Par M. Brun
Etonnante enquête que livre le SNUipp, à partir du point de vue exprimé par plus de six mille enseignants anonymes. Les enseignants des écoles disent qu’ils aiment leur travail, leurs élèves, l’ambiance de leur école. Mais que malgré cela, ils n’en peuvent plus de tout ce qu’on leur demande de faire, et qu’ils n’arrivent pas à faire. Parce que leur travail est difficile, au quotidien, ils demandent de l’aide plus que du contrôle.
Est-ce possible, dans le cadre d’un système éducatif centralisé qui édicte des normes sans pouvoir se donner les moyens de sortir de l’injonction ? Force est de constater que lorsque les enseignants disent se sentir seuls, ils le sont, lorsque la formation est réduite à portion congrue, supprimant les espaces de travail collectif, lorsque les équipes de circonscription chargées de les accompagner voient leurs missions chargées de plus d’administratif que de pédagogique.
Le métier peut-il reprendre la main, au moment où la défiance semble prendre le pas sur les capacités d’action collective ? C’est le seul moyen, ont dit les spécialistes invités à donner leur point de vue au colloque du SNUipp. Avec le courage de se dire que toute les pratiques ne se valent pas s’il s’agit de s’attaquer aux difficultés des élèves, ont ajouté certains.
Impossible défi ? A l’autre bout de la France, d’autres enseignants présentent à Lyon ce qu’ils font, au quotidien, pour soigner leur travail, essayer du neuf, explorer de nouvelles pistes. Le Forum initié par le Café Pédagogique fait, lui aussi, le pari que les enseignants eux-mêmes peuvent oser échanger sur leurs expériences sans craindre la controverse sur ce qu’ils font, ni faire croire qu’ils ont inventé des méthodes miracles.
Assurément, des pistes à continuer à défricher, malgré les épines.