Le Royaume-Uni lancerait-il un chantier inspirant pour la France ? Le pays a eu de nombreux débats sur le financement public de l’école privée sous contrat après les propos de la Ministre Oudéa-Castera. Les dérives du lycée Stanislas ont été révélées et un rapport parlementaire a mis en lumière l’absence de contrôle. Les données et mesures de la ségrégation sociale et scolaire mettent en lumière le rôle du privé dans le séparatisme et l’écart qui se creuse entre les publics accueillis dans certaines écoles privées et publiques. Le Royaume-Uni lance un chantier pour renforcer l’école publique en taxant l’école privée.
Une taxe pour les écoles privées
Au Royaume-Uni, le nouveau gouvernement travailliste de Keir Starmer a le projet de donner plus de moyens à l’école publique. Selon l’AFP, il envisage de créer une taxe pour les écoles privées pour financer la création de postes d’enseignants. Le Premier ministre a l’ambition de renforcer les services publics après des années d’austérité qui ont vu le fossé se creuser entre public et privé.
Supprimer l’exonération de la TVA
Un premier signal au profit des services publics, est la suppression de l’exonération de la TVA pour les frais de scolarité des écoles privées. Les 1,6 milliards de livre sterling financeraient des postes. A partir du 1er janvier 2025, les établissements privés auront une taxe de 20%. Le Premier ministre, dont les enfants étaient scolarisés dans une école publique le dit, il n’« a rien contre les écoles privées » mais il rappelle le besoin des « élèves dans public qui n’ont pas les enseignants dont ils ont besoin ».
Environ 6,5% des enfants sont scolarisés dans le privé au Royaume-Uni, les frais de scolarité s’élèvent en moyenne à 21 000 euros par an, avec de fortes disparités selon les écoles. Cette mesure a ses opposants auprès des familles et des conservateurs qui prétendent que les écoles publiques ne pourraient accueillir les élèves en cas de fuite du privé. Mais des études sur la baisse démographique contredisent ce propos.
Djéhanne Gani