« Le ministre se propose de démontrer en quoi la « méthode » qu’il met en cause est dangereuse et en quoi la syllabique s’impose à l’évidence. En ce moment pathétique où la rue de Grenelle rejoint le Café du commerce, le fou rire le dispute à la consternation. Mais il est blessant, pour les maîtres, les formateurs et les chercheurs, de voir ainsi mises en doute leurs compétences professionnelles et la réalité de leurs connaissances par un responsable politique qui aborde des questions, dont à l’évidence il ne soupçonne même pas la technicité : les recherches en la matière, d’une extrême précision, sont publiées dans des articles qui se comptent par milliers. Comment peut-on les balayer ainsi d’un simple revers de main ?
A l’initiative d’un collectif qui regroupe des spécialistes des sciences de l’éducation (Jacques Bernardin, Rémi Brissiaud, Eveline Charmeux, Gérard Chauveau, Jacques Fijalkow, Roland Goigoux, Philippe Meirieu, André Ouzoulias, etc.), la pétition nationale « Sauvons la lecture » est lancée. Elle conteste l’argumentation ministérielle et montre les dangers de sa campagne.
« Le plus inquiétant n’est-il pas qu’après que le Parlement a légiféré sur la bonne façon d’enseigner l’histoire de la colonisation, en lieu et place des historiens, un ministre s’arroge le droit de trancher sur la bonne façon d’enseigner la lecture, en lieu et place des professionnels ? A-t-il conscience qu’il dénie aux enseignants ce que l’école laïque leur a toujours reconnu : la pleine responsabilité de leurs démarches pédagogiques ? A-t-il même conscience d’ébranler gravement la confiance des parents dans l’école ? Dénuée de toute valeur scientifique, en rupture avec la tradition républicaine, la campagne du ministre suscite notre indignation et nourrit nos inquiétudes ».
Le Café pédagogique vous invite à signer cette pétition. Le site qui héberge la pétition appelle à une validation par téléphone : celle-ci n’est pas indispensable, une validation par mail (totalement gratuite) est possible.
Signer la pétition
Lecture : le 4 pages du Snuipp (en pdf)
Pour lire les pdf