A Toulouse, comme à Lyon ou Paris, des écoles se mobilisent chaque année pour des élèves sans toit. Les équipes et des collectifs « Jamais sans toit » cherchent des solutions. Deux familles d’élèves de l’école Georges Bastide ont été hébergées mi-octobre dans l’école pour mettre les enfants à l’abri. Grâce à la cagnotte solidaire mise en place, les familles ont pu se loger à l’hôtel pendant les vacances. Où dormiront ces élèves dans un mois, dans un an ?
Une école mobilisée
L’école Bastide de Toulouse compte 250 élèves, c’est une école en éducation prioritaire (REP+) qui a un des IPS les plus faibles du département (68.8). L’école est située dans un quartier populaire du Mirail. Deux familles ont trouvé refuge dans l’école Bastide où sont scolarisés les enfants mi-octobre. Les familles de l’école y sont solidaires malgré les difficultés financières qu’elles connaissent. Et des professeurs de l’école se relaient pour accompagner les familles. L’équipe enseignante de l’école est stable, elle constate une nette accélération des situations de haute précarité et l’augmentation de familles sans domicile. L’équipe précise qu’une unité UPEAA (Unité Pédagogique pour Élèves Allophones nouvellement Arrivés) est présente l’école et que « bien souvent il s’agit d’élèves de cette classe qui dorment à la rue. » Avec le collectif « Jamais sans toit dans mon école », ils ont lancé une cagnotte, un gouter solidaire et ont récolté 2600 euros. Cette somme a permis à ces familles de passer quelques nuits dans un hôtel. Grâce à la mobilisation, une famille est hébergée depuis la semaine dernière par le SIAO-115. La deuxième famille reste pour le moment sans logement, la cagnotte permet de les loger encore cette semaine. Qu’en sera-t-il la semaine prochaine ?
L’inquiétude des professeurs
Les professeurs expriment leur inquiétude sur cette situation et s’alarment de l’état psychique, émotionnel des élèves et de leurs familles. D’autre part, l’équipe éducative et le collectif soulignent les pressions de la mairie qui a envoyé un contrôle d’huissier et de la police tous les soirs pour constater l’occupation de l’école.
Situation d’urgence : dormir dans l’école
Ces familles avaient été logées dans l’école faute de places dans les structures d’aide. Le 115 est en effet saturé. Les professeurs ont donc lancé les opérations de solidarité avec l’aide du collectif « jamais sans toit dans mon école » qui a réquisitionné l’école.
A la recherche d’une situation pérenne
Une des familles avec quatre enfants a trois d’entre eux scolarisés dans l’école. Elle a une source de revenu, le père travaille de 16h à 23 heures nous précise l’équipe pédagogique, ajoutant qu’il peut attendre 4 heures du matin pour que quelqu’un puisse le ramener à Toulouse, tous les jours…
L’école est le lieu de détection de situations sociales dramatiques, les professeurs de l’école Bastide disent avoir désormais « acquis une certaine expérience pour repérer ces élèves et arriver à en discuter avec les familles de manière non intrusive ». Mais seule, l’Ecole ne peut pas tout.
Djéhanne Gani
En soutenant le Café pédagogique, vous accompagnez un média indépendant. Depuis 2001, grâce à vous, le Café pédagogique vous accompagne au quotidien sur les chemins tortueux de l’École. Nous sommes présents dans les classes pour faire connaître vos réalisations. Vous pouvez nous soutenir par un abonnement à 5 euros par mois.
Pour recevoir notre newsletter chaque jour, gratuitement, cliquez ici.