Selon l’UNESCO, la déscolarisation et les lacunes éducatives ont un coût de 10 000 milliards de dollars à l’horizon 2023 pour l’économie mondiale. Un chiffre issu du nouveau rapport que publie l’organisation onusienne, « Le prix de l’inaction : les coûts privés, fiscaux et sociaux à l’échelle mondiale des enfants et des jeunes qui n’apprennent pas ».
« Malgré des décennies de progrès dans l’accès à l’éducation, 250 millions d’enfants et de jeunes à travers le monde sont encore déscolarisés et 70 % des enfants de 10 ans dans les pays à faibles et moyens revenus ne sont pas en capacité de comprendre un texte simple à l’écrit », explique l’UNESCO qui ajoute que « réduire de seulement 10 % la proportion de jeunes quittant prématurément l’école ou n’ayant pas acquis les compétences de base permettrait d’augmenter la croissance annuelle du PIB de 1 à 2 points ».
« L’éducation apparaît donc comme l’un des meilleurs investissements qui peuvent être faits par un pays. Au-delà des considérations financières, le rapport alerte sur les importants dégâts sociaux engendrés par ces carences éducatives. Les lacunes dans l’acquisition des compétences de base sont associées, au niveau mondial, à une augmentation de 69 % des grossesses précoces chez les jeunes filles, tandis que chaque année d’enseignement secondaire contribue à réduire le risque que les filles se marient et aient un enfant avant l’âge de 18 ans ».
L’organisation formule 10 recommandations pour atteindre l’objectif d’une éducation de qualité pour tous. « La première d’entre elles est que les États garantissent à chaque fille et à chaque garçon une scolarité gratuite, financée sur fonds publics, pour une durée de douze années minimum. Cette scolarité doit aller de pair avec des investissements dans la petite enfance, pour jeter au plus tôt les bases de l’apprentissage et lutter contre les inégalités. Des dispositifs de « seconde chance » doivent par ailleurs être mis en place pour les jeunes qui n’ont pu bénéficier d’une éducation de qualité ou dont l’éducation a été interrompue.
L’environnement d’apprentissage doit aussi être à la fois sûr et inclusif. L’UNESCO appelle à garantir des distances courtes entre le domicile des enfants et l’école, en particulier dans les zones défavorisées, et à ce que tous les établissements soient dotés d’un accès à l’eau et à l’assainissement. La taille des classes doit être réduite et les cours dispensés par des enseignants qualifiés et motivés, qui accompagnent tous les élèves de façon équitable, en veillant notamment à l’égalité des genres.
L’UNESCO encourage par ailleurs les États à sensibiliser les communautés locales et les familles à l’importance de l’achèvement par les filles et les garçons d’un cycle complet d’éducation, ainsi qu’à impliquer les parents dans les activités et la gestion de l’école ».