« La crise n’est pas derrière nous au contraire. Il faut réduire les inégalités et résorber le déficit d’école ». Le 9 juin, Guislaine David, Régis Metzger et Arnaud Malaisé, co-secrétaires généraux du Snuipp Fsu, le 1er syndicat enseignant du premier degré, font le point sur les créations de postes à la rentrée. Malgré 2289 postes supplémentaires, la rentrée s’annonce mal car les postes sont utilisés pour les priorités ministérielles, comme le dédoublement en grande section de maternelle. Le volume de postes pour les remplacements est insuffisant. Pour le Snuipp, le ministre n’a toujours pas pris conscience de l’impact de la crise sur l’école.
Des priorités ministérielles qui ne répondent pas aux besoins
Apparemment tout va bien, explique G David. 2289 postes créés alors qu’il y aura près de 75 000 élèves en moins, cela devrait améliorer la situation dans les classes. Pour elle il n’en est rien. La syndicat se base sur les décisions de répartition des postes déjà prises dans 97 départements.
Et pour le Snuipp, le nombre de postes est insuffisant pour répondre aux ambitions ministérielles, qui apparaissent décalées avec la situation de l’école. Ainsi 915 postes sont utilisés pour les dédoublements en GS de maternelle en Rep et Rep+. 241 postes répondent à la promesse d’E Macron de réduire à 24 élèves la taille des classes de CP CE1. 482 postes sont utilisés pour améliorer les décharges des directeurs et 54 pour le plan autisme.
Le manque de remplaçants va durer
Résultat : il reste seulement 391 postes pour améliorer le remplacement des enseignants, un point noir qui se voit particulièrement en période de covid où le brassage des élèves est interdit. 391 c’est peu : cela équivaut aux postes de remplaçants que le ministère avait cru bon supprimer en 2019 et 2020. Le ministère supprime 1043 postes, majoritairement en zone rurale. 94 écoles sont fermées et 191 regroupées.
Pour le syndicat, « l’école se heurte à une double difficulté : réduire les inégalités et assumer la crise sanitaire ». Mais, « ce n’est pas le choix du ministre… Il n’y a pas de prise en compte de la crise. Pour combattre durablement la crise il faut investir durablement. Il faut augmenter les places aux concours ».
Un plan d’urgence
Le syndicat demande le maintien d’un protocole sanitaire strict avec fermeture de classe dès le 1er cas de covid. Il demande aussi des recrutements. « Le SNUipp-FSU revendique un plan d’urgence pour l’école, qui passe par un engagement pluriannuel sur les moyens nécessaires à son bon fonctionnement. Dans l’immédiat, il demande la création de postes supplémentaires pour la rentrée 2021, notamment en postes de titulaires remplaçants qui font actuellement défaut pour assurer la continuité dans les écoles. »
En attendant l’école française reste une des plus chargée en Europe : 19 élèves en moyenne en France par enseignant contre 15 dans les pays de l’OCDE. 23 élèves par classe dans le 1er degré en moyenne en FRance contre 21 dans les pays de l’OCDE.
FRançois Jarraud