Pourquoi une alerte sociale intersyndicale ? Lundi 14 octobre, les organisations syndicales ont déposé une alerte sociale. Elles seront reçues par le cabinet de la ministre ce mercredi 16 octobre. Guislaine David, co-secrétaire générale du SNuip-FSU confie que « déposer une alerte sociale intersyndicale est extrêmement rare. De mémoire, je dirais qu’il n’y en pas eu depuis 2008 ». Dans le budget 2025, le 1er degré paie le plus lourd tribut avec 3155 des suppressions de postes annoncées.
Vous avez déposé une alerte sociale dans un cadre intersyndical, est-ce rare cette alerte sociale ?
Dans le premier degré, déposer une alerte sociale n’est pas rare. Dans le cadre de la loi de 2008, dès qu’on veut déposer un préavis de grève, il faut qu’on dépose une alerte sociale. Il faut négocier avec le ministère, en général avec la DGRH et ensuite le préavis de grève est déposé, c’est pour cela qu’il court parfois sur plusieurs mois. Le dépôt de l’alerte sociale détermine les conditions de négociation. Cela découle de la loi 2008 sous Sarkozy et du Service Minimum d’Accueil : dans le premier degré, contrairement au Second degré, on doit se déclarer individuellement gréviste 48h à l’avance et le SMA est mis en œuvre par la collectivité si on a plus de 25% de grévistes dans l’école.
Par contre déposer une alerte sociale intersyndicale est extrêmement rare, de mémoire je dirais qu’il n’y en pas eu depuis 2008. La loi dicte les choses et le ministère a 72 heures pour nous répondre, ce qu’il a fait, puisque c’est prévu demain après-midi. Ils sont tenus ensuite de faire un compte-rendu et de le faire figurer sur le site pour diffusion auprès de de tous les personnels.
Allez-vous parler des salaires à la ministre ?
L’alerte sociale porte sur le budget, donc la question des postes mais aussi celle des salaires. On voit que dans le budget 2025, il n’y a rien sur les augmentations de salaires. Pour nous le budget n’est pas entériné. Le préavis court du mois de novembre au mois de mars, dans ce cadre-là, on va avoir les discussions dans les départements sur les dotations et la question des cartes scolaires, et la carte des suppressions de postes par exemple.
Qu’attendez-vous du gouvernement ?
On a peu d’espoir. L’année dernière, pour le budget 2024, on nous avait annoncé 1700 suppressions de postes dans le 1er degré. Lorsque Gabriel Attal est venu après vote du budget, on en est arrivé à 650 suppressions de postes. Mais comme il n’y a pas eu de mesure corrective du budget, ça a été pris sur le budget 2025, on le paie maintenant. Nous, on veut profiter de la baisse démographique pour baisser le nombre d’élèves par classe. Cela signifie qu’il faut qu’on arrête de supprimer des postes dans l’Education nationale pour faire baisser mécaniquement le nombre d’élèves par classe.
Propos recueillis par Djéhanne Gani
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