L’utilisation des outils nomades avec les élèves pose de nombreux problèmes, non seulement d’intégration dans l’établissement, mais encore de choix de matériels et d’applications. Pourtant, des enseignants les utilisent vraiment avec leurs élèves. Leur expérience peut-elle être généralisée ?
La table ronde « Les outils mobiles dans la classe », organisée par le Café pédagogique à Educatice le jeudi 24 novembre à 15h45, sera l’occasion de faire le point sur cette question, en mêlant présentations des travaux et réflexions des intervenants, deux enseignants « de terrain » et une chef de projet à la DGESCO.
Professeur d’histoire-géographie, Jérôme Staub enseigne en collège à la Cité scolaire Jean-Baptiste Darnet de Saint Yrieix La Perche. Il y développe un projet original: utiliser le webmapping pour cartographier le bruit, primé au Forum des enseignants innovants à Lyon, en mai 2011.
Ce projet s’appuie sur la volonté de montrer que le bruit a un impact important sur nos comportements mais aussi sur les aménagements urbains.
Il mêle un travail autour des cartographies du bruit et un autre sur les milieux sonores associés avec une approche plus sensible où l’on détermine des types de sons. Ce paysage sonore peut être alors confronté aux indices visuels collectés comme les vidéos ou les images.
Les outils de prédilection pour présenter et confronter toutes ces données sont ceux de la cartographie numérique, notamment les globes virtuels et le webmapping.
Le projet a aussi vocation à proposer une approche différente des outils mobiles par les lycéens, notamment les téléphones portables ou les smartphones (où la fonction téléphone est devenue presque accessoire).
Philippe Chavernac est professeur documentaliste au lycée professionnel Gustave Ferrié à Paris. En compagnie d’un collègue, professeur de lettres histoire, il fait travailler des élèves de 2nde sur la presse numérique, en utilisant des tablettes. Des éditions électroniques de quelques quotidiens ont été téléchargées sur les tablettes et les élèves sont amenés à comparer ces éditions avec les sites Internet des quotidiens. Dans les articles, ils distinguent les informations des commentaires. Avec Internet (car les tablettes disposent du Wifi et d’une puce 3G) ils comparent les éditions.
Les élèves en sont fanas : la tablette « c’est super ». Non pas qu’ils aient une grande affection pour les exercices de français. Mais ils trouvent la tablette bien avantageuse. « Ca ressemble aux téléphones et on est bien habitué », dit l’un, « Ca me donne davantage envie de faire du français » affirme un autre.
Michèle Monteil, professeur de mathématiques et formatrice TICE depuis plus de 25 ans, est chef du projet « Tablettes numériques » à la DGESCO. Elle y a également participé à la rédaction du guide de baladodiffusion et écrit un référentiel décrivant les différentes fonctionnalités d’un service de podcast pour les ENT ou les serveurs académiques. Ce cahier des charges est à l’origine d’un tel service à Créteil, où elle exerce à mi-temps. Elle a expérimenté de nombreux matériels nomades et travaillé, y compris en situation de classe, tant sur les différentes fonctionnalités techniques des produits que sur leurs usages en relation avec les ressources numériques. Elle est pour l’instant relativement prudente quant à leur utilisation massive.
Alors, pour ou contre les outils nomades ? Et à quelles conditions ? Les discussions seront d’autant plus riches que les participants seront nombreux et voudront bien faire part de leurs réflexions. Alors, à vous de jouer !
Pour en savoir plus :
Paysages sonaores et cartographie du bruit
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/05/17ForumPaysagessonores.aspx
Sortez vos tablettes, aujourd’hui cours de français
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/04/28_Sortezvostablettes.aspx
L’éducation nationale secouée par les tablettes
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/02/10_tablettes.aspx