Au collège George Sand de Magnanville, Clelia Alberi-Laborderie, professeure d’anglais, et Hélène Patry, professeure de français, invitent leurs élèves à écrire et représenter des pièces de théâtre. Ceci permet aux élèves de mener une activité artistique à l’intérieur et à l’extérieur du collège, et de rencontrer des professionnels du monde du spectacle. A travers cette activité créative, les élèves développent leur connaissance d’un genre littéraire ainsi que leur capacité à s’exprimer avec plus d’aisance et d’assurance. Dans cette relation renouvelée au travail scolaire se construisent aussi des qualités essentielles : esprit d’équipe, motivation, confiance en soi.
Dans quel contexte votre projet est-il né?
Nous avons reconduit le Projet Educatif Artistique et Culturel suite à son succès de l’année dernière. Nous avons également constitué un groupe théâtre pour les 5èmes dans un souci de continuité, sur la demande appuyée des élèves.
Quelles sont les étapes et modalités de travail?
En début d’année, on mène de front l’éveil au jeu théâtral et la réflexion autour du thème et du canevas de la pièce.
Tout au long de l’année, les élèves proposent leurs idées soumises à des improvisations puis nous consignons par écrit les différentes scènes. Celles-ci sont jouées devant le groupe et soumises aux conseils de chacun y compris des professeurs et intervenants.
Différents levers de rideaux permettent ensuite d’apporter des modifications en fonction de la réception par le public.
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots les pièces ainsi écrites par les collégiens ?
Le titre de la pièce des 6èmes est « It s a small world », « Le monde est petit ». La pièce est en rapport avec le thème du théâtre partenaire : d’une maison l’autre. Nous avons imaginé des enfants de tous horizons qui pour des raisons variées fuguent de chez eux et se retrouvent tous à Disneyland Paris, car comme chacun le sait, le monde est petit… C’est un spectacle comique.
Pour leur pièce, les 5èmes ont librement choisi leur thème : les vacances. Elle est intitulée « La colonie en folie 2014 ». Dans cette pièce, différents enfants partent en colonie de vacances et vont vivre diverses aventures accompagnés par des moniteurs tantôt incompétents ou hystériques, tantôt autoritaires ou bienveillants. C’est aussi un spectacle de tonalite comique.
Comment se passent et se préparent les représentations ?
Afin de préparer les différentes représentations, les élèves complètent un cahier de bord dans lequel ils notent les répliques et astuces. Ils répètent les scènes au collège et la veille sur les planches du théâtre concerné.
Les professeurs, les parents, la famille et les proches des élèves sont conviés aux différents spectacles. Ces derniers sont filmés pour être projetés en classe en vue d’une remédiation éventuelle. La dernière représentation de l’année est distribuée aux élèves sur un CD. Certains élèves, particulièrement motivés, s’en servent de CV dans des castings sur Paris.
En quoi le projet favorise-t-il chez les adultes aussi la capacité à travailler ensemble ?
D’autres disciplines s’associent au projet comme l’histoire-géographie. En effet, différentes recherches sont effectuées en fonction des thèmes abordés dans la pièce. Dans le cadre des cours d’éducation civique, l’élection des délégués est « théâtralisée » dans les locaux de la mairie.
Le professeur d’arts plastiques se charge d’une grande partie des décors. Différents travaux seront réalisés par les élèves en cours en fonction du programme.
Les comédiens apportent ponctuellement leurs conseils à différents moments de l’année.
Cet aspect interdisciplinaire montre aux élèves la même cohésion de groupe qui existe déjà au sein de la classe.
Quels vous semblent pour les élèves les intérêts d’un tel projet théâtre ?
Les élèves gagnent en confiance en eux, conscients de leur représentation dans l’espace et de leur interaction avec les autres. Rapidement, à ce niveau charnière de leur parcours scolaire, ils deviennent plus autonomes, plus créatifs et plus mûrs.
Ce projet leur permet de voir les professeurs et leurs camarades différemment, ce qui leur donner (redonne) confiance en l’école.
Propos recueillis par Jean-Michel Le Baut