Les rencontres franco-allemandes entre élèves font partie des moments qui font souvent le plus de sens pour les élèves, comme pour leurs professeurs d’ailleurs. C’est donc toujours avec enthousiasme que se prépare l’accueil d’une classe partenaire. Cette année encore, les élèves allemands de l’école partenaire du collège depuis 7 ans, la Tulla Realschule de Kehl, ont passé une journée au collège.
Avant la rencontre
Avant, toujours ces questions et appréhensions, «madame, quel âge auront les Allemands? Est-ce qu’ils parlent français? Est-ce qu’ils apprennent le français? Et si on n’arrive pas à parler allemand? On a le droit de parler anglais?»
Les séances de la semaine précédente, les élèves allemands arrivent, traditionnellement mi ou fin septembre, on prépare leur accueil: j’aime bien laisser les élèves proposer leurs idées et les laisser les mettre en exécution en travail de groupe. C’est un des (trop rares) moments où ils se retrouvent en situation et besoin de pratiquer la langue allemande avec un objectif concret ancrée dans la «vraie» vie.
JOUR J: au collège
A leur arrivée, les élèves allemands sont accueillis par la direction, puis par les élèves: après un temps de rencontre franco-allemande pour faire connaissance et revoir -en situation authentique- le lexique et tournures interrogatives nécessaires, les élèves allemands sont guidés vers les salles de cours, passage obligé de leur séjour en France. Les élèves français les escortent dans des classes de collègues volontaires pour accueillir 2-3 élèves supplémentaires afin que les Allemands puissent observer et participer à des séances de cours en France. Les Allemands partagent leur étonnement et leurs remarques sur les différences avec leur école allemande. Un groupe d’élèves germanistes avait préparé un diaporama et une présentation du collège et de son fonctionnement en allemand pour ouvrir le débat et pour comparer leurs expériences d’élèves de part et d’autre du Rhin.
Dialogues franco-allemands : des pistes de réflexion
Ce moment de comparaison entre les systèmes et quotidiens éducatifs français et allemands met fin à quelques idées reçues, notamment le rapport à la discipline en Allemagne. En Allemagne, un élève peut boire en classe, entrer dans le collège comme dans un moulin, sans carnet de correspondance ni surveillance…
Quelques points de comparaison sont l’objet de réflexion collective et de remarques individuelles des élèves. Par exemple sur les sujets suivants :
– la durée d’une séance est de 45 minutes en Allemagne en moyenne, certaines écoles expérimentent les séances de 70 minutes.
– les élèves restent dans la même classe la durée de leur scolarité dans une école
– la classe a sa salle, sauf pour quelques disciplines (sciences, sport, musique).
– Il y a des différences dans les matières enseignées, les professeurs sont bivalents
– il n’y a pas de CPE ou d’AED en Allemagne
Les échanges sur leur école respective permettent aux élèves français comme allemands de faire un pas de côté sur leur expérience, de voir leur école de l’extérieur, parfois pour la première fois.
Ensuite en petits groupes, les Allemands ont raconté ce qu’ils ont fait la veille, premier jour de leur séjour, et échangé avec les Français avant de partager le déjeuner à la cantine et le temps de la pause méridienne.
Partager son quotidien, présentation du quartier du collège
L’après-midi, les élèves de 3è avait préparé une visite guidée de leur quartier Ménilmontant-Belleville. Ils avaient choisi, en travail de groupe, quelques lieux familiers et importants pour eux: lors de la sortie, chaque élève a présenté en allemand «son» lieu, en expliquant pourquoi il l’avait choisi. Les élèves ont présenté entre autres, une école primaire, la petite ceinture, l’affiche de Ben, un endroit destiné aux graffitis, l’église sur la place Dolet ou encore leur résidence. Ce parcours dans le quartier des élèves, de leur collège s’est clôturé par une visite d’ateliers d’artistes à l» «La villa Belleville» et un goûter préparé par les élèves.
Djéhanne Gani