…
Que vous enseigniez en Collège ou en Lycée, l’introduction de l’algorithmique est au programme : reste à trouver des pistes pédagogiques qui vous conviennent. Ce numéro pourra vous y aider.
MathématTICE
La « dyscalculie développementale »
Voilà un point de débat entre pédagogues et chercheurs en neurosciences. Pour ces derniers la dyscalculie développementale concerne un trouble dans l’apprentissage du calcul ayant son origine dans un désordre cérébral. Des millions de jeunes en souffriraient dans le monde. La revue de l’ANAE y consacre un numéro entier (n°102). Plusieurs études cherchent à bien faire reconnaître cette dyscalculie et à proposer des solutions.
Le site d’Anae
Des Tice dans l’enseignement des Mathématiques
Rudolf Bkouche (Irem de Lille) a publié sur le site des Irems un texte incisif et argumenté critiquant l’usage pédagogique des Tice dans l’enseignement. Citons sa conclusion :
« L’homme a inventé des machines merveilleuses. Peut-être faudra-t-il du temps pour apprendre à les utiliser de façon intelligente. L’usage à tout va de ces machines a conduit à deux attitudes opposées que nous pourrions appeler la technolâtrie et la technophobie. Si nous ne pouvons développer ces questions dans cet article, nous pensons qu’il est important d’expliquer combien l’introduction de l’informatique pédagogique dans l’enseignement des mathématiques, d’une part dénature l’enseignement des mathématiques confortant la réduction procédurale de la discipline issue des théories de l’apprentissage et particulièrement de la didactique, d’autre part réduit l’informatique à un simple gadget pédagogique. Si la question de la place de l’informatique dans l’enseignement se pose, que ce soit sous la forme d’un enseignement spécifique ou que ce soit sous la forme de son intervention dans les diverses disciplines enseignées, on ne saurait réduire cette place à quelques amusettes dont la seule justification est d’en proclamer la modernité. »
Sur le site des Irems
http://www.univ-irem.fr/spip.php?article282
« Raisonner et donner du sens : les Etats-Unis choisiront-ils la résolution de problèmes ?
Enseigner les mathématiques est-ce apprendre à raisonner ou bien transmettre des connaissances mathématiques ? Aux États-Unis, les professeurs de mathématiques semblent avoir tranché. En publiant un projet de programmes pour le Lycée (« Focus in High School Mathematics : Reasoning and Sense Making »), le Conseil national des enseignants de mathématiques (NCTM, 100 000 adhérents) a choisi le raisonnement et la quête du sens. « On prépare ainsi les élèves pour l’enseignement supérieur, leur emploi et une citoyenneté productive » affirme le président de la NCTM.
L’ont-ils emporté ? Ce n’est pas sûr. Leur projet rencontre les critiques des partisans de l’instruction mathématique. On reproche au programme d’être trop abstrait, de manquer de contenus, de ne pas prendre assez en compte les connaissances.
Aux Etats-Unis, 48 États préparent un curriculum unique en mathématiques. Une belle occasion pour refonder cet enseignement ?
La page de l’ouvrage qui présente le projet
http://www.nctm.org/standards/content.aspx?id=23749
Enseigner les sciences, une question internationale
« Un enseignement exemplaire de la mondialisation » nous dit Florence Rabine, coordinatrice de ce numéro 51 de la Revue internationale d’Éducation de Sèvres consacré au renouveau de l’enseignement des sciences.
Dans tous les pays, sous la pression des évaluations internationales, les états ont entrepris de rénover un enseignement scientifique peu attirant. De ce fait, on a vu fleurir rapports et expérimentations qui ont abouti à une sorte de vulgate internationale de l’enseignement des sciences marquée par une volonté de renouveau et le choix d’une pédagogie reposant sur la démarche d’investigation, le « Learning by Doing » et le « Problem Based Learning ».
C’est la grande force de la Revue, avec son réseau de correspondants unique, que de mettre en évidence cette réforme mondiale des sciences. Il faut lire l’article de Wei Yu qui montre comment la Chine a mobilisé les connaissances tirées des cognitivistes et mis en place un programme qui accorde beaucoup de place à la gestion des émotions.
