Par Françoise Solliec
Pour introduire cette nouvelle édition francilienne, nous avons souhaité vous indiquer quelques pistes de réflexion sur la rénovation ou l’aménagement d’un CDI. Savoirs CDI y a consacré un important dossier, enrichi au cours des ans, qui insiste sur la pluralité des acteurs et met en lumière leur travail.
Dès 2003 la revue Savoirs CDI publiait un article de Jacques Foucher, alors directeur adjoint de l’unité lycées du conseil régional d’Ile de France, décrivant la manière dont la région avait repensé la fonction CDI en positionnant « préférentiellement le CDI au cœur même de l’établissement » et en définissant des normes d’espace en fonction du nombre d’élèves à accueillir (de 150 à 275m2 pour la salle de lecture).
Selon Jacques Foucher, l’architecture à adopter devait permettre au CDI de remplir au mieux ses missions :
« être un centre de ressources pédagogiques et documentaires de toute nature (livres, revues, mais aussi banques de données, audiovisuel, etc.) pour la communauté éducative ;
être un lieu de travail et de recherche autonome et par petits groupes pour les élèves et les professeurs ;
être un lieu d’initiation aux techniques de recherche documentaire ».
La politique régionale de développement et de modernisation permanente du parc informatique n’a pas été sans conséquences pour les CDI des lycées, qui dès cette époque ont vu leurs équipements considérablement augmenter, pour peu que l’établissement en ait fait la demande. « Ainsi, apparaît le lien évident entre équipement et projet pédagogique; il conduit à concevoir une procédure d’instruction concertée associant les rectorats pour la validation pédagogique des demandes. Elle garantit, en outre, une bonne coordination entre les aspects matériels (travaux, achats d’équipements) et immatériels (formation des enseignants, soutien pédagogique) ».
Au cours du temps, Savoirs CDI a publié d’autres articles qui sont venus étoffer cette thématique de construction et restructuration du CDI et les documentalistes intéressés peuvent maintenant consulter un dossier assez riche, comprenant notamment un cahier des charges général d’aménagement d’un CDI, divers témoignages recueillis à l’occasion de restructurations ou de rénovations ainsi que des réflexions d’experts.
Dans le cahier des charges on retrouve la description des différents espaces, correspondant aux différentes activités : lecture, accès à l’orientation et l’information sur les métiers, expositions, nouveautés, zone presse, coin vidéo, etc.
Le rôle du CRDP ou du CDDP peut être important dans une telle problématique. Ainsi le CDDP de Charente Maritime met son expertise au service des documentalistes et assiste « la collectivité territoriale dans les demandes d’aménagement en proposant une étude « labellisée », …. garantie à la fois institutionnelle et professionnelle ».
Les témoignages dont certains en video, recueillis à propos d’opérations menées un peu partout en France dans des collèges et des lycées, donnent une vision plurielle des compétences mises en œuvre et décrivent les démarches de coopération entre les différents acteurs.
Dans les réflexions d’experts, celle de Jean-Louis Durpaire, inspecteur général, vient prolonger celle amorcée par Jacques Foucher, en insistant sur la dimension virtuelle du CDI et son rôle central dans le réseau et les ressources de l’établissement.
Force est pourtant de constater que, pour l’instant, cette dimension virtuelle se cherche encore. Les ENT n’intègrent pas totalement, ni nécessairement de manière aisée, les activités du CDI (cf le compte-rendu sur le site Educnet des ateliers ENT et portail documentaire). Pire, les professeurs documentalistes ne sont même pas dans les annuaires enseignants et ne peuvent avoir de ce fait un accès direct à des fonctions d’administrateurs ou d’utilisateurs.
Côté ressources, même si de nombreux abonnements sont possibles, les manuels numériques sont encore rares et peu de CDI expérimentent des e-books. Les outils nomades des élèves, qui pourraient être un autre facteur d’évolution, ne sont pas forcément très bien acceptés dans les établissements. Pourtant le numérique est désormais incontournable et accepté au CDI, tant dans les perspectives d’évolution que dans les pratiques, à constater le nombre de portail netvibes et de blogs dans lesquels les documentalistes décrivent leurs projets, leurs analyses et les réalisations des élèves.