Selon une étude de la Depp (division des études du ministère de l’éducation nationale), le taux d’absentéisme se maintiendrait à 11,5% dans les lycées professionnels, un taux très supérieur à celui des lycées généraux (4,6%). Le maintien depuis 4 ans de ces taux montre les faiblesses de la prévention du décrochage dans les établissements. » En 2013-2014, 4 % des élèves ont été absents de façon non justifiée quatre demi-journées ou plus par mois, en moyenne. Ce taux d’absentéisme est stable depuis quatre ans », explique la Depp. « Le taux d’absentéisme annuel est de 2,8 % dans les collèges, de 4,6 % dans les lycées d’enseignement général et technologique (LEGT) et de 11,5 % dans les lycées professionnels (LP) ». Le fort écart entre lycée général et professionnel et cette stabilité interrogent.
Selon la Depp, le fort taux d’absentéisme constaté en L.P. serait lié à « une orientation plus ou moins désirée, des temps de transport plus élevés ». La question de l’orientation vers l’enseignement professionnel revient régulièrement dans les facteurs de décrochage. Le fort taux d’absentéisme, premier pas vers un éventuel décrochage, signale la faiblesse de la prévention du décrochage. Un rapport du Secrétariat général pour la modernisation de l’action publique publié en 2014 signale la faiblesse du budget prévention (136 millions sur 740) et des actions vers les personnels Education nationale. La récente circulaire de janvier 2015 reste assez floue en ce qui concerne la prévention du décrochage et ne devrait pas avoir d’effets sensibles.
Quand il ne conduit pas au décrochage, l’absentéisme a un effet important sur la réussite scolaire. Selon PISA, les jeunes absentéistes ont un niveau nettement inférieur à celui de leurs camarades. L’écart représente plus d’une année pour les jeunes Français.
L’étude de la Depp montre des écarts très importants entre établissements et entre départements. L’absentéisme est beaucoup plus important en Picardie que dans les autre srégions par exemple. Les écarts sont forts aussi entre établissements : la moitié ont moins de 1% d’absentéistes mais 10% des établissements en ont 13%. Le phénomène mérite d’être creusé pour connaître la part des écarts de pratiques pédagogiques entre établissements et la part des différences d’enregistrement de l’absentéisme.