Plus près de nous, en Angleterre, Wynne Harlem montre comment les résultats aux tests internationaux TIMMS ont pesé pour faire évoluer le curriculum. A.K. Sharma, en Inde, montre comment s’est bati un nouvel enseignement qui accorde une grande place à la pédagogie.
Si préoccupations et évaluations sont partagées, si les démarches semblent parallèles, l’enseignement des sciences rajeuni rencontre toujours des obstacles. C’est aussi à cela que sert ce numéro de la RIÉS : montrer comment une communauté internationale peut agir.
Un renouveau de l’enseignement des sciences n° 51, septembre 2009
http://www.ciep.fr/ries/ries51.php
Les activités de l’IREM de Paris 7
Organisé par René Cori pour l’IREM de Paris 7, le séminaire « Enseignement des Mathématiques » s’adresse aux professeurs de mathématiques de tous niveaux. Il devrait aussi intéresser les étudiants en fin de licence ou en master, ainsi que les candidats à l’agrégation ou au CAPES. Les conférences ont lieu un mercredi sur deux à 17 heures, au 175 rue du Chevaleret, métro Chevaleret, Paris 13e, Salle OC5 ou 0C2. Les conférences sont en pour la plupart filmées et mises en ligne sur le site de l’IREM. En voici le programme :
– Mercredi 14 octobre :
Daniel Perrin, Professeur à l’IUFM de Versailles, université de Cergy-Pontoise : « Aires et volumes : découpage et recollement »
– Mercredi 4 novembre :
Dominique Barbolosi, Maître de conférences à l’université Paul Cézanne (Aix-Marseille III) : « Doit-on encore enseigner la géométrie ? »
– Mercredi 19 novembre :
Guy-Hervé Deproit Ingénieur et enseignant : « De la géométrie à la géographie ou des polyèdres au globe terrestre »
Le Séminaire « Epistémologie et Histoire des Idées Mathématiques » de l’IREM se tient à l’Institut Henri Poincaré, 11 rue Pierre et Marie Curie, 75005 PARIS. Il est animé par Michel Serfati. Au programme, pour le premier semestre :
– Mercredi 21 octobre -14 heures
Michel SERFATI, IREM-Université Paris VII : L’algébrisation des logiques à plusieurs valeurs de Post (1920-1970).
I- Les origines, de Boole, Sheffer, et Post, à Rosenbloom
II- Des treillis aux catégories, d’Epstein à Traczyk et Rousseau.
– Mercredi 18 novembre 2009 – 14 heures.
Philippe SEGUIN, IREM-Université Paris VII : « Pour l’honneur de l’esprit humain ». Nombre et liberté dans les mathématiques allemandes de Gauss à Hilbert.
– Mercredi 2 décembre 2009 -14 heures.
Michel SERFATI, IREM-Université Paris VII : La pensée mathématique de Descartes. I- Mathématiques et Règles pour la Direction de l’Esprit
– Mercredi 16 décembre 2009 -14 heures.
Séance ‘Leibniz mathématicien’ (II)
* Herbert BREGER, Archives Leibniz (Hanovre) : « Method, Calculus, Theory : Leibniz’s Infinitesimal Analysis »
* Michel SERFATI, IREM-Université Paris VII : « Le principe de continuité dans les mathématiques de Leibniz »
– Mercredi 20 janvier 2010 – 14 heures.
Pierre LOCHAK, Institut Mathématique de Jussieu : « Grothendieck, une occasion… à ne pas manquer »
– Mercredi 3 février – 14 heures.
Jean-Pierre KAHANE, Académie des Sciences : « Le mouvement brownien, carrefour de disciplines »
– Mercredi 17 février -14 heures.
Régine DOUADY, Université Paris VII et IREM : « Jeux de cadres en didactique des mathématiques »
La page du séminaire « Enseignement des Idées Mathématiques »
http://iremp7.math.jussieu.fr/sections/enseignement_de[…]
La page du séminaire « Epistémologie et Histoire des Mathématiques »